Réunion des chefs d’états-majors de l’OTAN et du dialogue méditerranéen

Réunion des chefs d’états-majors de l’OTAN et du dialogue méditerranéen

Accord sécuritaire en perspective

par Zouaoui Mouloud, Le Jeune Indépendant, 15 novembre 2005

Le chef d’état-major de l’ANP, le général-major Ahmed Gaïd Salah, se trouve depuis dimanche à Bruxelles où il participe à la 3e réunion du comité militaire des chefs d’états-majors de la défense de l’Organisation du traité de l’Atlantique Nord (OTAN) et ceux des pays membres du dialogue méditerranéen.

De source proche du ministère de la Défense, on indique que la réunion, présidée par le général Raymond Henault, était consacrée à la poursuite des consultations et au renforcement du dialogue entre l’alliance atlantique et les pays du dialogue.

Cette rencontre s’est tenue parallèlement à un séminaire à Alger sur l’état des relations Algérie-OTAN et leurs perspectives de développement, avec la participation du secrétaire général adjoint de l’alliance, Jean Fournet. La première réunion au niveau des chefs d’états-majors entre l’OTAN et l’Algérie, la Mauritanie, le Maroc, la Tunisie, la Jordanie, l’Egypte et Israël, pays membres du forum du dialogue politique avec l’alliance, s’était tenue le 18 novembre 2004.

Le général major Gaïd Salah y avait pris part. Il s’agissait aussi du premier contact à la même table entre un haut responsable de l’armée algérienne et un autre de l’armée israélienne. Israël qui y participait pour la première fois était représenté alors par le général Isreal Zeev, chef des opérations de l’armée israélienne, qui avait remplacé le chef d’état-major, le lieutenant- général Moshe Ya’alon.

L’Algérie avait rejoint en mars 2000 ce forum destiné à mettre au point des stratégies de sécurité en Méditerranée qui constitue «le front» sud de l’Europe et, par conséquent, de l’OTAN. Cette stratégie reposait principalement sur l’organisation de manœuvres en mer et des exercices entrant dans le cadre de l’opération «Active Endeavour» de surveillance de la navigation maritime en Méditerranée et de la prévention contre les risques d’attaques terroristes par bateaux, lancée en octobre 2001 par les Etats-Unis dans la foulée des attentats du 11 septembre de la même année.

L’Algérie avait participé à plusieurs manœuvres depuis son adhésion au forum du dialogue dont la dernière remonte à la fin du mois passé au large de la Grèce. Selon des sources proches de l’alliance, la programmation de nouvelles manœuvres était au centre de la réunion entre chefs d’états-majors qui a duré seulement une après-midi, alors que les discussions techniques avaient été examinées en marge par les experts militaires.

Les mêmes sources indiquent que le travail des experts consistait aussi à finaliser un accord visant la prévention d’actes terroristes, document destiné à être endossé par l’alliance et les sept pays du dialogue euro-méditerranéen.

Le projet a été entamé en mai dernier, lors de la seconde réunion des chefs d’états-majors de l’OTAN et les sept pays associés au dialogue. Le comité militaire de l’alliance avait alors fait savoir que le projet d’accord bénéficiait de la caution de tous les partenaires.

L’objectif de l’alliance est de parvenir à travers cet accord à la mise en place d’une stratégie de défense commune en Méditerranée dans laquelle l’Algérie occuperait un rôle majeur au vu de son expérience en matière de lutte contre le terrorisme.

Cette stratégie a constitué le point nodal du sommet d’Istanbul de l’OTAN, tenu en juillet 2004. Qualifiée par les responsables militaires de l’alliance de partenaire important, l’Algérie milite toutefois au sein de ce dialogue pour la création d’un cadre permanent de partenariat qui doit prendre en charge des préoccupations autres que militaires qui sont, soutient-elle, à caractère conjoncturel.

Z. M.