L’enquête sur Sonatrach II piétine : l’audition de Chakib Khelil par le DRS se précise
La justice n’a pas entamé ses auditions
L’enquête sur Sonatrach II piétine : l’audition de Chakib Khelil par le DRS se précise
Riyad Hamadi, TSA, 3 avril 2013
L’enquête sur l’affaire dite Sonatrach II piétine. Selon nos informations, les magistrats algériens et les enquêteurs du DRS envoyés en Italie dans le cadre d’une commission rogatoire n’ont pas réussi à obtenir de la justice italienne des informations consistantes sur l’affaire. « Ils (enquêteurs et magistrats) n’ont eu que des bribes d’informations de la part des magistrats italiens. Soit le dossier n’est pas consistant d’autant que les patrons de Saipem et de ENI n’ont pas été inculpés. Soit la justice italienne rechigne à coopérer avec son homologue algérienne sur cette affaire », explique à TSA une source proche du dossier.
Début 2013, la presse italienne a révélé que Saipem, filiale du groupe énergétique italien ENI, a versé 198 millions d’euros de pots-de-vin à Farid Bedjaoui, en échange de l’aide fournie par ce dernier pour obtenir des contrats pétroliers d’un montant de 8,2 milliards d’euros avec Sonatrach. La presse italienne a révélé aussi que l’ex-ministre de l’Énergie et des Mines Chakib Khelil avait participé à des réunions à Paris et à Milan, avec Farid Bedjaoui et des responsables de Saipem et d’ENI.
En Algérie, la justice n’a pas encore convoqué M. Khelil, ni entamé ses auditions dans l’affaire Sonatrach II. Mais une chose se dessine : « M. Khelil sera auditionné par les enquêteurs du DRS dans le cadre de l’enquête sur Sonatrach II. Si sa responsabilité pénale n’est pas encore prouvée, il a une responsabilité civile en sa qualité de ministre du secteur à l’époque des faits », explique la même source.
L’ancien ministre de l’Énergie et homme fort du gouvernement devrait rentrer en Algérie dans les prochains jours. « M. Khelil a exprimé, dans une lettre envoyée aux services de sécurité, sa disponibilité à être auditionné dans le cadre de cette enquête. Mais il y a problème : son nom n’a été cité par aucune personne déjà auditionnée par les enquêteurs en Algérie », affirme notre source. Les enquêteurs algériens tablaient sur des informations en provenance d’Italie qui pourraient les mener vers Chakib Khelil. Mais, en l’absence de progrès sur le volet italien, les enquêteurs algériens pourraient être amenés à changer de stratégie.