Offensive sécuritaire et judiciaire : Des personnalités et partis prennent position

K. B., El Watan, 03 mai 2021

Plusieurs personnalités et responsables de partis ont clairement exprimé une position politique après la dispersion par la police de la marche hebdomadaire du hirak à Alger et les nombreuses interpellations.

Les signataires sont des acteurs publics de toutes sensibilités connus pour leur engagement dans le mouvement populaire et des citoyens à la notoriété reconnue dans leurs métiers en Algérie et dans la diaspora.

Ils ont signé samedi dernier une déclaration intitulée «Halte à la guerre déclarée contre le peuple algérien». Parmi les premiers signataires, on retiendra, entre autres, le Parti socialiste des travailleurs (PST), le Rassemblement pour la culture et la démocratie (RCD), le Rassemblement des jeunes pour l’Algérie (RJPA), l’Union pour le changement et le progrès (UCP) et l’Union pour l’Algérie (UPA).

Il y a aussi Mokrane Aït Larbi (avocat), Mohcine Belabbas (président du RCD), Madjid Bencheikh (ancien doyen de la faculté de droit d’Alger), Mostefa Bouchachi (avocat), Ali Brahimi (militant politique), Nacer Djabi (universitaire), Smail Lalmas (économiste), Slim Othmani (entrepreneur), Mahmoud Rechidi (porte-parole du PST) et Nacera Dutour (Sos Disparus).

Selon ce document, «les Algériens subissent depuis plusieurs semaines l’une des pires escalades de la répression contre leurs droits et libertés. Cette offensive sécuritaire et judiciaire pour les empêcher de s’exprimer, de revendiquer, de manifester, de s’organiser, de faire grève, de rendre compte dans les médias et les réseaux sociaux, d’exister en tant que citoyens est en train de prendre les allures d’une guerre ouverte contre le peuple algérien».

La même source met en exergue «des illusoires complots terroristes pour justifier le retour aux pratiques les plus détestables de l’arbitraire (enlèvements, perquisitions, mises au secret)». Les signataires fustigent «l’impuissance du gouvernement face à la crise économique, son entêtement à tenir un agenda électoral rejeté par l’immense majorité du peuple et le naufrage de son calendrier vaccinal contre la pandémie».
La crainte actuelle est de s’enfoncer davantage «dans une aventure sécuritaire au très lourd prix» dans un contexte de crise multiforme, l’une des plus graves crises de l’histoire du pays où les problèmes s’enchaînent.

Le dialogue que proposent plusieurs forces politiques vise en particulier à réduire les méfiances. Les signataires refusent toutes les situations de domination et la politique qui se limite à changer la forme et non le fond de la réalité. Le dialogue est un instrument clé qui peut aider à sortir de la spirale sans fin des conflits et des tensions multiples que traverse la société. Aux yeux des signataires, faute de débat, d’échanges et de sens partagé, il est difficile de faire face aux défis tout seul.

La déclaration appelle à la libération de «tous les détenus politiques, à la cessation des poursuites et au rétablissement de tous les droits et libertés garantis par la Constitution et par les conventions internationales signées par l’Algérie».

Les citoyens et les organisations signataires de cette déclaration appellent en outre «à l’arrêt immédiat de cette inacceptable agression contre l’intégrité physique et morale des Algériens. Nous rendons pour responsables les autorités algériennes des conséquences funestes de cette dérive répressive».