Trois jour de procès de « l’affaire Autoroute Est-Ouest »

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Retrouvez les moments forts du 3e jour du procès de « l’affaire Autoroute Est-Ouest »

De la Cour d’Alger, Lyas Hallas, Maghreb Emergent, 28 avril 2015

9h41-Reprise du procès de « l’affaire Autoroute Est-Ouest » avec l’audition de Chani Medjdoub

Chani continue d’expliquer l’activité de sa fiduciaire : « Zetland est une société partenaire qui fait le même travail que ma fiduciaire ».

Pour rappel, la commission rogatoire envoyée au Luxembourg n’a pas pu déterminer avec précision les mouvements de fonds entre cette société et la fiduciaire de Chani et la nature des prestations échangées.

« Avant de représenter Oriflame en Algérie, j’ai aidé cette société à s’implanter ailleurs dans le monde », dit-il. Et d’ajouter : « Leur modèle économique était générateur d’emplois ».

Chani décrit les écueils bureaucratiques auxquels a fait face la franchise Oriflame au démarrage de son activité en Algérie. « J’ai acheté la Villa de Poirson dans le cadre du développement des activités d’Oriflame. Après mon arrestation, cette dernière m’a retiré la franchise, disant que ‘’nous sommes une société cotée en bourse on ne peut pas se permettre de travailler avec un partenaire accusé de corruption’’ ».

Et Chani parle de khelladi, Directeur des nouveaux projets à l’ANA et sa relation avec les services de renseignements : « C’est khelladi qui m’a dit qu’il était l’émissaire du général Hassan, coordinateur de la lutte antiterroriste ».

Le Juge reprend : « n’ait pas peur de personne ! »

« Khelladi m’a demandé de l’aider avec les chinois. Je ne suis pas esclave de l’argent et je n’ai jamais eu l’intention d’acheter la conscience d’un homme. Ma relation avec les services de renseignements remonte aux année 1990. J’ai beaucoup d’amis généraux mais je ne connais pas le général Hassan », renchérit Chani qui a parlé de Khelladi comme atteint du « syndrome de James Bond ».

Selon lui, Khelladi a malmené le général Hassan dans ce dossier parce qu’ « en lisant le dossier je comprend que c’est Hassan qui m’a emprisonné». Et de révéler que Khelladi est allé en Chine pour faire pression sur la société CITIC qui avait des problèmes de paiements en Algérie.

Chani pense que c’est parce qu’il n’a pas aidé Khelladi à rencontrer les responsables de CITIC lors de son voyage en Chine en août qu’il a été arrêté en septembre. Il parle aussi de son premier contact avec le colonel Khaled qui s’était effectué, selon lui, grâce au général Abdelali qui était son chef.

10h 56-En réponse au représentant du ministère public, Chani Medjdoub revient sur les conditions de sa détention dans les locaux du DRS

11h20-Audience suspendue pour 10 minutes

11h 30-L’audience reprend

Questionné sur « son adresse du Sheraton », Chani répond au représentant du ministère public qu’il avait eu une adresse pour refaire son passeport et qu’on lui avait fourni à cette occasion, un certificat de résidence dans une résidence d’Etat.

Chani vient d’annoncer qu’il se mettra en grève de la faim immédiatement après la fin de son audition par Tayeb Hellali pour protester contre tout ce qu’il a subi et contester un procès qu’il affirme « monté de toutes pièces ».

« Je préfère mourir en homme plutôt comme un cafard dans une cellule de prison », dit Chani avant la suspension de la séance.

L’accusé Bouchema, est appelé à la barre

L’autoroute a été « un rêve de l’Etat depuis l’indépendance », dit Bouchema. « On a cherché en vain des financements étrangers jusqu’en février 2005. Le Président Bouteflika décidera alors que l’Etat financera ce projet ». Bouchema déclare avoir commencé à travailler avec Amar Ghoul en 2000 lorsqu’il était au ministère de la Pêche.

Bouchema expliquera que sa première proposition liée au projet de l’autoroute est-ouest était l’expropriation. Il était question alors de préparer l’environnement pour la réalisation du projet. Outre la mobilisation des différentes ressources nécessaires pour le lancement du projet, Bouchema propose de changer le statut de l’ANA d’une EPA à un EPIC

Il relate qu’après la sortie de l’avis d’appel d’offre, une rumeur avait circulé faisant état d’un prix exorbitant. Le but était de torpiller le projet.

