La situation actuelle vue par Le Jeune Indépendant

Le regroupement des démocrates

Alliance contre alliance

Par Aït-Chaâlal Mouloud, Le Jeune Indépendant, 12 juillet 2001

Les six partis dits démocratiques, le RCD de Saïd Sadi, le MDS de Hachemi Cherif, l’ANR de Rédha Malek, le FD de Sid Ahmed Ghozali, le CCDR de Salah Boubnider et le MLD de Sofiane Djillali, se sont rassemblés, encore une fois, pour défendre ce qu’ils appellent «l’ordre républicain» et constituer un front en faveur de la «sécularisation de l’Etat». Une initiative qui ajoute au bouillonnement de la scène politique depuis les événements de Kabylie. Les initiateurs de cette énième alliance de la mouvance dite démocratique dont la première remonte à juillet 1990 et qui s’est distinguée, un an plus tard, par son rejet du verdict des urnes, lors des législatives, appelant alors au sauvetage de la République face au risque de l’hégémonie du Front islamique du salut (FIS), envisagent de soumettre au peuple une proposition de sortie de crise. L’un des ténors de cette mouvance, le RCD, a d’ores et déjà rendu publique une proposition qu’il a appelée le pacte de refondation nationale qui propose la mise en veilleuse des institutions de l’Etat pour une période donnée et la mise sur pied d’une structure dirigeante qui rappelle le Haut conseil de l’Etat (HCE). Se donnant l’allure d’un chef de file, le RCD a annoncé la couleur de ce que pourrait être la démarche de cette coalition partisane dont le dénominateur commun, à savoir le rejet de toute forme d’expression politique au nom de la religion, est retenu avec force rhétorique dans le pacte de refondation nationale.

D’évidence, le regroupement de ces partis est à lui seul une indication sur leurs velléités à barrer la route à ceux qui plaident pour le retour, sous quelque forme que ce soit, du FIS dissous comme étant un des raccourcis menant à la réconciliation nationale. El-Hachemi Cherif tout comme Rédha Malek ont rejeté tout recentrage de l’échiquier politique qui ouvrirait la voie à une participation dans le débat politique de la mouvance du FIS dans le cadre de la réconciliation nationale prônée par le président de la République. Cette alliance ne manquerait pas de susciter l’adhésion du RND d’Ahmed Ouyahia qui affiche une hostilité zélée à toute initiative politique qui remettrait en cause l’ordre établi. D’autant que le RND se suffit de la concorde civile qui a constitué, selon lui, le seul remède adéquat à la crise. La réconciliation nationale, idée de Bouteflika aujourd’hui adoptée par le courant nationalo-conservateur, est perçue par le RND comme un danger qui menace aussi bien les partis que les institutions. Dès lors, le RND n’hésitera pas à agiter le foulard rouge, et à prendre appui sur la mouvance dite démocratique, si cette initiative venait à mûrir pour prendre la forme souhaitée par ses contradicteurs, notamment par le recours, à terme, à de nouvelles élections. Il reste à savoir si l’alliance des démocrates pourra faire contrepoids et renverser la tendance en sa faveur, au moment où, dans l’autre flanc, les rangs des réconciliateurs grossissent à vue d’œil. La naissance de la Ligue de l’appel de la nation, initiée par des personnalités politiques et indépendantes partageant les mêmes aspirations pour la paix, est un indice de l’adhésion que suscite la réconciliation nationale. Elle intervient comme une caution de plus à Bouteflika et aux partis politiques qui assurent avec force tapage leur adhésion à la réconciliation nationale. Elle donne, en outre, du poids aux revendications des MSP, MRN, FFS et autres Ennahda en faveur d’une réconciliation dont on ne doute plus de l’adhésion populaire. Cette guerre de tranchées en sourdine entre les deux camps se jouera sur les chapitres des adhésions à leurs revendications respectives. Toutefois, les réconciliateurs paraissent en meilleure santé que leurs rivaux, d’autant qu’on murmure qu’une tendance lourde au sein du pouvoir serait favorable à la réconciliation. A.-C. M.

