Le jugement de disparition
Ligue algérienne de défense des droits de l’Homme
Communiqué
La nouvelle condamnation par la cour de Djelfa de Hafnaoui Ghoul, représentant de la LADDH à Djelfa et correspondant de presse, le 08 août 2004 à trois mois de prison ferme, à 50 000 DA d’amende et à 1 000 000 DA de dommages et intérêts, est attentatoire aux droits de la personne humaine et porte gravement atteinte au droit ainsi qu’aux pactes et conventions internationaux relatifs aux droits de l’Homme ratifiés par l’Algérie.
Cet arrêt s’écarte de la lettre et de l’esprit de la constitution et de code pénal.; il n’a aucun rapport avec les faits reprochés et fait suite à un harcèlement judiciaire qui dure depuis plus deux mois.
L’arbitraire au nom de la loi est dans ce procès un élément fondamental de l’arrêt, il laisse l’impression pour ne pas dire la certitude que Hafnaoui Ghoul a été condamné avant que le procès ne commence.
Il y a dérive de la justice qui n’est pas sortie grandie dans ce procès, du fait que les juges n’ont pas jugé en leur âme et conscience mais en fonction des consignes données par le wali, partie civile dans ce procès. C’est le temps des procès montés de toutes pièces contre les militants des droits de l’Homme et les journalistes.
La cour de Djelfa n’est pas un lieu où la justice est rendue mais une instance politique où le pouvoir juge ses adversaires.
L’indépendance de la justice qui n’est pas la propriété du pouvoir ou du magistrat mais celle des justiciables devient aussi urgente qu’indispensable. Elle est liée à la mise en place d’un système politique démocratique respectueux de la souveraineté du droit, de la séparation et de l’équilibre des pouvoirs.
La LADDH dénonce avec vigueur cette condamnation qui accable Hafnaoui Ghoul qui, en désespoir de cause, vient d’entamer une grève de la faim qui met sa vie en danger.
Elle met en garde le pouvoir contre les éventuelles conséquences tragiques de cette grève de la faim.
Elle lance un appel urgent à l’Observatoire International pour la protection des défenseurs des droits de l’Homme et aux ONG internationales qui suivent de près l’évolution de cette affaire, afin d’intervenir auprès du gouvernement algérien pour mettre fin à cette parodie de justice.
Alger le 10/08/04
Le président Ali Yahia Abdenour
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