Sellal: «Ces visites, c’est pour préparer le bilan du gouvernement devant le Parlement»

SELLAL À PARTIR DE RELIZANE

«Ces visites, c’est pour préparer le bilan du gouvernement devant le Parlement»

De notre envoyé spécial à Relizane, Kamel Amarni, Le Soir d’Algérie, 24 novembre 2013

«Nous nous dirigeons vers des élections présidentielles. C’est pour cela que nous sommes en train de faire cette tournée à travers le pays. Car le gouvernement doit présenter son bilan devant le Parlement en début d’année.» C’est ainsi que Abdelmalek Sellal a entamé son intervention, hier samedi, devant les «représentants de la société civile», à Relizane.
Pour rappel, le bilan en question est celui de Abdelaziz Bouteflika depuis 1999. A juste un peu plus de quatre mois des élections présidentielles, le Premier ministre, qui sillonne tout le pays à une allure accélérée depuis quelques semaines, affirmera pourtant, à partir de Relizane, qu’«il ne s’agit pas là d’une campagne électorale. Ce gouvernement n’a comme objectif que le suivi de l’application, sur le terrain, du programme du président de la République». Affirmant encore une fois, comme il l’avait fait à partir de Sidi-Bel-Abbès, que «je n’ai aucune ambition. Nous sommes là juste pour servir le pays. Il n’y a pas de place à la démagogie dans notre politique. Mais nous croyons aussi que le peuple algérien est souverain. Il est le propriétaire exclusif de la terre, des richesses, et de la souveraineté nationale».
Ici, et pour sûr, Sellal s’adresse beaucoup plus au citoyen électeur ! Comme à chacune de ses sorties, le Premier ministre insiste sur la «stabilité». «Aujourd’hui, dira-t-il, nous vivons dans la stabilité. Tant sécuritaire, politique, économique et sociale». Aussi, insistera-t-il sur «l’effort que consent l’Etat sur le front social. Beaucoup de pays nous ont posé la question à plusieurs reprises : pourquoi dépensez-vous autant dans le social ? Notre réponse a toujours été simple : nous sommes en train de rattraper un retard immense occasionné par la colonisation d’abord et la décennie du terrorisme ensuite.»
A Relizane, il faut dire que Sellal a eu la tâche facile. Le président de l’APW qui l’avait précédé à la tribune n’a consacré son intervention qu’à un seul point : «Levons-nous tous dans cette salle pour saluer et exhorter son excellence, le Président Abdelaziz Bouteflika, à se représenter pour un quatrième mandat.» Il sera imité par le… wali de Relizane dont toute l’intervention sera également consacrée à Bouteflika qu’il tenait, par ailleurs, «à remercier pour avoir renouvelé sa confiance en ma personne».

«Je parle aux Algériens dans leur langue»

Visiblement agacé de se voir régulièrement «caricaturé» à propos de son style langagier, et sa non-maîtrise de l’arabe classique, Sellal lâchera : «Notre drapeau flottera à nouveau cette semaine.» Il parlait d’une promotion internationale de quelques chercheurs algériens dans le domaine de la recherche spaciale. «Mais j’espère que mon propos ne sera pas caricaturé cette fois ! Moi, quand je parle, je m’adresse aux Algériens et je leur parle avec leur langue. Le jour où je m’adresserai à des étrangers, j’utiliserai une autre langue.» Il le disait avec un ton grave, dépourvu de toute ironie, ce qui dénote une certaine amertume chez l’homme.
Violemment critiqué également à propos de ses précédents propos s’agissant du système éducatif et universitaire excessivement dominés par les sciences sociales, Sellal ne recule pas : «Il faut adapter l’Université de Relizane à la réalité du terrain. Il n’est pas possible que cette université continue à ne former que dans le droit, les langues, les lettres, etc. Il nous faut, ici, par exemple, un grand institut d’agronomie.»

Il revient par ailleurs sur un autre de ses thèmes favoris : l’investissement. «Il faut faciliter au maximum l’acte d’investir car, au final, la lutte contre la bureaucratie, c’est cela et non pas que l’état civil.»
K. A.