—————————–

L’éternel recommencement

Par Hani Rabah

Jamais le pays n’aura connu un pareil scénario, qui rappelle à bien des égards l’ambiance mi-folklore, mi-démago des nostalgiques débats récréatifs et exutoires sur les mythiques chartes nationales. C’étaient les glorieuses années de plomb, du parti unique et cetera.

Pourtant, avec les mêmes ingrédients du passé, on arrive aujourd’hui à inventer des cocktails explosifs, à déterrer des haches de guerre et à relancer sournoisement l’idée virtuelle d’un conflit civil. Par on ne sait quel timing mystérieux, sous couvert des dernières agitations, toutes les formations dites politiques se sont mises à cogiter et à remettre sur les tapis volants des décideurs des propositions, des idées de sortie de crise, des chartes, des pactes, des plates-formes, des mémorandums, des plans et des programmes. Le spectacle de cette profusion de solutions ressemble à des copies d’examen de dernière minute, dont la problématique est la même, celle de la transition que tout le monde désire, sauf de rares exceptions. Il y a ceux qui veulent allonger démesurément cette période transitoire, synonyme de statu quo rentier, comme il y a les nouveaux tenants de l’éradication des urnes, ceux-là mêmes qui renvoient toute idée de scrutin jusqu’à 2030 parce que le peuple est analphabète, il y a ceux qui courtisent l’ANP, actifs ou retraités, il y a encore des CNSA réincarnés, celles qui prônent ouvertement la création d’un Haut Comité d’Etat (HCE), ou d’autres comités machins juste pour contrecarrer l’autre machin.

C’est cela le spectacle partisan qui fait dire à certains milieux que cette situation préfigure un vide sidéral, annonce sans doute une mue inconnue. Pourquoi donc des propositions, comme si des institutions de l’Etat n’existaient pas ? Qu’est-ce qui a motivé ces appareils partisans à sécréter des solutions miracles ? . Aucune explication n’est donnée pour éclairer l’opinion déroutée par tant de dérobades et de retournements de vestes.

Mais cela rappelle étrangement janvier 1992, à la veille de l’annulation du processus électoral, quand le pays s’est réveillé sur la guerre des deux projets de société. Guerre qualifiée, selon les terminologies, entre la famille qui avance et la famille qui recule ou entre la force positive et l’axe négatif. Autrement dit, rien n’a changé en dix ans, malgré les morts et les drames, les présidents et les gouvernements, les conférences de l’entente nationale et la loi sur la concorde, les protagonistes de la crise sont toujours vivants, même ceux de 1962. On est en face des mêmes fossés, ces déchirements et ces ruptures en stand by, des mêmes forces antagoniques, des mêmes extrémismes sectaires. Rien n’a changé depuis 1992, sauf la création du RND.

Une parenthèse dans l’histoire de l’Algérie qui semble pousser Bouteflika à reconduire tout le monde aux vestiaires, à changer les décors et les règles du spectacle, à convoquer d’autres arbitres impartiaux et à n’accepter dans les tribunes que ceux qui remplissent les critères. Bref, Bouteflika veut appliquer à sa manière et selon son style la fameuse déclaration des 18 au lendemain des émeutes du 5 octobre 1988. Comme Chadli, il a eu ses émeutes, et il aura sa Constitution, les pleins pouvoirs et un pilotage à vue du néo processus démocratique, car, selon lui, celui de 1989 est à l’origine de la crise actuelle. H. R.

————————-

Seule l’urne !

L’Algérie est prise ces derniers temps d’une multitude de propositions et d’initiatives politiques où l’on avance tantôt des formules de sortie de crise – qui, somme toute, sont discutables quelle que soit leur teneur – tantôt des recettes de sorciers dont la finalité n’est que la préservation d’un sombre statu quo que menacerait la lumière des urnes. Pourquoi réclame-t-on une nouvelle période de transition ? Celles qui ont précédé ont-elles été payantes pour renouveler l’expérience ? La période ayant connu une direction collégiale n’est-elle pas celle de toutes les confusions, celle où tous les coups puants étaient permis justement parce qu’avant l’arrivée du président Liamine Zeroual il y avait absence d’un chef auquel on pouvait faire endosser clairement la responsabilité de la situation ? Et qu’après son élection, il ne tardait pas à claquer la porte, refusant de porter le chapeau ?

