Algérie : Désinformation et Psy-Ops – Du colonel Hadj Zoubir de la maison DRS à Kamel Daoud de l’écurie Gallimard
Habib Souaidia, Algeria-Watch, 31 janvier 2025
À la mémoire de François Gèze
L’assassinat du président Mohamed Boudiaf en direct sur les chaînes de télévisions par l’un des officiers chargés de sa protection, le 29 juin 1992, à Annaba, est un marqueur distinctif de l’histoire de l’Algérie sous férule militaire. Cette tragédie télévisée est en effet un révélateur pédagogique des mœurs politiques des élites de pouvoir, de leurs relais médiatiques dans leur soutien sans faille aux généraux putschistes tout au long de ces trente dernières années. Alors que le corps sans vie de Mohamed Boudiaf gisait encore sur la scène du théâtre où le vieux chef historique venait d’être (cliniquement) exécuté, toute la classe politique autorisée accusait immédiatement via ses relais et d’une seule voix les « islamistes » d’être les auteurs de ce crime.
Cette posture accusatoire a été adoptée comme axe de communication dès les premiers jours qui ont suivi le coup d’état du 11 janvier 1992 et n’a plus été abandonnée depuis. Les deux moments les plus révélateurs de cette communication ont été l’assassinat de l’ex-chef de la Sécurité Militaire et ancien premier ministre, le colonel Kasdi Merbah le 21 août 1993, à Bordj El Bahri perpétré selon la version officielle par « l’émir » Hassan Hattab1, et celui de Abdelkader Hachani2 membre fondateur du Front Islamique du Salut, exécuté lui aussi – et selon la version du régime – par un membre des groupes islamistes armée (GIA).
Pourtant, manipulés ou non, par les services du régime, les organisations islamistes ne sont pas, loin de là, les seuls acteurs du terrorisme. Ainsi au cours des années 1990, à côté des nébuleux GIA, une Organisation des Jeunes Algériens Libres (OJAL), groupe issu de la mouvance « éradicatrice »3 proche du régime, commet une série d’attentats contre des civils coupables de sympathies islamistes. A la différence des GIA, formés de desperados issus des couches défavorisées, ce groupe n’était pas composé de marginaux : il comptait dans ses rangs, des journalistes, des universitaires, des militaires gradés. Les actions criminelles de l’OJAL ont, dès l’origine, systématiquement bénéficié de la protection tacite des dirigeants éradicateurs de la mouvance laïque.
Dans le maelstrom algérien des années 1990 comme aujourd’hui dans sa continuité autoritaire, la vérité importe peu : la réalité est celle voulue par le régime. La majorité des journalistes, y compris les plus en vue, reprennent mécaniquement l’argumentaire du régime développé il y a trente ans. Les éléments de langage utilisés par ces porte-voix, à l’instar de Kamel Daoud, sont invariants : « prétendre que l’armée s’emploie à assassiner ou à faire et défaire les présidents est absurde. La mission des militaires consistait à mettre les islamistes en échec et à défendre la démocratie ». De ce point de vue, il est très intéressant de voir précisément le changement de ton de Kamel Daoud sur la nature du régime algérien.
Très méthodiquement, tout au long de la sanglante décennie 1990, la propagande du service d’action psychologique de la police politique du tristement célèbre colonel Hadj Zoubir s’emploiera à alourdir le climat de terreur en saturant l’espace public du récit d’insoutenables exactions commises par « des groupes armés » toujours présentés comme islamistes. Cette propagande visait à faire passer la société toute entière de l’état de sidération à celui d’obéissance en laissant entendre, à mots plus ou moins couverts et pour mieux combattre la religiosité, que l’islamisme, c’était l’islam tout court.
La situation générale des années 1990 est déterminée par l’arrêt brutal le 11 janvier 1992 d’un processus d’ouverture démocratique entamé à la suite des émeutes populaires en octobre 1988. Ce coup d’état militaire débouche rapidement sur une guerre oblique permanente contre les civils : la population est quotidiennement soumise aux agissements des militaires, de milices ou de groupes armés opposés les uns aux autres dans la confusion et l’opacité. La guerre contre les civils est multiforme : extrêmement brutale, la répression des activités politiques s’accompagne d’une gestion très orientée de l’information.
La répression policière nécessite en effet des relais de propagande et donc des supplétifs intellectuels. Par glissements successifs, pour nombre de clercs médiatiques, la critique de l’islamisme, dans ses diverses versions politiques, se transforme en critique de l’islam qui, selon ces voix, serait la matrice de toutes les régressions, de la violence aveugle et de l’intolérance barbare. Pour ces milieux, la tragédie qui pourrait emporter le pays serait le fait de hordes fanatisées formatées par des idéologues religieux extrémistes. Le narratif, bien que sommaire, est martelé sur tous les registres.
