Contrôle des frontières : l’Algérie prête à aider le Niger
Lilia Benameur, TSA, 25 Octobre 2021
Les travaux de la septième session de la commission frontalière algéro-nigériens ont débuté ce lundi 25 octobre à Alger, avec au menu le renforcement de la coopération entre les deux pays et la lutte contre l’immigration clandestine.
Il s’agit aussi d’évaluer, pendant deux jours, la situation sécuritaire prévalant dans la région, et de renforcer les relations de coopération entre les deux parties, notamment en matière de lutte contre l’immigration clandestine et la criminalité.
Cette rencontre a été conjointement présidée par Kamel Beldjoud, ministre de l’Intérieur, des collectivités locales et de l’aménagement du territoire, et son homologue nigérien Alkache Alhada.
Beldjoud a tenu à souligner l’importance accordée par les autorités centrales et locales des deux pays au renforcement de la coopération bilatérale frontalière.
Il a mis l’accent sur le rôle des postes frontaliers dans la sécurisation des zones frontalières communes, et le développement des économies des deux pays.
Modernisation des postes frontaliers
Le ministre de l’Intérieur a indiqué à cet effet que l’Algérie « a pris des dispositions concrètes » pour « moderniser ses frontières », à l’instar du poste frontalier de In Guezzam, qui selon lui « sera adapté aux normes internationales, et ce, en prévision de sa réouverture aux échanges commerciaux entre les deux pays ».
Beldjoud a par ailleurs lancé un appel aux opérateurs économiques des deux pays à intensifier leurs échanges commerciaux, à travers des projets d’investissement qui « contribuent à absorber le taux de chômage, et encouragent les populations à se stabiliser dans les zones frontalières ».
En outre, M. Beldjoud a déclaré que l’immigration clandestine est « devenue de nos jours, une forme du crime organisé transfrontalier, ayant des alliances avec des groupes terroristes dans la région ».
« L’exacerbation remarquable de ce phénomène et ses répercussions sur l’ordre et la sécurité publics nous interpelle en tant que pays voisins, pour consolider notre coopération bilatérale en la matière dans le cadre d’une stratégie visant la lutte contre ce phénomène », a-t-il soutenu.
« La recrudescence des actes terroristes dans notre région est la preuve de la prolifération de ce phénomène criminel transfrontalier et de sa complexité », a souligné M. Beldjoud qui a fait remarquer que ce phénomène « se développe sous plusieurs formes et se range sous la bannière du terrorisme, des groupes de contrebande, de trafic d’armes, de drogues et de psychotropes, outre les réseaux d’émigration clandestine », d’où la nécessité « de davantage de coopération et de coordination en vue de prévenir ses dangers »
« La migration clandestine est devenue désormais une des formes de la criminalité organisée transfrontalière, encadrée par des réseaux qui s’adonnent à la traite des personnes et s’allient aux groupes terroriste pour élargir leur pouvoir dans la région », a soutenu M. Beldjoud.
« Nous devons, en tant que pays voisins, renforcer la coopération bilatérale dans le cadre d’une stratégie complémentaire pour faire face aux réseaux de traite et de trafic d’êtres humains », a-t-il ajouté.
« L’Algérie qui est devenue la destination d’un nombre important de migrants clandestins de différentes nationalités représentant 46 pays africains et certains pays non africains, a mobilisé toutes les ressources humaines et matérielles pour la gestion des flux incessants des migrants, préserver leur dignité et leur réserver un traitement humanitaire, en les prenant en charge sur le plan sanitaire et en les expatriant vers leurs pays d’origine, conformément aux us et chartes internationales », a développé M. Beldjoud
« Rôle important » des poste-frontières
Il a souligné « le rôle important » des poste-frontières en matière de coordination sécuritaire et de développement des économies des deux pays, et a rappelé les mesures prises par l’Algérie pour le développement de ces postes.
Beldjoud a cité le poste frontalier d’In Guezzam qui sera réhabilité suivant les normes modernes utilisées dans la gestion des points de passage, et ce en prévision de sa réouverture au trafic commercial, une fois toutes les conditions réunies.
« Du côté algérien, nous sommes prêts à ouvrir ce poste-frontière et à fournir aide et assistance à la partie nigérienne dans cette démarche », dira-t-il.
Le ministre algérien de l’Intérieur a appelé les opérateurs économiques des deux pays à « intensifier les échanges commerciaux et à établir de véritables projets d’investissement à même de contribuer à l’absorption du taux de chômage et à la sédentarisation des populations des régions frontalières en leur évitant les risques de l’émigration clandestine, exploitée par des réseaux criminels dangereux ».
Enfin, le ministre algérien a encouragé les experts et participants aux travaux de cette septième session de ce comité, à établir un échange autour des voies et des possibilités de renforcement de la coopération entre les deux parties.
« J’encourage la conclusion de conventions de coopération décentralisée et la redynamisation des conventions existantes notamment dans le domaine du développement, de renforcement des liens de concertation, et du bon voisinage », a-t-il conclu.