« Après cette rumeur on avait demandé l’annulation de l’avis d’appel d’offres mais Bouteflika a voulu une expertise d’un bureau d’études étranger. Après consultation on a décidé de plafonner le montant », a-t-il dit, ajoutant que ce qui se dit sur Sacha et Falcone sont des rumeurs qui ont accompagné le projet dès son lancement.

Bouchema explique que la hantise des responsables sur la réalisation de ce projet était le respect des délais mais aussi celle de respecter les montants fixés. Pour cela les entreprises engagées ont signé des engagements de ne pas dépasser les prix plafonnés, a-t-il expliqué.

Bouchema parle aussi de sa rencontre avec Chani qui « lui a été présenté par Melzi » à qui il a fait d’entrée confiance sachant que tout le gouvernement logeait dans la résidence gérée par ce dernier.

Selon Bouchema toujours, les problèmes dont lui a fait part Chani à leur rencontre, il les connaissait déjà; C’était des problèmes de visa set autres que les différentes ministères œuvraient déjà à régler.

Le juge suspend l’audience jusqu’à 14h

L’audience reprend et l’audition de Bouchema se poursuit. Le juge se permet un commentaire. Un vrai réquisitoire contre la bureaucratie. « C’est la bureaucratie qui a poussé les Chinois à conventionner Chani », assène le juge, ajoutant à l’adresse de Bouchema : « qui est venu chercher après vous ? Les citoyens doivent refuser ce fonctionnement! »

Bouchema affirme qu’il a été sanctionné car il « avait accompli son travail ». « Chani m’a avertit que trois personnes qui figuraient sur la liste des travailleurs demandeurs de visas étaient louches et n’avaient rien à voir avec le projet de l’autoroute est-ouest. J’ai avertit le colonel qui siège au ministère des Travaux Publics », raconte-t-il.

Selon Bouchema, Amar Ghoul a donné délégation de signature à Khelladi pendant que lui (ndlr Bouchema) était à la Mecque pour le Hadj, affirmant qu’il avait averti le ministre sur l’illégalité de certaines choses dès son retour. Une mise en garde qui lui a valu la « vengeance de Khelladi ».

« On m’a emprisonné avec une facilité extraordinaire », dira Bouchema qui s’interroge les larmes aux yeux quel mal avait fait à sa famille pour mériter ce traitement.

« Le dispositif de surveillance permet de connaitre jusqu’aux couleurs des sous chemises. Il y avait jusqu’à 20 caméras de surveillance installées au ministère et que la police judiciaire avait les moyens de tout vérifier alors pourquoi me salir ainsi », s’interroge encore Bouchema

L’audition de Bouchema est terminée. Le juge suspend l’audience pour dix minutes.

Reprise de l’audience. Khelladi est appelé à la barre.

L’accusé Khelladi se présente comme étant directeur des recherches scientifiques aux forces navales. il dit qu’il parle cinq langues ( français, anglais, portugais et italien). Il est aussi consultant technique auprès de la Gendarmerie Nationale. A participé à la mise en place de l’institut de criminologie et de criminalistique de Bouchaoui.

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Procès de l’affaire de l’autoroute Est-Ouest : l’accusé Chani Medjoub se défend et… attaque

Lyas Hallas, Maghreb Emergent, 27 avril 2015

La cour d’Alger, le procès d’une retenstissante affaire de corruption.

Outre les conditions de sa détention dans les locaux du Département de renseignement et de sécurité (DRS), Chani Medjoub a décrit, devant le juge, les dédales de l’ingénierie financière pour expliquer sa relation de travail avec les Chinois de CITIC. Et de révéler qu’Amar Ghoul aurait proposé un poste dans son cabinet à Mohamed Khalladi afin de le prendre sous l’aile du « clan présidentiel »…

Pour rappel, 16 personnes sont poursuivies pour corruption dans l’affaire de l’autoroute Est-ouest et d’autres projets de travaux publics et de transports à Alger. Ils doivent répondre des chefs d’accusation d' »association de malfaiteurs, d’abus de pouvoir, de corruption, de blanchiment d’argent, de non-respect de la règlementation relative aux change et aux mouvements des capitaux de et vers l’étranger et de dilapidation de deniers publics ». Ils auraient reçu des pots-de-vin de compagnies étrangères qui voulaient obtenir, par des « moyens détournés », des marchés dans les secteurs des travaux publics et transports. Sept sociétés et consortiums étrangers (Chine, Suisse, Japon, Portugal, Espagne, Canada et Italie) sont impliqués dans cette affaire.

