En l’accompagnant à sa dernière demeure, des citoyens défendent le bilan du défunt Bouteflika
Lynda Abbou, Radio M, 19 septembre 2021
Même s’ils n’étaient pas nombreux, à savoir plusieurs dizaines, ceux qui ont accompagné l’ancien Chef de l’Etat algérien Abdelaziz Bouteflika à sa dernière demeure, ont défendu son bilan et ont accusé son frère Said d’être derrière le « désastre » qu’a vécu le pays ces dernières années.
Des jeunes et des moins jeunes, hommes et femmes ainsi que des enfants ont fait le déplacement depuis plusieurs wilayas vers le cimetière de El Alia Alger. Nacer, un citoyen de 55 ans, électricien de formation est venu de la ville de Larabaâ pour assister aux obsèques de Bouteflika. Accompagné de son fils âgé d’une dizaine d’années, il nous a déclaré que pour lui, Bouteflika a plus de points positifs que négatifs. « Bouteflika est un symbole de l’Etat » a-t-il dit à Radio M.
Une autre dame âgée de 84 ans, nous a affirmé qu’elle a connu Abdelaziz Bouteflika lorsqu’il était ministre des affaires étrangères dans les années 70. Elle a travaillé avec lui pour son département à l’époque. « Bouteflika était très sympa et gentil avec nous les employés lorsqu’il était ministre. Aussi, il a fait beaucoup de bien aux Algériens notamment aux femmes. Les Algériennes pleurent Bouteflika aujourd’hui » a-t-elle ajouté.
Un peu plus loin, trois autres femmes ayant la cinquantaine, nous ont affirmé que la vie était « meilleure » au temps de Bouteflika. « Il a fait que du bien au pays, lui au moins n’a pas augmenté le prix des lentilles et des haricots, ils étaient moins cher sous Bouteflika » ont-elles précisé. « Sous l’ère Bouteflika, nous avons mangé et bu, nous avons eu des maisons AADL. Je maudis le jour de son départ » a martelé l’une d’elle. Les trois dames se sont montré d’accord sur le fait que c’est Said Bouteflika, le frère de l’ancien président qui était derrière « le désastre qu’a vécu le pays », toute les trois regrettent Bouteflika et ont affirmé qu’elles auraient aimé qu’il reste président de l’Algérie.
Une autre catégorie de gens était aussi présente devant le cimetière d’El Alia. C’est des combattants de la révolutions algérienne. Aissa Khalfoune, 83 ans, un combattant de la révolution a déclaré à Radio M, que son ancien camarade du maquis « a servi le pays », il a selon lui, fait la concorde nationale, la réconciliation et a sauvé le pays en réglant les dettes extérieures de l’Algérie ». « Pour nous les combattants, Bouteflika a servi le pays, jusqu’à ce qu’il est tombé malade. Malgré lui, une partie a joué le jeu et a détourné le peu d’argent qui restait » a dit Aissa Khalfoune.
A noter que la presse nationale et étrangère a été interdite d’accéder à l’intérieure du cimetière de El Alia. Seule la télévision nationale et l’Agence presse service ont pu rentrer et couvrir l’enterrement au carré des martyres où se trouvaient les officiels dont le Chef de l’Etat actuel Abdelmadjid Tebboune.