Le brasier libyen et le spectre de Tiguentourine
L’ANP arrête 7 terroristes et récupère d’importants lots d’armement à Illizi
Le brasier libyen et le spectre de Tiguentourine
El Watan, 14 janvier 2016
L’arrestation des 7 terroristes par les éléments de l’Armée nationale populaire à Hassi Kiout est un indicateur de la persistance des groupes armés, libyens et autres, qui écument encore la région du Sahel à vouloir commettre des attaques en Algérie.
Sept terroristes libyens ont été appréhendés mardi dans la zone de Hassi Kiout (Illizi) par les éléments d’un détachement de l’Armée nationale populaire (ANP) relevant du secteur opérationnel nord-est d’In Amenas, a indiqué un communiqué de la 4e Région militaire à Ouargla, repris avant-hier par l’agence officielle APS. L’opération a permis la saisie d’un lot d’armement composé de quatre fusils automatiques de type kalachnikov, quatre fusils à pompe et d’un fusil de précision, ainsi qu’une importante quantité de munitions, une paire de jumelles et deux tenues de combat, relève-t-on dans le communiqué.
Trois véhicules tout-terrain ont également été récupérés lors de cette opération, a ajouté la même source. Lundi dernier, un détachement de l’ANP relevant du secteur opérationnel de Médéa a arrêté à Tablat un terroriste et récupéré une quantité de munitions, une paire de jumelles et d’autres objets, a indiqué un communiqué du ministère de la Défense nationale (MDN). «L’opération s’est soldée, également, par la récupération d’une quantité de munitions, une paire de jumelles et d’autres objets», précise la même source.
Avant-hier encore, un dangereux individu, qui avait rallié les groupes terroristes en 1996, a été «neutralisé» par un détachement de l’ANP relevant du secteur opérationnel de Jijel, indique le MDN dans un communiqué. «L’opération s’est soldée par la saisie d’un pistolet-mitrailleur de type kalachnikov, deux chargeurs de munitions, une paire de jumelles, des balles et 7 téléphones portables», a ajouté la même source. Autant d’opérations menées donc contre les groupes terroristes dans différentes régions du pays. L’activité terroriste n’a donc pas cessé.
Au contraire, à suivre les communiqués du ministère de la Défense, qui rend compte des opérations que l’ANP organise, force est de croire que la situation sécuritaire est bien loin de la quiétude que pouvait bien inspirer le calme qui prévaut sur le territoire national depuis plusieurs années. Aussi bien dans le nord du pays que le long des frontières que les terroristes tentent de franchir comme cela avait été le cas en 2013, lorsqu’un important groupe a attaqué le site gazier de Tiguentourine à In Amenas, dans la wilaya d’Ilizi, la menace persiste et reste toujours présente en raison de l’insécurité que connaissent les pays voisins de l’Algérie.
Il est vrai que les différents groupes opérant au Niger et au Mali ont subi plusieurs revers et semblent bien amoindris depuis plus de deux ans, mais le brasier libyen déborde constamment. Et Daech qui occupe déjà le terrain à Benghazi, dans l’est de la Libye, essaie de percer encore vers l’ouest. L’arrestation de 7 terroristes par les éléments de l’ANP à Hassi Kiout est un indicateur de la persistance des groupes armés qui écument encore la région du Sahel à vouloir commettre des attaques en Algérie.
A voir le nombre d’opérations où les services de sécurité ont récupéré des lots d’armement, en quantité et en qualité, le long des frontières, c’est en réalité une véritable guerre que le terrorisme a déclarée à notre pays. L’ANP arrivera-t-elle encore à contenir les menaces terroristes qui se multiplient ? L’engagement des services de sécurité suffira-t-il pour repousser les groupes armés ? Quels que soient les efforts consentis pour sécuriser des frontières longues de 6000 km, la solution dépend aussi de la stabilisation de la situation politico-sécuritaire dans les pays voisins, notamment la Libye et les pays du Sahel.
Said Rabia