« Torture chez le DRS »

Le procès a repris en après-midi de ce lundi par l’audition des prévenus. Le désormais ancien officier du DRS Mohamed Ouazzane, dit colonel Khaled, passe le premier à la barre. Avant que le juge n’appelle Chani Medjoub, accusé principal. Ce dernier s’est surtout attardé sur les circonstances de son arrestation et les conditions sa détention dans les locaux du DRS. Une arrestation qui a eu lieu le 16 septembre 2009 à son arrivée à l’aéroport international Houari Boumediene d’Alger sur un vol d’Aigle Azur et qui l’a empêché de rendre visite à sa maman pour fêter l’Aïd avec elle et lui a fait rater l’anniversaire de son fils le 21 septembre : « Ce sont deux rendez-vous sacrés pour moi que je n’avais pas l’habitude de manquer. » Chani a décrit par la suite ce qu’il qualifié de torture morale. De l’interdiction de prendre contact avec sa famille aux interrogatoires « nu, à genou et face au mur ». Il est allé jusqu’à laisser entendre qu’on a abusé de lui sexuellement. S’il n’a pas prononcé le mot, l’avalant dans des larmes difficilement contenues, il a raconté comment il a été contraint de se déshabiller par es tortionnaires avant de dire : « J’ai eu envie de me suicider !», ce qui a valu des larmes à son avocate Zahia Ait Ouamer. Et au juge d’orienter le débat vers sa relation de travail avec les Chinois et son action de lobbyiste présumé.

Omar Bongo et la réussite du projet de deux stades au Gabon

Chani Medjoub a souligné que sa relation de travail avec CITIC International était antérieure au lancement du projet de l’autoroute Est-Ouest. Sa première prestation fournie au groupe public chinois était le montage financier qui a prévalu à la construction de deux stades au Gabon dans le cadre de l’organisation de la Coupe d’Afrique des nations de 2012, abritée conjointement avec la Guinée équatoriale : « J’ai été reçu à la tête d’une délégation chinoise par le président gabonais Omar Bongo lui-même. Il était surpris quand je lui ai dit que j’étais algérien. Il m’a dit en plaisantant que le président Abdelaziz Bouteflika était son ami, que si je réussissais le projet, je serais invité d’honneur à vie de la sélection gabonaise et que dans le cas contraire, il se plaindrait de moi à son ami Bouteflika. », Chani a insisté pour dire au juge qu’il était très estimé partout ailleurs dans le monde sauf en Algérie, son pays d’origine (Chani jouit de la nationalité luxembourgeoise depuis 1992), où ses compatriotes l’ont rendu « chiffouna » (lavette). Quant à ses premiers investissements en Algérie, il est revenu sur les participations prises dans le capital du Housing Bank, coïncidant avec ses premiers déboires puisque Anouar El Mili, fils de l’ancien ministre de l’Education, Mohamed El Mili, qui était gérant du fonds algéro-koweitien (FAKI, actionnaire dans le Housing Bank), a abusé de sa confiance. Pris par son travail (son cabinet de conseil ADC a un portefeuille de clientèle internationale et des représentations à Londres, Hong Kong et Dubaï) Chani lui aurait fait une procuration et viré de l’argent pour acheter les actions. Or, El Mili avait payé les actions en partie avec l’argent du FAKI. « J’étais victime dans cette affaire, c’est le fils d’El Mili qui volé de l’argent mais n’a pas été emprisonné parce qu’il est fils d’El Mili », a-t-il déclaré.

