Oussama Ben Laden tué par les services spéciaux américains au Pakistan
Maghreb Emergent, 02 Mai 2011
Le président des Etats-Unis, Barack Obama, a annoncé dimanche soir que le chef d’Al-Qaida, Oussama Ben Laden, avait été tué au Pakistan par les services spéciaux américains, mettant fin à une longue traque de l’auteur des attentats du 11 septembre 2001. Un des fils de Ben Laden et deux autres personnes auraient été également tués dans l’opération.
«Ce soir, je suis en mesure d’annoncer aux Américains et au monde que les États-Unis ont mené une opération qui a tué Oussama Ben Laden, le dirigeant d’Al-Qaïda, un terroriste responsable du meurtre de milliers d’innocents », a déclaré Barack Obama lors d’une allocution solennelle depuis la Maison Blanche. « Justice est faite », a ajouté le président des Etats-Unis, à propos du chef d’Al Qaïda, l’homme à l’origine des attentats du 11 septembre 2001, dans lesquels 3 000 Américains avaient trouvé la mort. Un responsable des services de renseignement pakistanais a confirmé l’information, indiquant qu’Oussama Ben Laden avait été tué lors d’une « opération très sensible en matière de renseignement », sans pouvoir expliciter ou fournir plus de détails dans l’immédiat.
Un traque de dix ans
La trace de ben Laden avait été perdue après les attentats du 11 septembre 2001, et les Etats-Unis avaient mis à prix sa tête pour 25 millions de dollars. Plusieurs responsables américains, dont récemment la secrétaire d’Etat Hillary Clinton, avaient affirmé ces dernières années qu’Oussama ben Laden se trouvait dans les zones tribales isolées du nord-ouest pakistanais. La capitale Islamabad se trouve à quelques heures de route seulement de certaines de ces zones tribales, repaire reculé et peu accessible des talibans Pakistanais allié à Al Qaïda et considérées par les Etats-Unis comme le principal sanctuaire d’Al Qaïda dans le monde. Les zones tribales du nord-ouest se trouvent le long de la frontière avec l’Afghanistan, où sont déployé quelque 140.000 soldats étrangers, aux deux tiers américains.
Le Pakistan est un allié stratégique des Etats-Unis dans leur « guerre contre le terrorisme » lancée contre Ben Laden et ses alliés dans la région au lendemain des attentats du 11 septembre 2001. Des milliers d’Américains manifestaient leur joie devant la Maison Blanche dimanche soir, chantant USA, USA au moment où le président Barack Obama annonçait la mort d’Oussama Ben Laden, a constaté un journaliste de l’AFP.
Aux cris de USA! USA!, au milieu d’une nuée de drapeaux américains, des habitants de Washington se sont réunis spontanément devant le siège de la présidence pour fêter la mort du chef d’Al-Qaïda, responsable de la mort de 3.000 personnes au cours des attentats du 11-Septembre.
L’immersion du corps de Ben Laden, une décision politique
Oussama Nadjib, Maghreb Emergent, 02 Mai 2011
Le corps d’Oussama Ben Laden, tué dans une opération américaine, a été transféré du Pakistan en Afghanistan avant d’être immergé en mer. Les autorités américaines précisent qu’elles ont tenu à respecter les règles islamiques qui prévoient un enterrement rapide des personnes décédées. Mais la décision d’immerger le corps n’a rien à voir avec le respect des rituels de la religion. C’est une décision politique qui a été prise malgré le risque d’alimenter les théories du complot.
Le corps d’Oussama ben Laden, le chef d’Al-Qaïda tué dimanche lors d’une opération commando américaine, a été immergé en mer, ont annoncé lundi les chaînes de télévision CNN et MSNBC. Le lieu et les circonstances de cette inhumation n’étaient pas précisés dans l’immédiat. « Nous nous assurons que son corps est traité en accord avec la pratique et la tradition musulmane. C’est quelque chose que nous prenons très au sérieux », avait auparavant affirmé un haut responsable de l’administration Obama lors d’une conférence téléphonique. Les agences de presse occidentales mettent en avant le fait que les musulmans inhument rapidement les corps des musulmans décédés, mais cette règle n’a rien de contraignant. L’enterrement rapide d’une personne décédée est souhaitable mais cela n’empêche pas, en pratique, les musulmans de retarder l’enterrement afin de permettre à des parents éloignés d’y assister. En outre, dans les cas de mort violente, les corps sont gardés pendant plus longtemps dans les morgues aux fins de mener des autopsies. L’argument religieux, mis en avant de manière légère par les médias occidentaux, n’est pas très pertinent. Dans cette opération menée par leurs services spéciaux, les Etats-Unis ont pris la décision politique soin de ne pas informer les autorités pakistanaises, jugées peu sures. L’opération s’est soldée en tout par la mort de cinq personnes, dont Ben Laden, une de ses femmes et un de ses fils. Selon les informations disponibles, Ben Laden vivait dans une zone résidentielle où vivent des militaires pakistanais à la retraite, à Abbottabad, à 45 km d’Islamabad. Ben Laden a été touché au visage après avoir résisté indique un responsable américain cité par le New York Times, avant d’être « enterré en pleine mer ». Le corps a été auparavant transféré en Afghanistan. La précipitation des autorités américains à immerger le corps du chef d’Al Qaïda en haute répondrait plutôt au souci d’éviter un enterrement dans un lieu connu qui pourrait servir de lieu de pèlerinage aux partisans du chef d’Al Qaïda. C’est une décision politique pesée qui a été prise par les autorités américaines au risque d’alimenter les théories du complot.