L’Islam politique dépeint sous ces couleurs effrayantes permet dans un premier temps de susciter et d’instaurer la peur. Traumatisée, l’opinion publique ne sait plus qui croire dans une surenchère d’informations effrayantes qui masque opportunément l’ampleur catastrophique des atteintes aux droits de l’homme et interdit toute empathie pour leurs innombrables victimes. Il suffit d’opposer à l’islam politique la « démocratie éradicatrice » – qui n’est rien d’autre qu’une déclinaison algérienne du fascisme.
Démocratie « éradicatrice » : l’âge sanglant des « démocrates non pratiquants » en Algérie
Le paradoxe de l’éradication, c’est-à-dire de la politique d’écrasement armé de l’islam politique et de l’élimination pure et simple de ses partisans, est que ses prosélytes se proclament « démocrates ». Il s’agit en Algérie d’une appropriation aberrante d’une notion politique au sens très précis, d’un détournement de sens jusqu’à l’absurde. Car, en effet qu’est-ce qu’une démocratie qui interdit le débat, étouffe les libertés et fabrique des résultats de consultations électorales aux antipodes de la réalité ? Qu’est-ce qu’un démocrate qui rejette l’État de droit pour tous ceux qui ne lui ressemblent pas et dont le silence sur les exécutions sommaires et la torture revient au final à les justifier ? En vérité, la démocratie d’apparence dont se targuent les partisans d’un régime autoritaire liberticide n’est qu’une caricature de l’exercice pratiqué dans les États de droit.
Le fascisme maghrébin avance masqué. La modernité de façade et les discours démagogiques sont destinés à l’étranger, aux publics occidentaux préparés au rejet de l’islam politique généralement assimilé à un obscurantisme terroriste. Il s’agit pour ces propagandistes d’une dictature brutale d’assurer le soutien des opinions publiques occidentales en présentant des figures conformes à leurs standards de modernité politique et dans lesquelles elles aiment se reconnaître. Khalida Massoudi est un cas d’école. Le « démocrate non pratiquant », en vérité « éradicateur-islamophobe », ressemble à s’y méprendre à un fasciste « cheveux crépus» grimé en démocrate progressiste « blanc », dont toute l’action vise à semer la confusion et à manipuler l’opinion publique quant aux acteurs réels et aux enjeux effectifs de la sale guerre de la décennie 1990 en Algérie.
Il est généralement impossible de comprendre ce qu’il s’est passé en Algérie durant cette décennie à travers les livres et les écrits des « éradicateurs » établis en France. Impossible d’imaginer quels complots se sont noués lorsque le président Liamine Zeroual a été renversé en 1997, suite aux massacres de Bentalha ou de Rais. Impossible de savoir que « l’émir » des GIA Djamel Zitouni ou « l’émir » Benchiha4 en Oranie étaient tous les deux des agents de services de la police politique algérienne. Impossible de savoir si le général Mohamed Lamine Médiene, alias Toufik, patron des années durant de la redoutable police politique, n’est pas derrière l’assassinat du président Mohamed Boudiaf5.
La vérité est souvent dérangeante. Mais faute de la décrire telle qu’elle est, on est dupes de celles et ceux qui, consciemment, la pervertissent en jetant un voile pudique sur l’obscurité indissociable de la tragédie vécue par les Algériennes et les Algériens. Comme si la décennie sanglante n’avait jamais eu lieu alors qu’elle compte 250 000 victimes, 15 000 disparus et plus d’un million de déplacés6 à une heure d’avion de la France. On ne le dira jamais assez : ce qui est en cause avec Yasmina Khadra, Kamel Daoud ou Boualem Sansal, ce n’est pas leur production romanesque, mais leur silence total sur la complexité – un euphémisme ! – de ce conflit et leur tentative de faire passer les musulmans pour des fascistes et des fascistes pour des progressistes.
On l’aura compris : l’armée algérienne n’était pas seule dans la gestion de la « sale guerre ». Les « éradicateurs » – des hommes et des femmes parmi lesquels on compte des présidents de partis politiques, des intellectuels, des magistrats, des avocats, des hauts responsables de l’administration, des patrons de presse, des journalistes – l’ont soutenu au-delà de la décence. Beaucoup ont bénéficié de réels avantages (prêts, loyers modérés, usines, business, terres, maisons, villas, protection, arme, garde du corps, passeport diplomatique, visas et voyage à l’étranger…). Avec le temps et… la réécriture de l’histoire, ces « éradicateurs » ont pris une assurance sans limite : celle que confèrent l’impunité et l’immunité.
Les titres des médias algériens en témoignent. Ils sont nombreux lorsqu’il s’agit de l’arrestation – en France ou en Suisse – d’un haut gradé (pour crime de guerre et crime contre l’humanité), de la corruption d’un homme d’affaire, de défendre un général des services de renseignements impliqué dans un complot ou d’un écrivain ou journaliste, accusé de faire chanter des hommes d’affaires corrompus. Mais il n’y a plus grand monde dès qu’il s’agit de violences et de crimes commis par l’armée.