Ghoul aurait tenté de « récupérer » Mohamed Khalladi

En fermant la parenthèse du FAKI, Chani a crié tout au long de cette première partie de son audition qu’il n’était pas un inconnu, expliquant que sa relation de travail avec les Chinois était contractuelle, qu’ils l’ont choisi pour sa notoriété au Luxembourg, 5e plus important centre financier au monde, et que les prestations qu’il devait leur fournir étaient consignées dans le contrat. Et de souligner que le fait que son cabinet n’était pas lié directement CITIC Bank est quelque chose de normal dans le monde des affaires. « La création de sociétés offshore permet d’optimiser les charges fiscales et permet aux grands groupes soucieux de leurs images d’éviter que leur notoriété soit entachée en cas de conflit et c’est tout-à-fait légal ! », a-t-il dit, énumérant les prestations fournies aux Chinois en Algérie qui ont commencé par la mise en place d’une garantie bancaire auprès d’une banque européenne exigée par les Algériens.

La question liée à la prise de contact avec les Chinois a mis Chani à cran. « Toute cette histoire repose sur un mensonge. On dit que j’ai une maîtresse qui s’appelle Lee Zhang, fille d’un ancien vice-président de CITIC. Je défie quiconque de retrouver cette fille ou son père. Elle n’existe pas. C’est un mensonge de ceux qui poussent vers l’affrontement des institutions. Je dis à partir d’ici à ma famille et surtout à ma femme que ce n’est pas vrai. Il faut absolument qu’elle sache que je ne l’ai pas trompée. » Et de dénoncer l’enquêteur en chef du DRS : « Il m’a dit qu’il me ferait divorcer et qu’il me rendrait comme un mendiant si je ne disais pas ce qu’on m’a dicté de dire. » Il a poursuivi en disant que Mohamed Khalladi (directeur des nouveaux projets à l’ANA, détenu lui aussi dans cette affaire), témoin à charge « poussé par certains », a raconte qu’il avait une maîtresse chinoise : « Quand Khalladi a transmis un rapport de dénonciation à Amar Ghoul, ce dernier lui a proposé un poste dans son cabinet en lui disant ‘‘viens avec nous et démarque toi des autres (allusion faite au DRS, NDRL)’’ ». Et qu’auraient fait l’homme d’affaires français Pierre Falcone et l’Algérien Nasreddine Bousaïd dit Sacha dans cette affaire ? Chani déclaré que c’était une « vieille histoire » que tout le monde connaît mais le juge n’a pas insisté pas pour en savoir plus. Il a suspendu l’audience après avoir posé à Chani la question de savoir dans quelles circonstances il a connu Mohamed Khalladi.

La journée de demain promet d’être chaude. Selon l’ordonnance de renvoi, Mohamed Khalladi a dit avoir reçu Chani sur recommandation d’un officier général du DRS qui répond au pseudonyme d’« Abdelghani »…


 

Le procès de « l’affaire Autoroute Est-Ouest » se poursuivra demain après deux journées pleines de « révélations »

De la Cour d’Alger, Lyas Hallas , Maghreb Emergent , 27 avril 2015

Ouverte à 9h30 du matin et interrompue à plusieurs reprises par des suspensions de séances décidées par le juge, l’audience d’aujourd’hui a été suspendue jusqu’à demain après quelques dix heures de travaux. Elle aura été marquée par les réponses de Mohamed Ouazane sur les circonstances de son implication dans cette affaire et, surtout, par les réponses de Chani Medjoub, le principal inculpé, aux accusations portées contre lui ainsi que par sa description des « conditions inhumaines » de son arrestation.

Ajourné la semaine dernière pour cause de dé-constitution de la défense de l’accusé principal, Medjoub Chani, le procès a repris hier dimanche. Une des révélations de l’arrêt de renvoi : le ministre des Transports, Amar Ghoul, aurait touché son « dû » par le biais de Tayeb Kouidri, en fuite.

16 personnes sont poursuivies pour corruption dans l’affaire de l’autoroute Est-ouest et d’autres projets de travaux publics et de transports à Alger. Ils doivent répondre des chefs d’accusation d' »association de malfaiteurs, d’abus de pouvoir, de corruption, de blanchiment d’argent, de non-respect de la règlementation relative aux change et aux mouvements des capitaux de et vers l’étranger et de dilapidation de deniers publics ». Ils auraient reçu des pots-de-vin de compagnies étrangères qui voulaient obtenir, par des « moyens détournés », des marchés dans les secteurs des travaux publics et transports. Sept sociétés et consortiums étrangers (Chine, Suisse, Japon, Portugal, Espagne, Canada et Italie) sont impliqués dans cette affaire.

