Les avocats de l’Algérois observent une grève d’une semaine
Atteintes aux droits de la défense
Les avocats de l’Algérois observent une grève d’une semaine
Par Khalida Anad, Le Jeune Indépendant, 11 mai 2003
Le conseil de l’Ordre des avocats de la wilaya d’Alger, a entamé, hier, un mouvement de grève d’une semaine. Décidé lors de l’assemblée générale extraordinaire tenue la semaine dernière, le débrayage a commencé par le boycott des sessions criminelles devant se tenir hier matin.
Il se poursuivra, aujourd’hui, «au niveau de toutes les juridictions relevant de la cour d’Alger», nous-a déclaré maître Lakhlef Chérif, avocat près la Cour suprême et membre du conseil de l’Ordre des avocats de la wilaya d’Alger.
Le bâtonnat d’Alger «soucieux des atteintes portées aux droits de la défense, et dans le but de réhabiliter la profession de l’avocat afin de préserver les droits du citoyen», et compte tenu des «difficultés énormes que rencontrent les avocats», demande la création d’une direction des droits de la défense au sein du ministère de la Justice qui «empiète sur le domaine réservé au conseil de l’Ordre des avocats». Cela risque «d’anéantir les droits de la défense et dans ces conditions, il est impossible de rendre justice», selon maître Lakhlef.
Le débrayage des avocats de l’Algérois intervient après «plusieurs interpellations des différents responsables du domaine de la justice», indiquera maître Lakhlef en ajoutant qu’«au cours de toutes les actions menées, nous n’avons pas trouvé d’interlocuteur». Il a aussi souligné que «l’avocat, dans l’exercice quotidien de sa fonction, se voit humilié publiquement dans les audiences par certains magistrats». Notre interlocuteur enchaînera en précisant que «les avocats rencontrent différents problèmes au niveau des chambres d’accusation. Des fois, ils sont amenés à assister leurs clients tôt le matin et attendre toute la matinée pour que les juges d’instruction décident, de façon unilatérale, de renvoyer les affaires à d’autres dates», a-t-il expliqué en insistant que cette action représente un «appel fort à destination des autorités pour qu’elles réfléchissent à nos problèmes et intervenir sur le terrain».
Ces hommes de loi «comptent élargir leur mouvement de protestation au niveau national» si leurs revendications ne sont pas satisfaites. Leur débrayage se poursuivra jusqu’à mercredi prochain. K. A.