Tout se passe comme si les abus du régime étaient perpétrés sous la bannière idéologique de la lutte contre le terrorisme ». In fine, ce système de justification renvoie les Algériens à l’époque révolue d’une équation coloniale : ils sont musulmans, ils appartiennent donc ipso facto à un « peuple terroriste ». J’ai ainsi en mémoire une interview d’un colonel du DRS par un journaliste français à Alger à l’occasion d’un colloque de la Sonatrach, la compagnie nationale des hydrocarbures, auquel l’un et l’autre assistaient : « il faut comprendre que dans une grande partie du sahel comme en Algérie, les sociétés sont profondément islamisées. Nous, républicains et progressistes, sommes un peu les derniers pieds-noirs, dans la mesure où nous défendons des valeurs de société qui sont désormais minoritaires… »7.
« Fascisme » contre « terrorisme »
Le paradoxe, que très peu d’observateurs hors d’Algérie ont jusqu’à présent relevé est que ce que les médias présentent comme l’élite politico-intellectuelle, où figurent nombre d’acteurs se réclamant du trotskisme, produit un discours d’extrême-droite, adoptant une posture encore plus radicale que les militaires eux-mêmes. Ces milieux appellent sans ambages à bannir toute contestation et toute opposition au régime. Ces partisans de la main de fer ne se satisfont pas de l’interdiction de tout rassemblement ou de toute expression autonome, et toute initiative humanitaire suscite le soupçon. Toute initiative pacifique et légitime est d’emblée suspecte, qu’il s’agisse d’une personne âgée à la recherche d’un enfant enlevé par les services de sécurité, d’une collecte de fond pour venir en aide à un jeune détenu sans ressources, d’un avocat plaidant pour son client, jusqu’au simple rassemblement passif en soutien au peuple Palestinien considéré comme menée subversive. C’est par cette répression systémique que le régime parvient à étouffer la moindre remise en cause de la société civile artificielle perfusée à la rente, à coups de prébendes, rémunérations indues et privilèges divers, qui représente le pouvoir. L’ensemble de ces actes ont été effectués au nom d’impératifs sécuritaires militaires et fondés sur un chantage au terrorisme qui consiste à proclamer que ceux qui professent des opinions de dialogue pacifique et réconciliateur ne sont que des islamistes, des mercenaires à la solde des ennemis de l’Algérie. La presse française a ainsi affirmé sans rougir que Hocine Ait Ahmed8 était un militant pour la charia du FIS9.
S’il y en a si peu qui comprennent ce qui s’est réellement passé en Algérie, c’est en raison de la mainmise des éradicateurs prétendument « de gauche » sur la presse algérienne, courroie de transmission de la propagande du régime algérien vers la presse française et le reste du monde occidental. Grâce à quoi ces propagandistes ont pu diffuser une série interminable de mensonges flagrants, dans un système médiatique où il est pratiquement impossible de trouver des relais pour publier la moindre information véridique. Les récits de la guerre civile, au cours de laquelle j’ai été acteur et témoin, n’ont que très peu à voir avec la réalité et ne consistent qu’en une présentation falsifiée des faits et évènements.
Dans son autocélébration, le régime algérien met systématiquement en avant son savoir-faire en matière de lutte contre le terrorisme, réussissant à convaincre une bonne partie de l’opinion à l’étranger. La réalité de cette expertise est absolument sinistre : un véritable règne de terreur instauré grâce à l’appui des partisans de l’éradication. Cette soi-disant expertise dérive directement du fascisme au nom d’une « résistance au terrorisme » et d’enlèvements extrajudiciaires. Des centaines de citoyens disparus, cela est avéré et sans exagération aucune, détenus sans jugement pendant des mois dans des centres secrets de détentions et soumis à la torture… La liste des dépassements est très longue. Mais un des éléments les plus révoltants et inacceptables de cette horrible guerre est le mode de couverture assumé par la presse dite « libre et indépendante » et sa manière totalement éhontée d’en rendre compte.
Au cours de la période durant laquelle j’étais officier, des exactions atroces se sont produites. Des arrestations massives, des blessés tirés de leurs lits d’hôpital pour être jetés en prison, des détenus entassés dans des minuscules cellules sales et malodorantes où il y a à peine la place de s’allonger. Des prisonniers privés d’avocats, systématiquement torturés et affamés… Dans le silence le plus total, car au moment où se déroulaient ces faits, il était impossible d’en trouver le moindre écho dans la presse algérienne. Seules quelques publications d’organisations humanitaires et de rares militants des droits humains en faisaient état.
La vérité sur les horreurs de « la sale guerre » est, hélas, bien au-delà de tous les mensonges figurant dans les narratifs de presse ou dans les romans de propagande publiés en France. La réfutation de la violence institutionnelle et le scepticisme devant la réalité de ces exactions est battu en brèche par les témoignages directs des victimes de « la sale guerre » et le travail d’information assumé durant de longues années par des organisations humanitaires comme Amnesty International, Human Right Watch, des Algériens exilés et certains intellectuels, chercheurs française et européens.
