Sonatrach gèle ses projets dans la pétrochimie et l’aluminium

Conséquence de la crise internationale

Sonatrach gèle ses projets dans la pétrochimie et l’aluminium

Par Rafik Tadjer , TSA, le 15/03/2009

La perspective avait été évoquée fin décembre par le PDG de Sonatrach Mohamed Meziane avant d’être démentie quelques jours plus tard par le ministre de l’Energie et des mines Chakib Khelil. Finalement, c’est le premier qui semble avoir raison. La société nationale des
hydrocarbures a décidé de geler tous ses projets prévus dans les futures zones industrielles de Tiaret et Beni Saf en raison de la crise financière mondiale et de la baisse annoncée des revenus pétroliers de l’Algérie attendue durant les deux prochaines années, a indiqué à TSA (tsa-algerie.com) une source proche du dossier.

Selon nos informations, Sonatrach a décidé il y a quelques jours de «mettre au placard » tous ses projets dans la pétrochimie et l’aluminium prévus dans ses deux futures zones industrielles. « Tous les projets inscrits dans l’aval pétrolier et gazier actuellement en maturation et prévus à Tiaret et Beni Saf ont été mis au placard jusqu’à nouvel ordre, en attendant de voir plus clair en qui concerne les conséquences de la crise économique mondiale», explique notre source.

Parmi les projets gelés figurent l’usine d’aluminium de Beni Saf et la raffinerie géante de pétrole de Tiaret d’une capacité de 15 millions de tonnes par an. Ces projets Sonatrach voulait les réaliser en partenariat avec des groupes arabes du Golfe : les Emiratis de Dubal-Moubadala pour l’aluminium et Delta Oil pour la raffinage. Mais la crise économique mondiale et la baisse des prix du baril ont contraint le groupe algérien à revoir ses ambitions. Cette crise fait baisser considérablement les prix du pétrole, passés de 147 dollars en août 2008 à 40 dollars actuellement. Cette baise affecte directement les revenus de Sonatrach qui, après un record en 2008 (76 milliards de dollars), doit s’attendre à des recettes compris entre 30 et 40 milliards de dollars en 2009, selon le prévisions de Chakib Khelil.

Outre la baisse des recettes pétrolières et les conséquences négatives de la crise sur le marché mondial de l’aluminium, Sonatrach était également confrontée au problème de la renégociation de sa part du capital dans l’aluminerie de Beni Saf. La répartition initiale qui était de 70% pour les Emiratis (Dubal-Moubadala) et 30% pour les Algériens (Sonatrach-Sonelgaz) n’a jamais fait l’unanimité au sommet de l’Etat. Le président Abdelaziz Bouteflika avait d’ailleurs décidé de modifier les conditions d’investissement étranger pour donner au
capital national la majorité dans tous les projets d’investissement impliquant des étrangers. Les négociations entre Sonatrach et les Emiratis sur ce point ont échoué, accélérant la décision de geler le projet, ajoute notre source.