Professeur Mohand Issad : «Un premier pas vers la libéralisation politique»
El Watan, 5 février 2011
Commentant l’annonce faite par le chef de l’Etat au sujet de la levée de l’état d’urgence, le professeur Mohand Issad a déclaré que tout ce qui va dans le sens de la libéralisation politique «est une bonne chose», estimant que son maintien depuis vingt ans «n’avait aucun sens».
Contacté par téléphone, l’ancien président de la Commission nationale de la réforme de la justice espère voir en cette annonce «un premier pas vers plus de liberté et vers la consécration réelle de l’Etat de droit».
Quant aux motivations qui ont amené le pouvoir à prendre cette mesure, le professeur Issad a indiqué que «cette décision est dictée par ce qui se passe en Tunisie, en Egypte et au Yémen». Ces évènements «devaient avoir une répercussion directe sur l’Algérie», a-t-il dit.
La levée de l’état d’urgence, instauré depuis 1992, aura un impact important sur la vie politique nationale, selon le professeur Issad.
Car «cette mesure permettra une expression libre, comme elle permettra aux partis politiques, également, d’activer normalement sans entraves, pour peu que le pouvoir respecte les lois», a-t-il estimé.
Pour lui, la grande revendication des Algériens «est le respect des lois, seule condition pour la protection de l’Etat et des citoyens», tout en précisant que le maintien de cette loi, jugée scélérate par l’opposition, est «politiquement inopportun».
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