Même s’il n’est pas dans l’air du temps de tenir des tels propos, il ne fait guère de doute que ceux que les médias français présentent aujourd’hui très complaisamment comme des « briseurs de tabou » de la guerre civile algérienne dans les années 1990, ne sont que des opportunistes à la recherche de reconnaissance sociale et des avantages que procurent la proximité avec des centres décisionnaires. Même si un Kamel Daoud joue à l’amnésique et se présente comme un « briseur de tabou » en 2024 complaisamment relayé par des médias au garde-à-vous. Il est nécessaire de rappeler, pour comprendre les événements qui ont marqué la dernière décennie du siècle dernier en Algérie, que le travail sur la mémoire de la guerre civile a bien été amorcé et ses différentes phases documentées.
Les massacres dans les villages algériens, les tortures dans les sous-sols du DRS10, les jeunes vendeurs de cigarettes jetés dans les fosses d’aisance, les mitraillages et les exécutions sommaires sur les bords de routes, toutes ces horreurs commises par les agents de l’État ont bien eu lieu, même si Kamel Daoud réfute aujourd’hui précisément la réalité d’une telle violence institutionnelle. L’objectif implicite défendu par ce courant de pensée est un monde de cauchemars dans lequel le dirigeant en titre ou n’importe quelle clique dirigeante, contrôle non seulement le présent et l’avenir, mais également le passé. Ainsi, quand l’écrivain prétend décoincer la politique de l’amnésie en Algérie, il demeure résolument amnésique dès qu’il s’agit de crimes de guerre commis par le régime.
Et ce n’est pas parce que Gallimard, Télérama ou TF1 proclame que tel ou tel évènement n’a jamais eu lieu, qu’il n’a jamais eu lieu. De la formidable pyramide de mensonges que la presse réactionnaire a édifiée dans le monde entier autour du dernier livre de Kamel Daoud, qu’on me permette de dégager un seul élément : Kamel Daoud serait le premier écrivain qui briserait le tabou de la guerre civile algérienne. Tous les partisans zélés de l’extrême droite adhèrent à cette sornette répétée comme un refrain.
Dans leur surenchère admirative et visiblement très myope, certains sont allés jusqu’à affirmer que Kamel Daoud aurait brisé la loi du silence édictée par la loi sur la réconciliation nationale. Or, le livre de Kamel Daoud ne relève absolument pas de ladite loi de « réconciliation nationale », laquelle punit spécifiquement ceux qui remettent en cause la version officielle du régime, la conduite de la guerre, ou accusent l’armée et les services de l’état d’avoir commis des crimes de guerre. Lignes directrices que Kamel Daoud respecte scrupuleusement et de bout en bout dans son récit.
L’un des pivots de la politique de répression est ainsi la résurrection en 1992 par le régime des camps de concentration en Algérie. Qui aurait pu imaginer que les camps de concentrations dénommés fallacieusement « camps de rétention » pourraient réapparaître dans l’Algérie indépendante dans les lieux mêmes où la France coloniale a mené ses expérimentations atomiques ? Que l’on détourne le regard ou que l’on fasse mine d’avoir oublié, les camps de concentrations ont bel et bien été réinstaurés en Algérie sous les yeux de tous. Que dit Kamel Daoud de cela; que disent et notamment les progressistes de service et les démocrates autoproclamés ? Absolument rien, enfermés dans un silence complice bruyant comme un aveu !
Un autre exemple de ces contorsions du storytelling éradicateur concerne les massacres que Kamel Daoud a apparemment énuméré dans son roman-vrai, sa fiction romanesque de propagande. Nous savons par exemple, que sur les 3712 femmes, hommes et enfants massacrés en 1997, il est apparu que 1683 – au minimum – soit 45% des victimes ne l’ont pas été par les GIA (groupes islamiste armés). Les tueries de masse, numériquement les plus importantes (Bougara, Er-Rais, Bentalha, Relizane) ont toutes eu lieu à proximité immédiate de casernes de l’armée. Ce qui revient à dire sans risque d’erreur que ces massacres n’ont pas été commis dans de soi-disantes « zones libérées » comme le prétend Kamel Daoud mais bien à l’intérieur de zones sous la supervision directe des militaires.
Il serait intéressant de savoir par quels moyens et selon quelles méthodes, Kamel Daoud, qui était de son propre aveu, dominé par une libido frénétique, occupé à organiser des « orgies » pendant la décennie noire en Oranie a-t-il pu enquêter sur les massacres pour donner une version très orientée de la situation trente ans plus tard ?
Comment ces bonimenteurs pourraient-ils approcher une vérité qui constituait mon quotidien en tant qu’officier de l’armée algérienne à l’époque des faits ? La version de la « guerre contre les civils » du journaliste-écrivain reconnu par l’édition parisienne est une suite d’élucubrations, une pure construction sans substance. Dans le contexte actuel, ce narratif n’a qu’un seul objectif réel, celui de servir la propagande islamophobe.
