L’opposition prépare un Mazafran II
SA DATE SERA FIXÉE CE JEUDI
L’opposition prépare un Mazafran II
Le Soir d’Algérie, 17 janvier 2016
Les partis de l’opposition réunis au sein de l’Instance de concertation et de suivi de l’opposition (Icso) se réuniront ce jeudi au siège du parti El Islah, à Alger. A l’ordre du jour : fixer la date de leur prochaine conférence nationale, le Mazafran II.
Salima Akkouche – Alger (Le Soir) – Prévue initialement pour hier, les partis de l’opposition ont finalement reporté leur réunion à jeudi prochain. C’est ce qu’a indiqué hier Filali Ghouini, le SG d’El Islah, qui devait abriter cette réunion en son siège. Les membres de l’Icso vont fixer la date du prochain sommet de l’opposition, le Mazafran II, après celui tenu le 10 juin 2014. «Les partis de l’Icso vont se réunir au siège d’El Islah, jeudi prochain, pour décider du second sommet de l’opposition», a déclaré, hier, le SG du parti lors d’une conférence de presse. Pour rappel, l’acte II de la conférence de Zeralda devait se tenir avant la fin de 2015 avant qu’il ne soit reporté pour ce début de l’année. Par ailleurs, évoquant le projet de la nouvelle Constitution, le SG d’El Islah estime que le pouvoir a échoué de réaliser une réforme politique profonde comme cela a été promis. L’opposition, dit-il, n’a pas été consultée et «aujourd’hui, on veut la faire participer avec effet rétroactif pour enrichir ce projet en demandant notre avis sur l’officialisation de la langue amazighe ou la limitation de mandat ». Or, dit-il, ce projet est loin de répondre à la demande de l’opposion qui consiste à aller vers un consensus national. «Ce projet est venu pour sortir le pouvoir de sa crise interne entre deux clans qui, en raison de leur incapacité de trouver une issue, ont présenté ce projet à sens unique de post-Bouteflika», estime-t-il. D’ailleurs, Ghouini ne présage pas une longue vie à la nouvelle Constitution, puisque, argumente-t-il, c’est une Constitution de conjoncture et non d’Etat. Le Président, poursuit-il, n’a respecté aucun des engagements tenus lors du fameux discours du 11 avril 2011. «Nous sommes en face d’un blocus qu’ils ne peuvent plus cacher», dit l’intervenant. Il s’interroge également sur le choix de son adoption par voie référendaire. Selon lui, l’assemblée «ne bénéficie d’aucune crédibilité, 18 millions d’Algériens ne sont pas représentés au sein de ce Parlement de minorité et qui veut être représentatif des 38 millions d’Algériens». Ghouini appelle cependant le pouvoir à consulter l’opposition afin de trouver une solution et aller vers un dialogue consensuel pour tracer une feuille de route commune «avant qu’il ne soit trop tard». Le SG d’El Islah n’a pas manqué de tirer aussi sur la loi de finances de 2016. Selon lui, ce n’est pas aux Algériens de payer la mauvaise gestion du gouvernement. «Ce gouvernement a échoué à réaliser un saut économique et refuse depuis deux ans d’aller présenter son bilan au Parlement, ce gouvernement doit quitter le pouvoir mais avant, il doit être jugé», a indiqué l’homme politique, qui est quasi sûr que le pouvoir ne va pas tarder à présenter la loi de finances complémentaire pour 2016. «Nous ne pouvons pas échapper à une LFC 2016, pour imposer de nouvelles taxes aux Algériens, parce qu’ils n’ont pas d’autres alternatives», prévoit-il.
S. A.