Mohamed 6 accuse l’Algérie de dilapider les richesses de son peuple pour la cause du Sahara Occidental

Mohamed 6 accuse l’Algérie de dilapider les richesses de son peuple pour la cause du Sahara Occidental

Karam Kara-Békir, Maghreb Emergent, 7 novembre 2013

La commémoration de la « Marche verte » de 1975 a été l’occasion pour le roi du Maroc, Mohamed 6 de répliquer au discours du Président algérien tenu à Abuja (Nigéria) sur la nécessité de mettre en place un mécanisme international de surveillance des droits de l’Homme au Sahara occidental.

Le roi du Maroc Mohamed 6 a prononcé un discours mercredi soir à l’occasion de la commémoration de la « Marche verte » dans lequel il estimait que « le Maroc refuse de recevoir des leçons » en matière de respect des droits de l’homme, « surtout de la part de ceux qui bafouent systématiquement les droits de l’Homme ». « Quiconque souhaite surenchérir sur le Maroc n’a qu’à descendre à Tindouf, et observer dans nombre de régions alentour, les atteintes portées aux droits humains les plus élémentaires », a-t-il ajouté faisant référence aux camps de réfugié sahraoui à Tindouf au Sud-Ouest algérien.

Dans son discours, le souverain chérifien a fustigé « certains Etats » qui « se contentent de confier aux fonctionnaires le soin de suivre la situation au Maroc ». Or, a-t-il ajouté, « certains parmi eux sont soit mal disposés à l’égard de notre pays, soit influencés par les thèses de nos adversaires ». Sans nommer ses adversaires, il estime que ce sont eux qui préparent « des dossiers et des rapports erronés, sur la base desquels les responsables arrêtent certaines de leurs positions ».

Pour le roi, « cette attitude injuste à l’égard du Maroc, tient essentiellement à l’argent et aux avantages par lesquels les adversaires tentent d’acheter les voix et les prises de position de certaines organisations hostiles à notre pays ». « Ils dilapident de la sorte les richesses et les ressources d’un peuple frère, que cette question ne concerne pas, mais se dresse plutôt comme une entrave à l’intégration maghrébine », a-t-il affirmé.

Relations détériorées

Le discours de Mohamed 6 intervient dans contexte de crise diplomatique entre les deux pays frontaliers après le discours du président Abdelaziz Bouteflika, lu à Abuja (Nigéria) le 28 octobre, où il jugeait plus que jamais d’actualité la mise en place d’un mécanisme international de surveillance des droits de l’Homme au Sahara.

Ce discours du président a valu le rappel de l’ambassadeur du Maroc en Algérie. Quelques jours plutard, une manifestation a été organisée devant le consulat algérien à Casablanca pour protester contre la position algérienne à l’égard de la question du Sahara Occidental qui s’est soldée par la violation de l’enceinte de la chancellerie et la profanation du drapeau algérien.

Les relations entre les deux pays déjà tendues en raison de la position ferme de l’Algérie quant à l’autodétermination du Sahara occidental, se sont détériorées après ce sinistre épisode. Ce différend entrave la mise en œuvre de l’Union du Maghreb arabe (UMA).