Pour des exigences de qualité, l’Algérie réduit de moitié ses importations de blé français

Pour des exigences de qualité, l’Algérie réduit de moitié ses importations de blé français

Selma Kasmi, Maghreb Emergent, 7 février 2016

L’Algérie qui a augmenté ses importations de blé tendre en 2015, a baissé de 48% ses importations de blé français, et s’est tournée vers d’autres fournisseurs. Les professionnels agricoles français inquiets, demandent de redresser rapidement la barre pour le maintien du marché algérien.

L’Algérie a réduit de 48% ses importations de blé tendre français depuis le début de la campagne céréalière, par rapport à la campagne précédente, en raison de la baisse de qualité, selon le site français d’information agricole Terra.net.

Cette baisse de qualité, observée depuis 2005, est due, selon la même source, à la baisse du taux de protéine dans le blé français qui est passé en 10 ans de 12,3% à 11,1%, pour s’établir à 11% en 2015. Les agriculteurs français s’inquiètent de la perte d’un client « privilégié » et « exigeant » en matière de qualité.

Les agriculteurs français s’inquiètent

« La qualité dégressive des blés français pénalisera-t-elle nos exportations vers ces pays ? », s’interroge le bureau d’experts en stratégies des marchés agricoles et agro-industriels Agritel. Pour ce dernier, « la qualité du blé est un facteur primordial pour que la France demeure un exportateur majeur vers la zone Maghreb ». Une zone où l’Algérie ne produit que 10% de ses besoins en blé tendre. Pour Agritel, « la filière céréalière française doit absolument redresser la barre en matière de protéines, pour maintenir un débouché algérien – le premier à l’export vers pays tiers – exigeant en matière de qualité ».

Agritel recommande aux filières agricoles françaises d’élever rapidement le taux de protéine dans le blé pour conserver la relation « privilégiée » qu’elle entretient avec les pays du Maghreb. Agritel préconise aux professionnels agricoles français de maintenir le taux moyen national de teneur en protéines à 11,5 % minimum ». Une moyenne atteignant difficilement les exigences de l’Algérie.

L’Algérie augmente ses importations en diversifiant les fournisseurs

Les importations algériennes de blé français ont baissé de 44 % durant les premiers mois de la campagne 2014/2015, en s’établissant à un peu moins de 2 millions de tonnes contre près de 3,6 millions de tonnes à la même période un an auparavant.

Avec 4.95 millions de tonnes de blé importées en 2015, l’Algérie a pourtant augmenté de 21% ses importations de blé tendre par rapport à l’année précédente. Ses nouveaux fournisseurs sont désormais l’Allemagne, la Suède, la Pologne et le Royaume Uni, selon le site France Agricole.