En réalité, la crise en Algérie a un nom : l’urne.

La boîte qui exprime le choix du peuple. Un choix qui, lorsqu’il s’est exprimé librement, se voyait remis en cause jusqu’à justifier un coup de force dont on ne finit pas de ressentir les conséquences négatives. Le peuple ne sait pas choisir, avançait-on. S’il ne sait pas choisir ses représentants, le peuple sait tout au moins à qui ne pas donner sa voix. Et aux yeux des textes, qu’ils soient divins ou constitutionnels, il est le détenteur de la souveraineté. Aucune solution, aucune formule, aucune potion magique ne pourrait venir à bout de la crise que vit le pays si elle ne venait pas à s’appuyer sur le peuple. Et il est difficile de voir le peuple appuyer une force qui n’émanerait pas de sa volonté ou un projet de société qu’il ne cautionnerait pas. Les gens lorsqu’ils sont approchés n’hésitent pas à vomir les pratiques usitées jusqu’ici, à l’instar du système des quotas, de la cooptation et de toutes les formules qui imposent au peuple une quelconque forme de tutelle. Le Président criait bien son refus d’une souveraineté limitée pour l’Algérie. Ce cri est autant valable pour le peuple qui, lui non plus, ne veut plus d’une souveraineté réduite. Lui imposer des choix contre son gré, cela s’appelle tout simplement de la dictature. Laissons donc l’urne parler démocratiquement, la nation Algérie ne s’en portera que mieux. M. Z.

————————

Au moment où le pouvoir semble se contenter du statu quo

Certains partis politiques recentrent leur démarche

Par Youcef Zirem

Les événements tragiques de Kabylie et de l’est du pays n’ont pas laissé indifférente la classe politique. La contestation populaire a, de l’avis des observateurs avertis, montré la cassure profonde qu’il y a entre le pouvoir et la société. Après une période de deux années et demie où les activités partisanes étaient très limitées, les formations politiques veulent reprendre, d’une certaine façon, l’initiative. Au moment où les autorités semblent se contenter de la gestion au jour le jour de la situation, les partis politiques s’activent à proposer des solutions à la crise. Dans cette quête d’une sortie de ce labyrinthe que le pays emprunte depuis plus d’une décennie, certains partis politiques recentrent carrément leur vision. Ainsi le RCD de Saïd Sadi plaide pour une courte transition sous la supervision de l’ONU. Pour rappel, le RCD était, il n’y a pas longtemps, contre une quelconque participation onusienne dans les affaires algériennes. Dans la résolution de son dernier conseil national, le RCD ne voit pas d’un mauvais œil les positions de l’Internationale socialiste et de l’Union européenne par rapport à la situation en Algérie. A bien des égards, le RCD se rapproche ainsi de la démarche du FFS qui n’arrête pas d’appeler à une commission d’enquête internationale sur ce qui se passe en Algérie. Pour rappel, le mémorandum du FFS transmis au chef de l’Etat et aux généraux décideurs envisage également une transition où le concours international serait présent. Il semble apparemment que le RCD ambitionne de s’engager dans une opposition frontale au pouvoir et propose, dans cette optique, une refondation nationale. De son côté, El-Islah d’Abdallah Djaballah a rendu publique, la semaine dernière, une esquisse politique où est envisagée une transition. Signataire du contrat national à Rome en janvier 1995, Djaballah a ignoré dans son esquisse des tas de revendications démocratiques. C’est le cas aussi du texte-appel signé par, entre autres, des personnalités nationales, le 1er juin dernier. Hier, les animateurs de la Ligue de l’appel à la nation ont, dans un meeting tenu à la salle Harcha, également insisté sur l’importance de l’islam et de la langue arabe. Cette ligue qui regroupe, entre autres, Mohamed Cherif Taleb du PNSD et Lahbib Adami d’Ennahda, a donné, hier, la parole à Ali Djeddi du FIS qui a plaidé pour la libération des dirigeants historiques de son parti. La composante hétéroclite de la Ligue de l’appel à la nation et son avènement dans une conjoncture où le système paraît dans une impasse totale suggèrent le désir de certains cercles du pouvoir de faire opposer, politiquement, cette nébuleuse au reste de la classe politique. C’est une recette qui a marché depuis une bonne décennie. Y. Z.