Ci-après, les moments les plus forts de l’audience d’aujourd’hui procès couvert par le correspondant de Maghreb Emergent, Lyas Hallas.

18h39 : Le juge suspend la séance jusqu’à demain matin

Après la pause de 10 minutes, le juge suspend la séance jusqu’à demain matin.

Séance levée pour 10 minutes

Le juge a décidé de lever la séance pour 10 minutes!

17h56 : Chani nie s’être présenté comme un officier du DRS

Chani a nié s’être présenté comme un officier du DRS, défiant quiconque de présenter une seule personne qui l’affirme à part Mohamed Khelladi. Ses prestations auprès des Chinois, a-t-il assuré, n’étaient que du conseil financier.

17h48 : Chani : « Les Chinois voulaient une garantie bancaire »

Chani a dit que dans le cadre de l’autoroute est-ouest, les Chinois l’avaient contacté pour mettre en place une garantie bancaire. Le premier écueil rencontré par eux ici, a-t-il expliqué, ce sont les paiements.

17h45 : Chani : « On m’a dicté ce que je devais dire »

Poursuivant sa stratégie de défense, Chani ajoute : « On m’a dicté ce que je devais dire au juge »!

17h42 : Pour Chani, il est important que son message parvienne jusqu’à sa femme!

Pour Chani, il est important que son message parvienne jusqu’à sa femme! « Il faut absolument qu’elle sache que je ne l’ai pas trompé. C’est un mensonge de bout en bout. »

17h39 : Chani « On m’a dit : dis au juge ce qu’on a convenu »!

« On a pris « mon neveu qui a 21 ans et mon ordinateur », a dit Chani ajoutant : « On m’a ordonné de dire au juge « ce qu’on a convenu » pour libérer le neveu et pour qu’on me restitue mon ordi. » Toute cette histoire repose sur un mensonge, a-t-il ajouté. « On dit que j’ai une maîtresse qui s’appelle Lee Zhang. Je défie quiconque de retrouver cette fille. Elle n’existe pas. C’est un mensonge de ceux qui poussent vers l’affrontement des institutions. »

17h30 : Chani : « Nu à genoux face au mur »!

Les larmes aux yeux, Chani ajoute : « on m’interrogeait nu, à genoux et face au mur. »

17h28 : Chani décrit les « conditions humiliantes » de sa détention

Les larmes aux yeux, l’accusé Chani raconte que la première victime de son enlèvement le 16 septembre 2009 était sa mère avec qui il devait passer la fête de l’Aïd. Il a déclaré qu’il avait été interrogé à genoux, face au mur, que ses téléphones étaient allumés et qu’il les voyait sonner sans qu’il ne soit autorisé à répondre.

16h59 : Chani : « El Mili m’a floué au FAKI! « 

Selon Chani, El Mili, à qui, a-t-il indiqué, il avait donné l’argent et une procuration, a trahi sa confiance et c’est pourquoi il a déposé plainte contre lui.

16h55 : Chani : « LE Faki était actionnaire de la Housing Bank »

Chani a rappelé que le FAKI était actionnaire de la Housing Bank à laquelle il avait acheté des actions. « C’est Anouar El Mili qui m’avait informé qu’une personne voulait céder ses parts », a-t-il précisé. Anouar El Mili, apprend-on de sa déclaration, était représentant du FAKI dans la Banque.

16h50 : Chani : « Pas de liens avec les discussions avec Benachenhou »

L’achat de ces actions, a assuré Chani, n’avait rien à voir avec les discussions qu’il avait eues avec l’ex ministre des Finances, Mourad Benachenhou.

16h47 : Chani a acheté des actions de la Housing Bank

Après l’audition de Mohamed Ouazane, c’est au tour du principal accusé d’être appelé à la barre. Il a déclaré : « Mon premier investissement en Algérie ce sont les actions acheté à la Housing Bank ». Et d’ajouter : « A l’étranger je suis estimé mais dans mon pays on m’a rendu ‘chiffouna’! »

16h38 : Me Khaled Bourayou veut connaître la teneur de la discussion avec Bouchema

Me Khaled Bourayou, avocat de l’ex-secrétaire général du ministère des travaux publics, veut connaître la teneur de la discussion qui a eu lieu dans le bureau de ce dernier. Mohamed Ouazane, répond : « comme dans toute visite amicale ».