Les éradicateurs : vecteurs de l’islamophobie en France
En 2019, Adlène Meddi, ancien rédacteur en chef du quotidien algérois El Watan et collaborateur au magazine d’extrême-droite Le Point, auteur du roman 199411, qui a interviewé le président Abdelmadjid Tebboune peu après sa réélection en compagnie de Kamel Daoud a twitté après un attentat en France : « le terrorisme a un seul traitement : la méthode algérienne. « On ne « déradicalise » pas un tueur d’enfant. On l’élimine et on fait payer sa famille, ses soutiens, ses amis. On ne lui offre pas une cellule avec salle de sport, on ne lui parle pas. On le « traite ». Oui à la méthode Tartag12 à 200% »13. On le voit sans peine, les écrivains et journalistes algériens de l’école éradicatrice font plus qu’apporter leur pièce à l’édifice de l’extrême droite française. Désormais, pour beaucoup, dans ce landernau de la haine et de la discrimination, ils servent de balises idéologiques. Même si par moments, leur basculement dans le fascisme prend un tour caricatural.
Les propos du journaliste n’ont en réalité rien d’exceptionnel en Algérie sous la dictature militaire dans les formes extrêmes qui ont été les siennes pendant la décennie noire. Mais oser publier une telle apologie de la torture et des punitions collectives en France révèle de la totale levée d’inhibitions d’une personnalité sans éthique. Le régime, le gouvernement, la presse, les entourages des dirigeants militaires et civils comptaient nombre de personnages dont l’idéologie éradicatrice et ouvertement fascisante est tout à fait comparable à celle de la fachosphère française. Certains de ces idéologues extrémistes occupaient des fonctions de premier plan dans les appareils d’Etat. L’un des plus célèbres, le général Smain Lamari, était très proche de l’ex-patron du contre-espionnage française Yves Bonnet qui, selon ses dires, le considérait comme un « ami » et un « collaborateur très sérieux ». Alors que l’interruption du processus électoral plonge l’Algérie dans une décennie sanglante, ce général des services renseignement engagé dans la lutte anti-subversive proclamait devant plusieurs de ses officiers : « Je suis prêt à éliminer trois millions d’Algériens s’il le faut pour maintenir l’ordre que les islamistes menacent14 ».
Dans un autre registre du cynisme, l’ex-directeur de la rédaction et fondateur du journal Le Soir d’Algérie spécialisé dans l’apologie de l’ancien ministre de la défense le général Khaled Nezzar15, poursuivi en Suisse pour « crime de guerre et crime contre l’humanité », révèle des aspects glaçants de la préparation du putsch du 11 janvier 1992, prélude au déclenchement de la sale guerre. « Je me souviens du jour où notre directeur de la publication avait été invité au ministère de l’information dirigé à l’époque par feu Aboubaker Belkaid. Il assistait à cette réunion au cours de laquelle, il s’agissait de recueillir les avis des patrons de presse sur le prochain et imminent arrêt du processus électoral (coup d’État) et pour nous mettre au parfum… Et je me rappelle qu’il avait dit que les prévisions faisaient état de 60.000 morts. ». Il s’avère ainsi qu’au moment où les auteurs de ce coup d’État, s’apprêtaient à agir, les hauts gradés et les patrons de presse savaient qu’un grand nombre d’Algériens allaient mourir. Et d’ajouter « et ils étaient loin du compte. On parle aujourd’hui de 200.000 morts. C’est autant dire que cette époque ne fut pas exempte d’erreurs, de dépassements, d’exécutions sommaires, de tortures, etc… »16.
Quand on sait que beaucoup de ces journalistes aux ordres vivent aujourd’hui très confortablement en France et en Algérie, publiant de temps à autre un livre sur la décennie noire, il est facile de comprendre les raisons pour lesquelles des milliers de disparus demeurent disparus. Et pourquoi les cris de chagrin et les revendications des mères de ces disparus pourtant à portée d’oreilles de Kamel Daoud et Boualem Sansal leurs sont inaudibles. Derrière le mur du silence et les brumes de la propagande, les disparus disparaissent deux fois…
Le 16 mars 1994, lors de l’enterrement de Abdelkader Alloula, homme de théâtre assassiné dans des conditions obscures, l’ex premier ministre Réda Malek17 s’adressant à ses partisans éradicateurs lance cette phrase qui restera célèbre : « on m’a dit que c’était bien de commencer ce discours par une citation. Ça fait cultivé : La peur doit changer de camp »18. En langue française. Tout au long de l’année 1994, Réda Malek, critiqué pour ses positions plus que radicales, opposé à toute négociation, va jeter de l’huile sur le feu de la violence, pour créer avec la complicité de la police politique des milices armées, les « Groupes de légitime défense », dont les membres s’auto-désignant de « patriotes » étaient très impliqués dans les violations de droits de l’Homme19.
