Alors que le génocide se poursuit à Ghaza: Des colons sionistes attaquent un village palestinien

Mohamed Mehdi, Le Quotidien d’Oran, 18 août 2024

Vendredi, 315e jour de l’agression sioniste contre Ghaza, le nombre de victimes civiles s’est élevé à 40.005 martyrs et 92.401 blessés, a indiqué (jeudi) le ministère de la Santé de l’enclave.

Dans une déclaration sur ‘Al Jazeera’, un médecin hospitalier a déclaré que les blessures causées par les bombardements de l’armée sioniste varient des amputations aux brûlures allant du 1er au 4e degré. «Le service des grands brûlés est plein à craquer. Même les couloirs sont bondés de blessés dus aux brûlures. L’absence de disponibilité des produits antiseptiques, et autres besoins médicaux, complique nos interventions. Ce manque induit régulièrement des complications pouvant mener jusqu’à la mort des blessés», a indiqué le médecin au micro d’Al Jazeera. Selon la même source, au moins 40% des blessés de Ghaza sont des brûlés du 2e degré et plus.

A l’annonce, jeudi, de la hausse du nombre de martyrs à plus de 40.000, depuis le 7 octobre dernier, le Haut Commissaire des Nations unies aux Droits de l’homme, Volker Türk, a déclaré que ce qui se passe constitue une «phase sombre pour le monde entier». «Le monde entier entre, aujourd’hui (jeudi, ndlr) dans une phase sombre. Les habitants de Ghaza pleurent aujourd’hui 40.000 Palestiniens morts», a-t-il affirmé, soulignant que la plupart des victimes sont des femmes et des enfants. «En moyenne, environ 130 personnes ont été tuées quotidiennement à Ghaza au cours des 10 derniers mois», a déclaré Türk dans un communiqué, ajoutant que : «L’ampleur des destructions causées aux maisons, aux hôpitaux, aux écoles et aux lieux de culte par l’armée israélienne est très choquante».

Hier, dans une déclaration à Al Jazeera, le ministre norvégien des Affaires étrangères, Espen Barth Eide, a déclaré que les mesures prises par Israël contre la représentation diplomatique de son pays «sont dues à notre soutien à la Palestine, notamment devant les tribunaux internationaux». «Israël a annulé le statut diplomatique de notre pays et nous continuerons notre soutien au peuple palestinien. Nous avons dû fermer temporairement, notre bureau à Ramallah, car il nous est impossible de travailler», a ajouté Espen Barth Eide. «Le message d’Israël que nous avons reçu s’adresse aux Palestiniens et au monde entier : Israël ne soutient pas la solution à deux États. Le monde doit être clair et confirmer qu’il n’existe pas d’alternative efficace à la solution à deux États», a-t-il ajouté lors de son entrevue sur ‘Al Jazeera’.

Bombardements de la ville de Ghaza, Nuseirat, Khan Younes et Rafah

Vendredi, l’armée génocidaire d’Israël a bombardé plusieurs régions de l’enclave de Ghaza. Les premiers bombardements ont commencé avant l’aube par le ciblage d’une maison près de la place Shawa, dans la ville de Ghaza. L’attaque a fait plusieurs martyrs et blessés, selon un correspondant d’Al Jazeera. Le journaliste a également rapporté un bilan de plusieurs martyrs et blessés dans un bombardement israélien contre une maison du quartier d’Al-Daraj, au centre de la ville de Ghaza, ainsi que le ciblage d’une autre maison au nord du camp de réfugiés d’Al Nuseirat, dans le centre de l’enclave, faisant au moins un martyr et 5 blessés. Des pilonnages d’artillerie ont été également signalés, début de matinée, à Al Nuseirat et à la ville de Rafah, dans le sud de Ghaza.

Hier, c’est à Khan Younes, dans le sud de l’enclave, que le bilan des victimes de la barbarie sioniste a été le plus lourd. Al Jazeera a rapporté, vers 9h du matin, qu’au moins 20 Palestiniens sont tombés en martyrs et blessés, ont été victimes des raids visant plusieurs maisons à Khan Younes, au cours des précédentes heures.

Par ailleurs, vendredi les actions n’ont pas cessé également, ciblant les soldats et les engins blindés de l’armée d’occupation sioniste.

A Khan Younes, les Brigades al-Qassam, branche armée du Mouvement islamique Hamas, ont annoncé en début de matinée sur la plateforme Telegram, que leurs combattants ont ciblé «un bâtiment dans lequel des soldats ennemis étaient barricadés». L’attaque, précise la même source, a eu lieu «avec un drone suicide, à l’est de la ville de Khan Younes». Quelques heures plus tard, Al-Qassam annonce le ciblage de regroupements de l’armée d’occupation positionnés dans l’axe Netzarim avec des roquettes de 114 mm de courte portée.

