Le bâtonnier d’Alger à propos de l’affaire Sidhoum et Boumerdassi
Le bâtonnier d’Alger à propos de l’affaire Sidhoum et Boumerdassi
Les avocats sont visés
El Khabar, 18 janvier 2007
Le tribunal de Bab el Oued a répondu favorablement, hier, à la requête introduite par la défense des avocats mis en cause, Mes Amine Sidhoum et Hassiba Boumerdassi, à savoir la citation à comparaître du directeur de l’établissement pénitentiaire de Serkadji (Alger), pour la prochaine audience, le 21 février. L’audience d’hier a été marquée par le nombre record d’avocats présents, et à leur tête le président de l’Union nationale des barreaux et bâtonnier d’Alger, Abdelmadjid Sellini, et le président de la Ligue algérienne de défense des droits de l’homme (LADDH), Hocine Zehouane. Le procès des deux avocats, Sidhoum et Boumerdassi, a ainsi été renvoyé au 21 du mois prochain pour permettre à la défense d’ « auditionner le directeur de l’établissement pénitentiaire, qui a actionné l’affaire en justice contre les deux concernées pour introduction, au sein de l’établissement, d’articles non autorisés, en l’occurrence des cartes de visite et un procès-verbal d’audition ».
Prenant la parole, Mes Miloud Brahimi et Mechri ont qualifié l’affaire d’ « infondée ». « Le ministère de la Justice a déclaré la guerre contre la défense », indiquera Me Mechri. Des propos soutenus par le président de l’Union nationale des barreaux qui a annoncé à l’issue de l’audience : « les avocats son bel et bien visés dans cette affaire ». Me Sellini a cependant opté pour l’apaisement vis-à-vis du parquet. « Il y a une volonté de prendre la corporation pour cible, mais nous allons y faire face après la citation du directeur du pénitencier, qui sera confronté à ses écrits officiels contradictoires ».
Concernant les chefs d’inculpations retenues contre Mes Sidhoum et Boumerdassi, Sellini dira « donner ses cartes de visite (à ses clients) n’est pas aussi grave que ça, moi, personnellement, j’ai toujours donné mes cartes de visites à mes mandants… ». Il assure que le procès verbal qui a été introduit au sein de l’établissement pénitentiaire a été précédée d’une demande d’autorisation, « un témoin sera présent lors de la prochaine audience » pour confirmer cela, ajoute-il. En tous cas, le défaut réside dans « les instructions émanant de l’administration des prisons, appliquées sans aucune collaboration avec les avocats, qui agissent parfois par ignorance », affirme-t-il. Le bâtonnier d’Alger appellera à « créer un climat de confiance entre les responsables des pénitenciers et les avocats ».
Pour sa part, l’avocat Mustapha Bouchachi a commenté l’affaire en déclarant : « cette poursuite est une chose regrettable et grave ». Et d’ajouter : « Il s’agirait plutôt de poursuites motivées par des considérations politiques, non juridiques ».
2007-01-18
Par Atef Kedadra