Les fonctionnaires devront encore attendre

Entrée en vigueur des nouveaux statuts de la fonction publique

Les fonctionnaires devront encore attendre

Madjid T., Liberté, 21 septembre 2006

C’est ce qu’a révélé hier le premier responsable de la Fonction publique à Boumerdès, arguant que l’application est subordonnée à la refonte de plusieurs textes de loi.

L’entrée en vigueur des nouveaux statuts de la Fonction publique n’est pas pour demain si l’on se réfère aux explications données hier, à Boumerdès, par M. Karchi, directeur général de la Fonction publique, au cours d’une conférence de presse tenue au siège de l’Inped en marge de la sortie de la première promotion d’inspecteurs centraux de la Fonction publique.
Le directeur général de la Fonction publique a indiqué que l’entrée en application des nouveaux textes régissant les statuts de la Fonction publique est subordonnée à la refonte de 80 textes de loi, notamment des décrets concernant des statuts particuliers, mais aussi la promulgation de nombreux autres textes, la reconstruction de la grille des renumérotations, le système de classification et la grille indiciaire entre autres. “Des groupes de travail travaillent actuellement sur ces textes, mais je ne peux donner de date”, a affirmé M. Karchi précisant que “ce travail nécessite du temps”, a-t-il précisé. M. Karchi a affirmé que les nouveaux statuts se veulent comme un instrument pour la professionnalisation accrue de la Fonction publique, compte tenu des évolutions enregistrées à l’échelle interne et externe, et d’ajouter que ces textes consacreront de nouvelles misions pour l’administration et de nouvelles garanties pour le fonctionnaire. “La qualité du fonctionnaire sera évaluée désormais sur la base de ses qualifications, diplômes et formation”, a affirmé M. Karchi qui a révélé qu’un conseil supérieur de la Fonction publique va naître à la faveur de ces nouveaux textes et il sera un organe de concertation et de consultation représentatif de toutes les composantes, notamment les partenaires sociaux qui seront présents dans ce conseil. Il a également ajouté que les nouveaux textes permettront de réhabiliter le fonctionnaire et de garantir sa stabilité. “Les nouveaux statuts protégeront les acquis sociaux des fonctionnaires”, a-t-il ajouté. À une question sur le nombre de fonctionnaires enregistré, M. Karchi a affirmé que l’Algérie a une moyenne de 4,9 fonctionnaires par 100 habitants, alors qu’en France, elle est de 8 focntionnaires pour 100 habitants. Il existe plus de 1 511 000 fonctionnaires et agents publics, dont 100 000 contractuels et 130 000 vacataires, mais il y a lieu de la relativiser, puisque la composante des fonctionnaire diffère d’un pays à l’autre, mais M. Karchi précise que même si les normes sont acceptables, il ajoute, toutefois, qu’un problème de qualification se pose avec insistance, notamment dans certaines administrations où l’on enregistre une moyenne de 4% de qualification. À une question sur des concours que certaines administrations organisent d’une manière complaisante, M. Karchi a affirmé que ses services, qui veillent inlassablement à la régularité des concours, ont annulé plusieurs examens jugés non transparents ou complaisants. À une question sur le statut de l’enseignement supérieur, M. Karchi a affirmé que le statut de l’enseignant, à l’instar des autres statuts, sera revu à la lumière des nouvelles données, ajoutant que les chercheurs qui étaient régis par un dispositif autonome seront intégrés désormais dans les nouveaux statuts de la Fonction publique.

M. T.