Conflit israélo-palestinien : La colère gronde dans les Territoires palestiniens occupés
Prétextant un tir de roquette palestinien de la bande de Ghaza sur le sud de l’Etat hébreu dans la nuit de vendredi à samedi, des avions de chasse israéliens de type F16 ont violemment bombardé deux sites des brigades Ezzeddine Al Qassam, la branche armée du Hamas.
Un porte-parole de l’armée de l’occupation israélienne a affirmé que des avions de combat ont bombardé deux infrastructures souterraines du Hamas. Les positions bombardées sont situées dans le nord et le centre de l’enclave palestinienne.
Pour le mouvement Hamas qui contrôle en solo la bande de Ghaza depuis l’été 2007, «les frappes israéliennes sont un message d’escalade et d’agression visant à détourner l’attention des actes courageux en Cisjordanie occupée qui ont déstabilisé Israël et aggravé ses crises internes».
Le mouvement Hamas faisait référence à plusieurs attentats commis récemment par de jeunes Palestiniens dans diverses régions de la Cisjordanie occupée, ayant fait un mort et plusieurs blessés parmi les Israéliens.
En effet, au début de la semaine dernière, un soldat israélien, Dvir Sorek, a été poignardé à mort par deux jeunes Palestiniens près de la colonie de Migdal Oz. Jeudi, deux enfants palestiniens âgés de 14 ans ont attaqué et blessé au couteau un policier israélien à Al Qods avant d’être tués par d’autres policiers qui se trouvaient à proximité. Le dernier attentat est une attaque à la voiture bélier commis vendredi par Aala El Hrimi, âgé de 26 ans, au sud de Beit Lehem, au cours duquel deux colons ont été gravement blessés. L’auteur de cette attaque a été froidement abattu par les forces de l’occupation israélienne.
Ces différents attentats commis par de jeunes Palestiniens, presque tous tombés en martyrs, sont des actes individuels reflétant le niveau de colère du peuple palestinien que suscitent les politiques israéliennes de judaïsation, d’expansion coloniale et de répression quotidienne dans tous les Territoires palestiniens occupés. Cette colère est visible également à travers les activités populaires pacifiques, que ce soit dans la bande de Ghaza ou en Cisjordanie occupée.
Des milliers de citoyens ont manifesté, vendredi, dans la bande de Ghaza le long de la frontière avec l’Etat hébreu, dans le cadre de la Grande marche du retour dont c’était le 70e vendredi. 63 d’entre eux ont été blessés, dont 33 par des balles réelles. Parmi les blessés, il y a 17 enfants et 3 jeunes femmes, dont une secouriste volontaire.
La Grande marche du retour lancée le 30 mars 2018 réclame le retour des réfugiés palestiniens selon la résolution 194 des Nations unies et une levée de l’embargo imposé par Israël à la bande de Ghaza depuis une douzaine d’années.
Plus de 300 Palestiniens, dont des femmes, des enfants, des journalistes et des secouristes des deux sexes, ont été tués et plus de 20 000 ont été diversement blessés depuis le 30 mars 2018. Parmi les blessés, des centaines ont perdu un ou deux membres qui ont dû être amputés.
Vendredi, également, mais en Cisjordanie occupée, des manifestations populaires réclamant l’arrêt de la colonisation et la fin de l’occupation ont été durement réprimées. 33 citoyens ont été blessés au cours de heurts avec les forces de l’occupation israélienne dans les localités d’El Aaizariya et d’Abou Diss à l’est de la ville sainte d’Al Qods, qui fait face à une campagne de judaïsation sans précédent.
D’autres affrontements avec des forces de l’occupation israélienne ont eu lieu dans plusieurs régions de la Cisjordanie occupée. Deux solidaires étrangers, qui participaient à une manifestation populaire à Kalkiliya, ont été blessés aux côtés de plusieurs citoyens palestiniens.
L’intransigeance israélienne – son refus de voir naître un Etat palestinien indépendant sur les frontières de 1967 avec Al Qods comme capitale – ne fera qu’augmenter la volonté de résistance du peuple palestinien et sa détermination à arracher ses droits quels que soient les sacrifices. C’est le message que tout le monde peut lire à travers l’escalade actuelle des revendications populaires et des actes de résistance armée dans les Territoires palestiniens occupés.