L’arrêt du métro d’Alger : un silence qui suscite des interrogations
A l’arrêt depuis 14 mois, le métro d’Alger n’a toujours pas fait vibrer le sous-sol de la capitale. Suspendu depuis le 22 mars 2020, pour cause de pandémie, il demeure le seul moyen de transport à ne pas reprendre du service, après l’allègement des mesures de confinement.
L’Entreprise du métro d’Alger (EMA), qui se charge de la gestion de ce moyen de transport, n’a fourni aucune explication à ses usagers sur les raisons de cette suspension qui dure, au moment où le prétexte de sécurité sanitaire des voyageurs, n’est plus d’actualité.
En janvier dernier, le directeur général de l’EMA, Ali Arezki, avait indiqué sur les ondes de la Radio nationale, que la date de reprise de service n’a pas encore été fixée. « Nous attendons la décision des pouvoirs publics », avait-il déclaré sans donner plus de détails.
Le premier responsable du métro d’Alger a même profité de l’occasion pour alerter les pouvoirs publics sur les pertes que subit son entreprise, à coup de milliards de dinars. Il a même souligné au passage que « le système d’exploitation de ce genre de transport nécessite une maintenance régulière, même lorsqu’il est à l’arrêt ». Il dira qu’une reprise de l’activité « permettra d’amortir un peu cette perte que l’EMA subit ».
Quatre mois après ces explications, pas très convaincantes, faut-il le dire, du DG de l’EMA, aucun communiqué n’a été publié par cette entreprise sur les raisons de cet arrêt trop prolongé. Un silence qui laisse imaginer plusieurs hypothèses et nourrie les rumeurs.
Des lacunes dans la passation de consigne entre l’ARPT et l’EMA ?
Parmi elles, le contrat conclu entre les deux parties ne définit pas la nature des passations, notamment en ce qui concerne le transfert de savoir-faire en matière de maintenance technique du métro. Les techniciens algériens se sont alors retrouvés, après le départ des Français, dans l’incapacité d’assurer la continuité du support technique des équipements, par absence d’un transfère de technologie.
Autres lacunes, la RATP El Djazair devait investir une partie du chiffre d’affaires, selon les closes du contrat qui la relie avec l’entreprise du métro d’Alger. Une condition qui n’a pas été respectée selon des informations rapportées par les médias.
Aussi, l’ancien partenaire français semble vouloir récupérer les espaces publicitaires créés notamment dans les bouches du métro, dont les bénéfices sont partagés avec l’ANEP.
Autant de points suspendus, qui bloquent l’arrivée d’un nouveau partenaire qui prendra la place de la RATP, pour accompagner l’EMA dans la gestion et l’exploitation du métro d’Alger.
Un bout de tunnel qui semble lointain pour les habitués du métro d’Alger, mais surtout pour les centaines de ses employés. Ces derniers dont les salaires sont assurés jusque-là par Transtev (Transport Terrestre de Voyageurs), le groupe étatique qui rassemble des entreprises du secteur de transport, dont l’EMA est une de ses filiales.