16h30 : Bouchema était le « camarade de classe » de Mohamed Ouazane à l’ENA

Mohamed Ouazane affirme que s’il avait des doutes sur Chani il ne l’aurait pas accompagné chez Bouchema pour qui il a une grande estime, outre qu’il a été son « camarde de classe à l’ENA ». Se justifiant, il a expliqué qu’il était un officier des Renseignements et qu’il ne pouvait émettre des réserves sans compromettre son travail.

16h22 : Le ministère public : quelle était la relation entre Chani et Mohamed Ouazane ?

Le ministère public s’est interrogé sur la relation liant Chani et Mohamed Ouazane. Il a interrogé e dernier : « Comment se fait-il que vous ayez des relations avec lui vu votre fonction et ses démêlées avec la justice? »

16h15 : Le juge est catégorique :

Le juge ne veut pas qu’on aborde la possibilité de liens entre Mohamed Ouazane et l’Agence nationale des autoroutes (ANA).

16h00 : Mohamed Ouazane : « Je suis toujours endetté »

Mohamed Ouazane explique comment il a achete ses bien et assure qu’il est encore à ce jour endetté.

15h50 : Mohamed Ouazane : « Bouchema est un homme intègre »

L’accusé Mohamed Ouazane dit « le colonel Khaled » a expliqué qu’il avait présenté Chani à Bouchema avec a certitude que ce dernier était un homme intègre peu soupçonné de corruption.

15h44 : Melzi est-il l' »autre intermédiaire »?

Mohamed Ouazane a expliqué au tribunal que la présentation de Chani à Bouchema s’était faite à travers un « autre intermédiaire ». Il s’agit de Melzi selon toute probabilité.

15h41 : Le juge : qui sont donc ces « amis » ?

Le juge a voulu savoir le nom des amis qui ont présenté Chani Medjdoub à Mohamed Ouazane. Ce dernier, qui ne voulait pas au début citer de nom, a fini par parler.

15h29 : comment Chani a connu Mohamed Ouazane

Selon Mohamed Ouazane, dit « le colonel Khaled », il a connu Chani Medjdoub à travers des amis qui lui ont demandé d’intervenir pour lui dans le cadre du scandale du Fonds algéro-koweïtien pour l’investissement (FAKI) mais qu’il n’est pas intervenu en sa faveur. Depuis, a-t-il ajouté, « il ait partie de ma sphère privée ».

15h26 : début des auditions

Reprise de l’audience, début des auditions. Le premier à être appelé à la barre est Mohamed Ouazane dit « le Colonel Khaled ».

13h23 : Suspension de la séance jusqu’à 14 heures

La lecture de l’ordonnance de renvoi s’est, enfin, terminée. Le juge a décidé de sspendre la séance jusqu’à 14 heures

12h53 : Reprise de la séance

L’audience a repris, avec la poursuite de la lecture du long arrêt de renvoi.

11h51 : Séance suspendue

Le juge a décidé de suspendre l’audience pour 10 minutes.

11h50 : Le montage de stades au Gabon pour la coupe d’Afrique 2012 a été réalisé par Chani!

On apprend que c’est Chani Medjdoiub qui a réalisé le montage financier des deux stades édifiés au Gabon pour la Coupe d’Afrique 2012 organisée conjointement avec la Guinée équatoriale.

11h43 : Reprise de la lecture de l’ordonnance de renvoi

L’audience a été ouvete par le président. La lecture de l’ordonance de renvoi, un document de plus d’une centaine de pages, a repris.