On pourrait également évoquer Khalida Messaoudi (devenue Toumi), plusieurs fois ministre sous le règne de Abdelaziz Bouteflika, défenseure acharnée de la dictature qui voulait notamment « embastiller tout ce qui ne rentre pas dans le schéma », ou encore Ahmed Ouyahia, premier ministre à quatre reprises, qui avait déclaré à la BBC après le massacre de Bentalha en 1997 « les habitants de ce village méritent ce qui leur arrivent »20. Faut-il le répéter ? Ces hommes et ces femmes ne déversaient pas leur haine fasciste dans un relatif isolement. Ces personnalités étaient les porte-voix de la politique ultra-violente du régime militaro-policier qui bénéficiait du soutien actif de la France officielle. Ces propos étaient considérés comme complètement légitimes par la sphère politique et intellectuelle « du Club des Pins »21, comme le sont les propos de tous ceux qui ne sont pas cités ici. Personne dans la classe intellectuelle française, ni BHL l’ami des éradicateurs, ni Zemmour l’élève de Boualem Sansal, ne saurait proférer de tels propos – même si, peut-être, l’envie ne leur manque pas – sachant qu’ils susciteraient immédiatement un scandale.
Un Goncourt aux relents fascistes
Dénigrer les musulmans et critiquer l’islam est l’un des sujets les plus aisés en Occident. Dans ce pays troublé qui est la France actuelle, où beaucoup de journalistes algériens ont élu domicile, l’unique ligne de propagande dont ils disposent pour se faire accepter consiste à se présenter comme des « démocrates progressistes » qui souhaitent « alerter la France et l’Europe contre un islamisme conquérant ». Il s’agit pour se faire entendre, de noyer la vérité sous de convaincantes montagnes de cadavres et de renouveler à perte de vue la chronique des exactions islamistes. On le voit, ça peut rapporter gros, et, de fait, le climat politique et intellectuel en France est propice pour faire avancer les idées coloniales d’extrême droite.
Nous vivons en effet une période de retour dans un passé que l’on croyait révolu : les courants extrêmes, confortés par une victoire électorale partielle, regagnent le terrain perdu depuis longtemps. On peut en discerner les résultats dans l’attitude de l’intelligentsia française face aux massacres à Gaza et en Palestine, attitude qui en dit long sur l’héritage colonial, le droit international et les droits humains. Mais aujourd’hui, à la différence d’un hier pas si lointain, tout le monde peut affirmer « j’étais un témoin direct du génocide à Gaza ». Pourquoi ? Parce que les génocidaires ne se cachent plus et exposent tout simplement leur force destructrice en direct sur les médias et les réseaux sociaux. Chaque jour des dizaines de cadavres d’enfants, de femmes et d’hommes défilent sur des écrans saturés d’images d’enfants déchiquetés par les bombes, abattus par des snipers, tués dans des écoles, dans des hôpitaux, dans des grands bâtiments urbains ou même dans des ambulances…
Tout le monde a vu et revu ces images jusqu’à la nausée et personne ne peux nier la réalité de ce que tous ont vu et constaté depuis plus d’un an ! Sauf bien sur Kamel Daoud, Boualem Sansal ou Saïd Sadi, qui, retranchés derrière le récit fabriqué par l’apartheid sioniste et la propagande de l’armée israélienne, ignorent le massacre le plus médiatisé de la planète. Ils ne voient rien à Gaza aujourd’hui et n’expriment aucune compassion, comme ils n’ont partagé la moindre empathie hier en Algérie et encore moins en Syrie. Pourquoi ? Assurément parce que les victimes de ces boucheries portent une culpabilité imprescriptible, celle d’être musulmanes !
La comédienne Blanche Gardin déclarait il y a quelques mois qu’« il fallait être islamophobe pour décrocher un Molière ». Et elle a eu bien raison de l’affirmer car quelques mois plus tard, Kamel Daoud conseiller du président Macron sur l’Algérie reçoit un « pot de vin » sous la forme du prix Goncourt. Ce genre de reconnaissance complètement indue m’épouvante parce qu’elle me donne souvent l’impression que la notion même de Vérité n’a plus cours. Dès mon arrivée en France, j’avais observé que certains évènements, en Algérie comme en France, n’étaient jamais rapportés avec exactitude par la presse. Il m’est arrivé de lire des articles de journaux qui n’avaient pas le moindre rapport avec les faits, pas même le lien qu’implique d’ordinaire un mensonge. J’ai constaté qu’on rendait compte de massacres là où ils n’avaient pas eu lieu et qu’on ne disait pas un mot sur des affrontements où des dizaines d’hommes avaient été assassinés. J’ai constaté qu’on dénonçait des soldats qui s’étaient courageusement opposés à la dictature des généraux, et qu’on en acclamait d’autres, présentés comme des héros victorieux de batailles imaginaires, qui n’avaient pas hésité à massacrer des innocents. J’ai eu entre les mains des journaux qui colportaient ces mensonges et des intellectuels échafauder des scénarios tressés d’affabulations à propos d’évènements qui n’ont jamais eu lieu.
