Madani Mezrag quitte l’Algérie

Pour saborder le congrès du FIS

Madani Mezrag quitte l’Algérie

Le Quotidien d’Oran, 8 septembre 2001

Le dossier de l’ex-FIS connaît un autre rebondissement, avec la tenue prochaine à l’étranger de son congrès qui suscite des divergences au sein de sa nébuleuse.

En effet, selon certaines indiscrétions, l’émir national de l’ex-AIS, Madani Mezrag, aurait quitté le territoire national ces derniers jours, en direction d’un pays européen. Selon les mêmes indiscrétions, l’objectif de Mezrag serait de contrer l’action de Mourad Dhina mandaté par Abassi Madani, pour participer à la réactivation du parti dissous, sans son aile «militaire».

D’autres sources affirment, par ailleurs, que deux proches compagnons du «rouquin de Beni-Khetab», vraisemblablement Kabouche Ali et Bâali Mourad alias Farouk, auraient été interdits de quitter le territoire. Des informations recueillies auprès de certains éléments de l’ex-AIS, confirment que la virée européenne de Mezrag s’inscrit à l’opposé de ce qui est préconisé par Abassi Madani, Dhina Mourad, Omar Abdelkader et Ahmed Zaoui qui semblent déterminés à tenir le congrès en Europe.

Ces derniers veulent en effet rassembler les autres dirigeants qui soutiennent leur démarche politique, à savoir le retour du parti sous la coupe de figures opposées à Rabah Kébir qui adopte sans ambigüité les positions de l’ex-AIS. Abassi Madani avait, rappelle-t-on, envoyé vers la fin de juin dernier, une lettre à Mourad Dhina qu’il qualifie de «Khaled Ben Walid», et dans laquelle il lui avait demandé de réactiver les structures du parti dissous et a suggéré à Rabah Kébir d’intégrer son fils Oussama dans la direction de l’instance exécutive du FIS à l’étranger, demande qui a été catégoriquement rejetée par le frère de Mustapha Kébir.

Rappelons que les dirigeants de l’ex-AIS ont tenu, vers la fin du mois de juin dernier, une réunion à la mosquée d’El-Arkem, pour saborder les visées de Djeddi, Abassi Madani, Omar Abdelkader, Dhina et Ahmed Zaoui visant au retour du FIS dissous, sans l’association de sa faction militaire. Il y a lieu de rappeler que Ben Aïcha avait déclaré dans les colonnes d’un quotidien national, vers la fin de juin dernier, que les dirigeants de l’ex-AIS affichent une farouche opposition à l’initiative envisagée par l’autre faction incarnée par Dhina et son groupe.

D’autres sources estiment que la virée européenne du «rouquin de Beni-Khetab» aurait également un lien avec les fonds du parti dissous en Europe. Une cagnotte estimée à 42 millions de dollars.

Zoheir Hor