Cisjordanie occupée : Le terrorisme des colons juifs frappe encore

Jeudi soir, une centaine de colons juifs armés et cagoulés, organisés en groupes et protégés par les forces d’occupation sionistes, ont mené une attaque contre le village de «Jit» à Qalqiliya, en Cisjordanie occupée, faisant au moins un martyr et un blessé par balles. Cette attaque a eu lieu au moment où l’armée d’occupation israélienne procédait à de nouvelles incursions en Cisjordanie occupée. Le ministère palestinien de la Santé a annoncé le martyr du jeune homme, Rachid Sadda (23 ans), et la blessure d’un autre, dont l’état a été décrit comme critique.

Le nombre de martyrs palestiniens tués par les balles des colons en Cisjordanie, depuis le 7 octobre, s’élève à 18 martyrs. De son côté, le Croissant-Rouge palestinien, cité par Al Jazeera, a confirmé que ses équipes ont soigné au moins 11 blessés dans le village de Jit suite aux attaques des colons et des cas d’étouffement au gaz dans la ville de Huwwara, au sud de Nablous, lors des opérations d’incursion de l’armée d’occupation israélienne.

Des sources locales du village de Jit ont également déclaré au correspondant d’Al Jazeera qu’environ 100 colons ont infiltré le village depuis son entrée sud et ont commencé à incendier des véhicules, des maisons et des terres agricoles. Les mouvements de la résistance palestinienne (Hamas, Jihad, et FPLP) ont dénoncé fermement cette attaque meurtrière menée par les colons. Le mouvement du Jihad islamique a estimé que l’attaque contre le village de Jit «est parrainée par le criminel Netanyahu», alors que le Hamas considère qu’elle est «la preuve des plans de l’occupation terroriste contre nos terres», appelant la population de Cisjordanie «à se soulever avec colère pour dissuader les colons et repousser leurs attaques terroristes». De son côté, le Front populaire de libération de la Palestine (FPLP) considère que cette attaque «fait partie d’un plan d’éradication visant à déraciner notre peuple de la Cisjordanie occupée». Le FPLP a également lancé un appel à l’Autorité palestinienne à «assumer sa responsabilité et diriger ses armes pour protéger notre peuple des crimes de l’occupation».

L’attaque du village de Jit intervient moins de 24h après la déclaration du président de l’Autorité palestinienne, Mahmoud Abbas, depuis Ankara, que les Palestiniens «n’ont pas d’autre choix que la résistance du pacifique».

Hamas : «Nous ne voyons pas la nécessité de discuter d’un nouvel accord»

Concernant le nouveau round de «négociations» à Doha, le Hamas a affirmé qu’il ne négociera pas de «nouvelles conditions pour un cessez-le-feu ou la libération de prisonniers». «Nous ne voyons pas la nécessité d’un nouvel accord», a déclaré jeudi Oussama Hamdane, un haut responsable du Hamas, à l’agence de presse allemande dpa. «De nouvelles négociations ne sont plus nécessaires. Ce qu’il faut c’est plutôt une décision américaine de faire pression sur Israël pour qu’il accepte» la proposition présentée par le président américain Joe Biden il y a quelques mois, a-t-il ajouté. Dans une précédente déclaration, une source du Hamas avait déclaré que le Mouvement avait clairement fait savoir aux médiateurs (le Qatar et l’Egypte) qu’il «n’accepterait pas de nouvelles manœuvres» de la part d’Israël. Cette précision intervient au moment où des informations faisaient état de la tentative du gouvernement de Netanyahu d’imposer de nouvelles conditions, dont celle d’obtenir la libération de 33 prisonniers dans une phase initiale.

Par ailleurs, Oussama Hamdane a accusé les États-Unis de ne pas avoir fait pression sur Israël pour qu’il accepte un accord présenté par le président Biden. «Malgré les efforts du Qatar et de l’Égypte, l’administration américaine, bien qu’elle ait pris des engagements et des promesses, n’a pas réussi – ou peut-être n’a-t-elle pas voulu – à faire pression sur l’occupation [israélienne] pour qu’elle respecte les initiatives qu’elle a présentées», a-t-il déclaré à l’agence dpa.

Hamdane a ajouté que l’entité sioniste continue de faire «obstruction au processus de négociation» en envoyant des délégations non autorisées à négocier, en fixant à chaque fois de nouvelles conditions et en refusant de se retirer du corridor de Philadelphie, un étroit tronçon à la frontière entre Ghaza et l’Égypte, et du point de passage de Rafah.