L’épouse de l’ambassadeur d’Algérie au Mali refoulée en France : «Une provocation de trop», dénonce le ministère des AE

M. Abdelkrim, El Watan, 3 mars 2025

Bruno Retailleau a, multiplié les attaques contre l’Algérie ces dernières semaines, tout en appelant à engager un rapport de force avec Alger

L’interdiction signifiée à l’épouse de l’ambassadeur d’Algérie au Mali, vendredi, de fouler le sol français par les services de la police aux frontières est «une provocation de trop», a réagi, samedi, le ministère des Affaires étrangères (AE) dans un communiqué.

Ce nouveau coup de force de la part du ministre français de l’Intérieur, Bruno Retailleau, est intervenu alors que le président de la République française, Emmanuel Macron, tentait, à partir de Porto (Portugal) de jouer la carte de l’apaisement. «Le président français a prononcé à partir du Portugal des propos apaisants censés atténuer cette crise dans les relations algéro-françaises, qui n’ont jamais atteint ce niveau de dégradation.

Hélas, quelques heures à peine, après les propos du président français, son haineux ministre de l’Intérieur en a remis une couche, en instruisant les services de la police des frontières de refouler l’épouse de l’ambassadeur d’Algérie au Mali, en lui interdisant l’entrée sur le territoire français sous le prétexte qu’elle n’avait pas d’argent», lit-on dans le communiqué des AE.

«Et, pourtant, l’épouse du diplomate était en règle, elle a présenté son certificat d’hébergement, un document d’assurance et la carte de crédit de son époux», est-il ajouté. Pour les AE, «c’est la provocation de trop de ce ministre de l’Intérieur, conseillé par ses amis intimes».

«Double langage au sommet de l’état français»

Bruno Retailleau a, rappelons-le, multiplié les attaques contre l’Algérie ces dernières semaines, tout en appelant à engager un rapport de force avec Alger. «Les choses sont désormais claires, ce ministre de l’Intérieur, qui fait de l’Algérie son seul et unique programme, a décidé de jouer la carte de la rupture avec l’Algérie sur le dos de son Président», font remarquer les AE.

Et d’ajouter : «L’Algérie qui est victime de ce double langage au sommet de l’Etat français ne peut plus rester les bras croisés et va prendre toutes les mesures de riposte qu’impose cette situation.» Cette fois-ci, les autorités algériennes comptent aller bien plus loin que le fait d’adopter des mesures de réciprocité.

«Enfin, toute remise en cause de l’Accord de 1968, qui a été au demeurant vidé de toute sa substance, sera suivie de la part de l’Algérie d’une même remise en cause des autres accords et protocoles de même nature, sans préjudice d’autres mesures que ses intérêts nationaux lui dicteraient d’adopter», prévient le communiqué qui a souligné que l’extrême droite française «revancharde et haineuse aura ainsi réussi son pari».

«La relation algéro-française qu’elle a prise en otage aura été mise au service de basses œuvres politiciennes indignes d’elle», a conclu le communiqué.