FFS: Déclaration du Secrétariat national
FFS
Front des Forces Socialistes
Déclaration du Secrétariat national
De nombreuses informations sérieuses et concordantes sont parvenues à la direction du parti et aux cellules de crise que nous avons mis en place.
Des cercles du pouvoir cherchent à profiter des manifestations pacifiques d’aujourd’hui, à Béjaïa et à Tizi Ouzou, pour les transformer en un bain de sang. Signe de la confusion actuelle : des officielles reconnaissent avoir perdu la maîtrise de la situation, de leurs réseaux politiques et de leurs appareils de sécurité.
Des dispositifs de provocations sont déjà mis en place en vue d’entraîner une nouvelle escalade de violence, massive et incontrôlable, qui risque d’entraîner la région et tout le pays dans une autre aventure.
Nous ne saurons assez dénoncer les assassinats dont la population a été victime. Nous sommes dans la douleur des familles et de la population a qui des êtres chers ont été arrachés. Pour honorer leurs mémoires, pour préserver et développer nos forces afin de réclamer vérité justice sur le plan interne et externe, nous appelons la population et nos militants à faire preuve de sang froid et à empêcher qu’un engrenage beaucoup plus meurtrier n’emporte encore des milliers de vies.
Les devoirs de responsabilité, de lucidité et de vérité auxquels nous sommes attachés nous font obligation de reporter ces manifestations.
L’enjeu est énorme puisqu’il s’agit de préserver l’unité du pays, d’autant que ceux qui ont ruiné l’Algérie et l’ont plongée dans des tueries sans fin n’hésiteront pas à l’enfoncer dans le chaos. Nous appelons les Algériennes et les Algériens à se solidariser avec les populations menacées et imposer l’arrêt des provocations et de la répression.
Nous continuerons notre action internationale. Nous ne renoncerons pas à nos actions nationales pacifiques pour fustiger les violations des Droits de l’Homme, les atteintes aux pluralismes, quels qu’ils soient. Nous redoublerons d’efforts pour mettre en place une alternative et imposer la démocratie et le retour à la paix. Nous choisirons les lieux et les moments de la relance de nos actions pacifiques pour, non seulement arrêter les violences, imposer le changement revendiqué mais surtout continuer notre combat pour la paix, la justice et la démocratie.
Nous faisons appel à l’Union Européenne pour l’envoi d’une mission d’investigation sur le terrain afin de situer les responsabilités et mettre à nu le degré de duplicité et de mensonge de la propagande officielle.
Nous nous adressons au secrétaire général de l’ONU, monsieur Koffi Anan, pour qu’il dépêche un représentant spécial, à l’exemple de son initiative pour la paix en Birmanie, dans le but de faire pression pour la reprise du processus démocratique et le retour à la paix. Nul doute que l’annonce de pareilles initiatives contribueront à apaiser les esprits, rétablir la confiance et redonner l’espoir.
Alger, le 28 avril 2001
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