Territoires palestiniens occupés : Israël multiplie les assassinats de civils
Farès Chahine, El Watan, 19 septembre 2018
Deux jeunes Palestiniens sont tombés en martyrs dans la nuit de lundi à mardi, après avoir été ciblés par un avion israélien près de la frontière avec l’entité sioniste, à l’est de la localité d’Al Garara, au sud de la bande de Ghaza.
Les victimes sont Ibrahim Elnajar et Mhamad Khader de Khan Younès, au sud de la bande de Ghaza. Personne n’a donné d’explications sur le réel motif de leur présence dans ces lieux considérés par Israël comme un «no man’s land», où il est interdit de se rendre. Cette zone interdite aux Palestiniens est large de 100 à 300 mètres et se trouve tout le long de la frontière avec l’enclave palestinienne.
Plusieurs citoyens qui s’y sont aventurés, pour une raison ou une autre (agriculteurs, malades mentaux, adolescents en train de chasser des oiseaux…), ont été froidement abattus dans le passé par les soldats israéliens postés de l’autre côté de la frontière.
Le ministère de la Santé à Ghaza a confirmé que ses équipes de secours ont retrouvé dans la zone frontalière deux corps déchiquetés par des roquettes lancées par un avion de l’occupation israélienne. Israël a prétendu que les deux jeunes Palestiniens ont été bombardés alors qu’ils tentaient de placer un «objet suspect» près de la barrière de séparation, considérée comme la ligne de frontière entre l’Etat hébreu et l’enclave palestinienne.
Exécutions sommaires
Cet incident attise la tension déjà palpable dans la bande de Ghaza où se poursuivent, depuis le 30 mars dernier, les manifestations populaires pacifiques réclamant le droit de retour des réfugiés palestiniens et la levée de l’embargo qui étouffe ce territoire depuis plus de 11 ans. Depuis cette date, 180 Palestiniens, dont des femmes, des enfants, des journalistes et des secouristes, ont été froidement tués par Israël et plus de 18 000 autres ont été diversement blessés au cours de ces manifestations baptisées «la grande marche du retour», dans les zones frontalières de la bande de Ghaza avec Israël.
Même si les méthodes diffèrent, Israël tue également des Palestiniens en Cisjordanie occupée. Le jeune Mhamad Alkhatib, âgé de 24 ans, a été assassiné, lundi, à l’aube, au cours de son arrestation à son domicile dans la localité de Beit Rima, après avoir été sauvagement tabassé par des soldats de l’occupation israélienne.
Sa mère, qui a assisté impuissante à la scène, a accusé les forces de l’occupation israéliennes d’avoir délibérément tué son fils. Après avoir forcé la porte de sa maison, des soldats israéliens l’ont rué de coups de crosse sur la tête dans sa chambre, avant de l’emporter tout nu, Inconscient, ils ont été obligés de le porter sur leurs épaules avant de le jeter dans un véhicule militaire. La mort du jeune Mhamad a été annoncée dans la matinée de mardi.
Cris d’alarme
Le ministère palestinien des Affaires étrangères a condamné ce nouveau crime inexplicable de l’occupation qui nécessite, selon lui, «une action urgente de la part de la Cour pénale internationale», car il estime que «tout indique sans laisser place au doute que les forces de l’occupation ont délibérément exécuté le jeune Mhamad Alkhatib».
Il a fait porter l’entière responsabilité de cette exécution au Premier ministre israélien, Benyamin Netanyahu. Ainsi, après avoir fait échouer tous les efforts visant à l’installation d’une paix juste et durable dans la région, les gouvernements israéliens successifs prouvent chaque jour que leur politique préférée reste basée sur l’élimination physique du plus grand nombre possible de citoyens palestiniens. Aidé et encouragé par une administration américaine totalement alignée sur ses positions, le gouvernement israélien de droite de Benyamin Netanyahu considère qu’il a le champ libre pour poursuivre son génocide, surtout que la communauté internationale laisse faire.