« Houris », le roman de Kamel Daoud, semble avoir été élaboré dans les mêmes laboratoires des services psychologiques de la police politique algérienne. De fait, l’on retrouve des expressions et quelques phrases çà et là qui pourraient parfaitement avoir été dictées par « un commissaire politique ». Je doute qu’il contient quoi que ce soit qui n’ait été déjà rapporté, dans un style quasi-télégraphique, comme des récits sanglants souvent de pures inventions de la police politique algérienne et repris par la presse comme vérités d’Evangile. C’est cette réalité qui conduit, au-delà du roman lui-même, à se demander pourquoi on voit paraître aujourd’hui trente ans après les faits de tels livres. La présence d’un écrivain éradicateur en France n’a vraiment rien de surprenant. La quasi-totalité des journalistes et écrivains de la décennie noire spécialisés dans la propagande pro-régime en Algérie ont préféré quitter le pays lors de la chute effective du général Mohamed Médiene dit « Toufik » patron du DRS22, centre principal de la conduite des affaires d’État en 2015.
A leur arrivée en France, ces mercenaires de plume ont été les témoins très intéressés de la propagation rapide et massive des idées racistes islamophobes, et ont naturellement rejoint la ligne d’extrême droite française, prépondérante dans les médias parisiens. Il est clair pour tous que les patrons de presse et des principales maisons d’édition ne sont guère réceptifs aux discours anti-racistes opposés à l’islamophobie. Ils ont donc accueilli avec enthousiasme ces recrues inattendues. Mais dans le climat délétère qui prévaut en France, la véritable question n’est pas de savoir pourquoi ces éradicateurs algériens ou d’origine algérienne rejoignent cette dynamique fascisante. Pourquoi Kamel Daoud se range-il derrière les idées de l’extrême droite française et non pas derrière une autre idéologie moins connotée ? Il ne faudrait pas faire l’erreur d’estimer que ce journaliste-écrivain est un cas isolé.
De nombreuses personnalités, toutes parties prenantes du système d’éradication en Algérie pendant la décennie noire – journalistes, écrivains, propriétaires de journaux… – ont adopté la même posture. Ce qui pose question est de bien comprendre pourquoi et comment ces milieux qui ont soutenu la dictature dans ses pires dépassements de la « sale guerre » en Algérie se sont convertis en militants d’extrême-droite en France. Éradicateurs au Sud de la Méditerranée et néofascistes sur sa rive nord ?
Un transfuge de l’Islam contre les musulmans
De L’influence grandissante de l’extrême droite dans le monde des médias et de l’édition Kamel Daoud fait son miel. Il est iconifié en tant qu’Arabe civilisé, celui qui non seulement a renié sa barbarie d’origine pour épouser la seule vraie civilisation laïque mais, allant jusqu’au bout de sa conversion, se fait l’impitoyable contempteur des mœurs « islamiques » de ses congénères. Qu’importe alors que le goncourisé présente un passif de violence machiste, condamné pour coups et blessures volontaires et usage d’arme prohibée sur son ancienne épouse qu’il a bien failli expédier dans l’autre monde23… Rien ne saurait entacher la splendeur virginale du nouveau phare de l’édition parisienne. Gallimard dénonce « des campagnes diffamatoires contre Kamel Daoud », d’autres comme Marianne ou France inter s’indignent et dénoncent « une fatwa laïque dont Kamel Daoud est victime », quant à Marion Maréchal, elle avoue une admiration sans réserve pour le « sonneur de tocsin »24.
On est là au cœur de la logique de l’Alt-right. Ainsi celui qui a commis l’article « Cologne, lieu de fantasmes », un cas d’école de manipulation de masse, accusant à tort des migrants de viols, récidive avec « Houris », en s’ancrant très clairement dans une logique d’extrême droite. « Le sonneur de tocsin » accuse aujourd’hui les Algériens d’être « antisémites » oublieux de qu’il énonçait en 2009 sur le Quotidien d’Oran : « lorsqu’on tue un juif, cela s’appelle l’Holocauste, lorsqu’en tue un américain, cela s’appelle du terrorisme, lorsqu’on tue un africain, cela s’appelle une épidémie… et lorsqu’on tue un arabe ou un palestinien, cela s’appelle la « crise au Proche-Orient » ». Entre temps le phare littéraire aura été caressé par l’aile de l’ange…
Alors que l’Algérie était à feu et à sang pendant la décennie noire, Kamel Daoud confie sans vergogne sur une chaîne de télévision française à sa collègue Leila Slimani que « Les plus belles années c’était la « décennie noire » en Algérie : sexe, alcool et vie intense 25». Cette attitude de mépris envers les victimes de la sale guerre et des femmes en général n’a pas suscité de commentaire des critiques de presse. L’objectivation des femmes par ce parangon autoproclamé de modernité laïque ne choque pas grand monde sur les bords de Seine et aucune des plumes distinguées de la presse parisienne n’a trouvé quelque peu étrange que le personnage qui attise la haine de l’Islam qui « opprime les femmes », fasse preuve d’un mépris ouvert envers elles.
