Les enseignants décidés à boycotter les examens
Les étudiants en médecine spéculent sur l’année blanche
Les enseignants décidés à boycotter les examens
Le Jeune Indépendant, 14 mai 2009
Les enseignants en sciences médicales des différentes universités du pays, déterminés à poursuivre leur grève cyclique illimitée, tiennent toujours à boycotter les examens. C’est ce qui a été annoncé hier par le secrétaire général du Syndicat national des professeurs et docents en sciences médicales (SNPDSM), le docteur Djijli, lors d’une conférence de presse organisée au centre Pierre et Marie-Curie (CMPC) de l’hôpital Mustapha d’Alger.
Le conférencier a précisé que la prochaine grève prévue du 24 au 26 mai sera suivie d’une assemblée générale au CPMC d’Alger. Il a souligné devant une large assistance d’enseignants et d’étudiants que le conseil national du syndicat veillera pour que les grévistes ne soient pas soumis à des sanctions.
«Je tiens à faire savoir qu’une réunion a été tenue la semaine dernière entre les différentes administrations universitaires à Alger lors de laquelle nous avons annoncé verbalement que les congés scientifiques seront gelés jusqu’à nouvel ordre. Nous tenons à dénoncer, par ailleurs, cette politique anarchique qui porte atteinte à nos droits», a déclaré M. Djijli.
Les délégués des étudiants en médecine, en pharmacie et en chirurgie dentaire présents à la rencontre ont exprimé à l’occasion leur inquiétude face au boycott des examens mais aussi au spectre de l’année blanche. Ils ont décidé de poursuivre leur action et de dénoncer la violation de leurs droits. Une journée de protestation sera organisée à cet effet samedi prochain à la faculté d’Alger, selon ces délégués.
«Nous sommes réellement pris en otage. Le recteur de l’université d’Alger, M. Tahar Hadjar, vient de nous rassurer qu’il n’y a pas de risque d’aller à une année blanche », ont-ils déclaré. «Les examens auront lieu, selon M. Hadjar, en juillet, mais vu la situation nous sommes dans le doute tant que les enseignants maintiendront leur décision de boycotter les examens», a estimé une déléguée des étudiants. Elle a rappelé que le mouvement est représenté par des personnes qui ne prennent position ni avec les syndicats des étudiants, ni avec l’administration des universités, ni même avec les enseignants.
«Nous comprenons la déplorable situation qu’endurent les enseignants, mais nous subissons pour notre part les conséquences des désaccords continuels entre les pouvoirs publics et les enseignants», a-t-elle ajouté.
Les protestataires ont lancé également un appel au ministre de l’Enseignement supérieur pour réagir vite et mettre un terme à cette situation. L’Union des étudiants algériens ainsi que l’Union générale des étudiants libres estiment, quant à eux, que les étudiants en médecine ont de très faibles chances d’échapper à une année blanche.
Fazila Boulahbal