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Affaire de l’autoroute Est-Ouest »: Amar Ghoul aurait reçu une commission versée par le bureau d’étude français EGIS

Lyas Hallas, Maghreb Emergent, 26 avril 2015

L’audience de dimanche 26 avril, dans le cadre du procès de l’affaite de « autoroute est-ouest », a été levée vers 17 heures. Elle a été consacrée pour l’essentiel à la lecture de l’arrêt de renvoi. Selon cet arrêt, le ministre des Transports Amar Ghoul aurait touché une commission par le biais de Tayeb Kouidri, en fuite. L’ancien ministre des finances Abdellatif Benachenhou aurait suggéré au principal accusé, Chani Medjoub, de prendre attache avec Nasreddine Bousaïd, dit « Sacha », pour qu’il le mette en contact avec les dirigeants de l’entreprise chinoise CITIC, qui devait décrocher le marché. Ajourné la semaine dernière pour cause de déconstitution de la défense de Chani Medjdoub, le procès a repris aujourd’hui à la cour d’Alger. Suivez-le en direct sur Maghreb Emergent.

L’audience a été levée. Le procès reprendra demain matin

L’audience a été levée. Le procès reprendra lundi à 9 heures et demie du matin. Il reste encore 25 pages de l’ordonnance de renvoi à lire !

Le juge décide la poursuite de la lecture de l’arrêt renvoi

La séance a repris. Le juge a décidé la poursuite de la lecture de l’ordonnance d’arrêt de renvoi dans son intégralité.

Le juge lève la séance pour dix minutes

Le juge s’est mis en colère de n’avoir pas trouvé dans la salle un avocat qui avait exigé la lecture de l’ordonnance de l’arrêt de renvoi. Il a levé la séance pour dix minutes.

Abdelltif Benachenhou aurait suggéré à Chani de prendre attache avec les chinois de CITIC

L’ex-ministre Abdellatif Benachenhou, lit-on encore, aurait « suggéré à Chani de prendre attache avec Nasreddine Bousaïd dit ‘Sacah’ pour qu’il le mette en contact avec les chinois de CITIC ».

« Chani raconte sa rencontre avec l’ex-ministre Benachenhou »

Le greffier lit le passage où l’accusé Chani Medjdoub évoque sa prise de contact avec l’ancien ministre des Finances Abdellatif Benachenhou, leur discussion sur les des projets en cours en Algérie et les informations que le ministre lui a données sur le futur projet de l’autoroute Est-Ouest.

Poursuite de la lecture de l’arrêt de renvoi

Le juge propose d’écourter la lecture de l’arrêt de renvoi. Sa suggestion ne trouve pas grand écho chez les robes noires.

Reprise de l’audience

L’audience a repris. Poursuite de la lecture de l’arrête de renvoi.

Audience suspendue

Après l’appel des accusés, des témoins, la constitution du tribunal criminel et la lecture de l’arrêt de renvoi, le juge a décidé de suspendre l’audience pendant une heure et demie.

Un commission convenue avec un proche de Sellal

L’accusé affirme que pour décrocher ce marché, il avait eu l’accord de Abderrahmane Dahmane, un proche de Abdelmalek Sellal, à l’époque ministre des Ressources en eau, de toucher une commission de 1%.
Une commission qui ne lui a pas été versée au final.

Sid Ahmed Addou, intermédiaire de la société française Razel

Selon l’arrêt de renvoi, Sid Ahmed Addou affirme qu’il a été l’intermédiaire de l’entreprise française Razel qui a eu le marché du barrage Tabbellout de Jijel pour 160 millions d’euros.

Tadjeddine accuse Amar Ghoul

Selon Addou Tadjeddine, l’actuel ministre des Transports a touché son « dû » par le biais de Tayeb Kouidri, en fuite actuellement. L’argent dont il est question aurait été versé par le bureau d’étude français EGIS.

« Mohamed Ouazane » et non pas « le colonel Khaled »

Le juge ordonne au greffier de lire « Mohamed Khaled » et non pas « le colonel Khaled ». « Ce n’est pas un tribunal militaire! », a-t-il expliqué.

Deux membres du jury récusés

Les avocats de Chani Medjdoub récusent deux membres du jury. Les membres choisis prêtent serment.

Constitution du tribunal criminel

Après l’appel des accusés, témoins et défense, on appelle les membres du jury pour la constitution du tribunal criminel.

L’avocat de Chani Medjdoub, présent à la précédente audience, est absent aujourd’hui! Le principal accusé dans cette affaire est représenté par Mes Belarif, Sidhoum et Ouamer.

9 témoins manquent à l’appel

Les fils de Bouguerra Soltani, Melzi et sept autres témoins manquent à l’appel.