Mais qui ne l’a pas compris ? L’instrumentalisation de la cause des femmes par cet auteur n’a qu’un unique objectif ; alimenter l’islamophobie ambiante. Le féminisme de pacotille de Kamel Daoud n’a pour finalité que de justifier par la plume d’un transfuge de l’Islam, la détestation des musulmans. Comment expliquer autrement que toute une frange de la société médiatique et littéraire française se soit habituée à cette « hypocrisie française » qui a fini par constituer sa normalité ? Qui peut s’étonner après que les extrémistes français se sentent de plus en plus en droit de perpétrer des forfaits ou même d’appeler à « une guerre civile » contre ce que certains de leurs théoriciens désignent comme « l’ennemi intérieur » ? Où l’on voit que mettre en évidence les pressions psychologiques et les manipulations de conscience auxquelles le citoyen est grossièrement et ouvertement soumis dans un régime dictatorial s’exercent aussi de manière plus subtile dans une société démocratique du fait des conditionnements sans cesse mis en œuvre et de la pression dominante des forces d’argent. Cette convergence idéologique s’appuie sur les mêmes ressources politiques au nord et au sud du monde, nos éradicateurs délocalisés sont donc naturellement les supplétifs du néofascisme européen.
Notes
1 Hassan Hattab : ex militaire et fondateur du GSPC, il déserte l’armée en 1991.
2 Abdelkader Hachani assassiné par un membre des GIA le 22 novembre 1999 dans la salle d’attente d’un cabinet dentaire.
3 Eradicateurs est le terme désignant les tenants d’une faction dure de la classe dirigeante politico-militaire algérienne pendant la « sale guerre » des années 1990 qui a opposé le gouvernement de l’interruption du processus électoral des « janviéristes » au Front Islamique du Salut, vainqueur du premier tour des élections législatives.
4 Déclaration du général major Houcine Benhadid qui a lui-même reconnu dans l’émission « entretien » de Radio M le 22 septembre 2015 que Benchiha est un agent du général Smain Lamari.
5 Nacer Boudiaf accuse les généraux Toufik et Nezzar d’être derrière l’assassinat de son père.
6 Quiconque veut connaitre et comprendre la réalité de la « sale guerre » et de son bilan peut se référer au travail de l’association « Algeria-Watch». Dossier Algérie: https://algeria-watch.org/?p=47483 et du Comité justice en Algérie : https://www.algerie-tpp.org/tpp/presentation/dossiers_presentes.htm
7 François Gèze, Le terrible aveu d’un dirigeant algérien : « Nous sommes les derniers pieds-noirs »https://algeria-watch.org/?p=65560
8 Hocine Aît Ahmed, membre du groupe des 9 dirigeants historiques du Front de Libération Nationale (FLN), l’un des pionniers de l’Algérie indépendante et Président du Front des Forces socialistes (FFS).
9 Jean-Francois Kahn, revue de deux monde septembre 2019
10 Département Renseignement et Sécurité : police politique secrète militaire.
11 1994 est un roman de Adlène Meddi publié aux éditions Barzakh et réédité chez Rivage/noir en 2018. Ce livre a reçu le prix Transfuge 2018 du meilleur polar francophone.
12 Le général-major Athman (dit Bachir) Tartag du Département Renseignement et Sécurité du ministère de la Défense nationale, est un tortionnaire notoire connu sous l’appellation de « monstre de Ben Aknoun » (quartier d’Alger où se situe l’un des principaux centres de torture). Ce criminel a été arrêté le 4 mai 2019 pour « atteinte à l’autorité de l’armée et complot contre l’autorité de l’État »
13 Twiter 2019
14 Le colonel Mohamed Samraoui « Chronique des années de sang » 2003- Denoël
15 Khaled Nezzar (1937-2023) général et ministre de la Défense, un des principaux organisateur du coup d’état du 11 janvier 1992.
16 Le soir d’Algérie, 13 août 2012.
17 Reda Malek, membre de la délégation du FLN pendant les négociations des accords d’Évian, il en est le porte-parole.
18 El Watan, 16 mars 1994.
19 Une étude effectuée par la commission nationale consultative de promotion et de protection des droits de l’homme (CNCPPDH) révèle que durant le passage de M.Malek à la tête du gouvernement, le nombre des disparus avait atteint son pic.
20 Interview par la BBC, 1997.
21 Résidence d’Etat à l’ouest d’Alger où habitaient les dignitaires du régime et leur entourage.
22 Le 13 septembre 2015, un communiqué de la présidence annonçait officiellement l’admission à la retraite du général de corps d’armée Mohamed Médiene dit « Toufik » la dissolution du DRS et son remplacement par le Département de Surveillance et de Sécurité (DSS).
23 Verdict du tribunal d’appel d’Oran, en date du 8 décembre 2019, condamnant Kamel Daoud à un an de prison ferme pour avoir frappé et blessé à l’arme blanche son ex-épouse a Oran.