——————————

Le Président entre les réconciliateurs et les éradicateurs

La révision de la Constitution envers et contre tous

Par Kamel A. B.

La concorde nationale initiée par le président Bouteflika lors de sa sortie batnéenne a fait sortir tous les acteurs politiques de leur réserve. Cette annonce a fait voler en éclats la chimérique lune de miel gouvernementale et remis sur le tapis la contradiction fondamentale entre les partisans inconditionnels de la réconciliation nationale et ceux qui plaident pour un «HCE bis» pour la sortie de crise. Contre toute attente, le chef de l’Etat a clairement signifié, dans son allocution devant la hiérarchie militaire, à la veille de la célébration du 39e anniversaire de l’indépendance, qu’il n’était pas question de revenir à la case départ. Autrement dit, il n’y aura pas de nouvelle période de transition. Mais cette mise en garde ne s’adresse pas seulement aux partisans du statu quo né au lendemain de l’expiration du délai de la loi sur la concorde civile. Abdelaziz Bouteflika voulait démontrer qu’il n’était pas venu seulement pour cautionner les résultats mi-figue mi-raisin de cette loi, dont il n’est du reste qu’un exécutant, car elle ne saurait satisfaire son désir ardent, pour lequel il a été plébiscité en avril 1999, d’aller vers la paix et la relance économique. Après l’échec des tentatives de le faire partir par la mise en scène des figures emblématiques du régime, ses ministres sont mis à mal dans les secteurs stratégiques (finances, énergie, douanes, etc). Bouteflika contre-attaque en annonçant un programme triennal de relance économique tout en temporisant au sujet de la solution politique, dont dépend essentiellement la reprise économique, et la solution des problèmes sociaux est toujours en l’état. Le chef de l’Etat, qui n’a pas cessé de décrier la Constitution actuelle, a annoncé une révision constitutionnelle qui ouvrira la voie à de nouvelles élections et un nouveau rapport de force politique, véritable expression de la volonté populaire. Autrement dit, le président Bouteflika n’est pas disposé à partir. Il est conforté dans sa démarche par un environnement économique et politique international favorable. L’embellie économique se maintient et Bouteflika poursuit le resserrement des rangs avec les puissances mondiales qui sont mues par leurs intérêts économiques pragmatiques. Il devrait certainement attendre beaucoup du voyage qui le mènera demain aux Etats-Unis. Le président Bouteflika a eu affaire aussi aux événements de Kabylie qui en sont à leur troisième mois. Sur ce plan, les observateurs reprochent au Président de faire preuve de mollesse. Bien que la thèse du complot contre la nation soit ancrée dans le discours présidentiel, Bouteflika a préféré jouer à l’équilibriste entre la tendance islamo-conservatrice, dont certains ont été jusqu’à l’accuser de faire la politique des deux poids et deux mesures, et les autres qui voient en sa gestion de ce conflit une fuite en avant qui tournerait le dos à des revendications citoyennes. Misant certainement sur l’usure du temps et sur les contradictions inhérentes à ce mouvement, le président Bouteflika s’achemine résolument vers un référendum sur une nouvelle loi fondamentale qui ferait le consensus entre les différents courants qui traversent la société, sachant évidemment que la discorde que l’on veut créer autour de sa démarche souffre d’un facteur déterminant : l’adhésion de l’ensemble des Algériens. K. A. B.

—————————-

Après une dissolution toujours controversée

Le FIS incontournable ?

