Visite de journalistes et universitaires algériens en Israel
Visite de journalistes et universitaires algériens en Israel
JERUSALEM, 26 juin (AFP) – Une dizaine de journalistes et universitaires
algériens ont entamé lundi la première visite publique d’une délégation de
leur pays en Israël en rencontrant le ministre israélien des Affaires
étrangères, David Lévy, à Jérusalem, ont constaté les journalistes de
l’AFP.
Cette visite témoigne de l’accroissement régulier des contacts entre les
deux pays depuis un an.
« Nous sommes très fiers de cette visite d’intellectuels et de journalistes
venus voir la société israélienne et ses institutions », a affirmé M. Lévy.
« C’est une initiative importante que nous ne pouvons qu’encourager ».
Interrogé sur le possible établissement de relations diplomatiques entre
les deux pays, le ministre est resté très prudent.
« Il n’y a pas lieu encore de parler de relations diplomatiques, c’est à
l’Algérie de décider », a-t-il dit.
Le porte-parole du ministère des Affaires étrangères, Aviv Shiron, a, pour
sa part, précisé que cette délégation avait été invitée par ce ministère.
« Cette visite est un signe positif, même s’il ne s’agit pas d’une
délégation officielle », a-t-il déclaré à l’AFP. « Le gouvernement algérien
est au courant de leur venue », a-t-il ajouté.
La plupart des membres de la délégation, arrivés dimanche soir en Israël
pour une visite d’une semaine, ont refusé de se faire filmer ou
photographier « pour des raisons de sécurité », a indiqué un responsable du
ministère des Affaires étrangères.
Seules Baya Gacemi, correspondante de l’hebdomadaire français l’Express à
Alger, ainsi que Mme Nadia Ait-Zai, professeur de Droit à l’université
d’Alger, ont accepté de parler devant les caméras.
« Nous ne sommes pas des représentants officiels, mais des individus qui
parlent en leur nom propre », a souligné Mme Ait-Zai. « Les autorités
algériennes ne nous ont fait aucun problème avant notre visite, qui
constitue un signe de changement, car jusqu’à présent, les seuls
journalistes algériens venus en Israël l’avaient fait à titre individuel »,
a déclaré à l’AFP Mme Gacemi.
Durant son séjour, la délégation devait rencontrer des députés et des
universitaires israéliens et se rendre notamment sur le plateau du Golan,
conquis par Israël aux dépens de la Syrie en 1967, ainsi qu’à Haïfa (nord
d’Israël).
Selon un responsable israélien, les membres de la délégation pourraient
également rencontrer des Palestiniens « durant leur moments libres ».
La délégation comprend des journalistes du Quotidien d’Oran, de Liberté, du
Matin, du Soir, d’El Khabar et d’Al Watan, selon une liste fournie par le
ministère des Affaires étrangères.
Le Premier ministre israélien, Ehud Barak, avait serré la main du président
algérien Abdelaziz Bouteflika en juillet 1999, en marge des obsèques du
souverain marocain Hassan II.
Il s’agissait de la première rencontre publique entre un dirigeant
israélien et un dirigeant algérien.
M. Bouteflika avait ensuite rencontré en octobre le ministre israélien de
la Coopération régionale, Shimon Peres, ainsi que le ministre de la
Sécurité intérieure, Shlomo Ben Ami, lors d’un forum organisé dans
l’archipel des Baléares, selon le quotidien Yédiot Aharonot.
Ce quotidien avait à cette occasion publié une interview du président
algérien, qui avait évoqué une « possible » coopération économique avec
l’Etat hébreu.
En décembre dernier, le journal français Le Monde avait fait état de la
visite en Algérie, du 15 au 25 octobre, « d’une délégation israélienne de
haut niveau ».
Le président algérien a toutefois souligné à de nombreuses reprises qu’il
ne pourrait y avoir de relations diplomatiques tant qu’Israël n’aurait pas
signé d’accords de paix avec les Palestiniens et la Syrie.