Par Mohamed Zaâf

Le Front islamique du salut, «n’est pas dissous mais interdit injustement, de manière agressive», a affirmé M. Ali Djeddi, ancien responsable de la commission politique du FIS, à l’issue du meeting tenu lundi par un panel national-islamiste à la salle Atlas, à Bab-El-Oued.

Cette petite phrase, en réponse à une question du Jeune Indépendant, vient rappeler que la décision d’interdire le FIS n’a jamais été notifiée, comme le prévoit la loi, à ses dirigeants, tous en prison à l’époque. M. Djeddi, qui s’est dit fidèle à la mission que s’est fixée son parti, reconnaissait cependant : «Il nous est fait interdiction de parler au nom du Front islamique du salut.»

Interdit ou dissous, accepté ou rejeté, le FIS est là ! Il est dans toutes les bouches, il fait les unes, ses dirigeants ne sont plus des pestiférés et se voient de plus en plus courtisés. Si ses adversaires, qui n’ont nullement lésiné sur les moyens, n’ont pu en venir à bout, le FIS est loin de sortir indemne d’un siège de dix ans d’usure. Décapité avant de se voir acculé à la clandestinité et à l’exil, il en subit aujourd’hui les retombées puisqu’un congrès annoncé voilà près de deux ans se prépare toujours laborieusement. Les divisions face à la formule de la concorde civile – jugée satisfaisante et défendue par les uns, rejetée pour «insuffisance chronique» par les autres – sont loin de faciliter ces assises destinées à désigner une direction provisoire. Une direction qui assumerait le rôle d’interlocuteur dans les éventuels pourparlers visant à la réconciliation nationale, un objectif que s’est fixé le chef de l’Etat. L’une des figures marquantes du FIS, Rabah Kebir, qui, à l’instar de Boukhamdam a couvé l’accord ANP-AIS, ne cache pas son hostilité à la tenue d’un congrès dans les conditions actuelles. Ce serait «organiser les obsèques du FIS», écrivait au début du mois courant Er-Ribat, son bulletin édité à Londres. Le bulletin louait, en revanche, sa position favorable à la concorde civile et à ses retombées positives. «Jamais cette idée de congrès n’aurait surgi si le contexte que nous avons aidé à créer par notre politique d’apaisement, concrétisée par le désengagement militaire de l’AIS que nous continuons à assumer, ne s’y prêtait pas», affirmait Er-Ribat. Cependant, au-delà de cette polémique, le fait que les autorités n’aient pas avancé dans l’application des engagements pris dans le cadre de l’accord avec Madani Mezrag n’est pas pour consolider la position de Rabah Kebir. Ce fait ne pourrait que l’affaiblir face à ses adversaires au cas où il décidait de prendre part à ce congrès baptisé au nom de Abdelkader Hachani, assassiné dans un attentat terroriste. Face à Rabah Kebir, dont l’appui au président Abdelaziz Bouteflika est moins réservé que celui des autres courants fissistes, il y a surtout ceux d’Alger qui s’appliquent au respect rigoureux de la ligne «Hachani», c’est-à-dire au choix d’un règlement global de la crise, le «contrat national» conclu au début de 1995 à Rome pouvant constituer une plate-forme de base à un tel règlement, pensent certains d’entre eux. Comme le FLN, le FIS se retrouve aujourd’hui, à la veille de ses assises, secoué par les mêmes problèmes que le grand frère hier. La question de la primauté du politique sur le militaire se pose avec autant d’acuité que celle de la primauté de l’intérieur sur l’extérieur. Les histoires de leadership ne sont pas non plus absentes, admet-on dans la mouvance FIS. Cependant, paradoxalement, c’est la base du Front qui se montre la moins vulnérable aux divisions. Prenant dans un premier temps parti pour l’un ou l’autre des dirigeants, les militants ont fini par se tracer une règle de conduite dans cette étape : aucune des personnalités du FIS n’a tort et chaque responsable, chaque courant, a le droit d’avoir sa propre vision. Sur le congrès, tous disent leur préférence pour sa tenue en Algérie. M. Z.