Khalifa Bank, les « spoliés » reçoivent un acompte de 5%
El Kadi Ihsane, Maghreb Emergent, 05 Février 2011
C’est le président du Collectif des clients spoliés de la banque El Khalifa qui l’a annoncé ce samedi lors de la réunion de la coordination pour un changement démocratique (CCD) auquel son collectif participe. « Des victimes » ont reçu un acompte de 5% des préjudices subis.
Omar Abed a fait une intervention tonitruante très remarquée ce samedi à la maison des syndicats à Dar El Beida ou se tenait une réunion préparatoire à la marche du 12 février prochain à l’initiative de la coordination pour un changement démocratique (CCD). Le président du collectif des clients spoliés de la banque El Khalifa a déclaré que le liquidateur de la banque, Moncef Badsi a adressé à une partie des « victimes » un courrier pour les informer qu’un acompte de 5% de leur créance « est disponible dans les bureaux de la liquidation ». Omar Abed a mis en relation cette mesure, prise sans effets d’annonce, avec la présence de son collectif dans la CCD. « Les courriers sont partis le surlendemain de la médiatisation de notre participation à la marche du 12 février » a-t-il déclaré. Il a également distribué aux présents un communiqué ou il affirme au nom du collectif, « les médecins voient leurs salaires augmenter sensiblement, puis les policiers, puis le personnel paramédical et les sages femmes, il était temps (pour nous…) en ces temps d’inflation officieuse à deux chiffres ».
Un remboursement intégral qui tarde
Le communiqué affirme plus loin « Monsieur Bouteflika s’est soudainement remémoré ses nombreuses promesses publiques concernant le recouvrement par les clients de la banque El Khalifa de leur bien spolié, mais au rythme de 5% à chaque soulèvement populaire contre les démocraties héréditaires, le remboursement intégral risque de prendre beaucoup trop de temps ». Omar Abed a ajouté que son collectif qui revendique plusieurs milliers de « clients spoliés » participera à la marche programmée pour le 12 février, malgré l’annonce de la levée imminente de l’état d’urgence par le Conseil des ministres du 03 février dernier. La faillite frauduleuse en mars 2003 de Khalifa Bank, première des banques privées alors, a provoqué un préjudice évalué à plus de 1,5 milliard de dollars. Les méga dépôts de dizaines d’institutions et d’entreprises publiques ont alimenté l’essentiel de cette perte sans précédent dans l’histoire financière du pays. Des milliers d’épargnants particuliers ont également été grugés dans ce scandale. La loi ne garantit des remboursements qu’à hauteur de 600 000 dinars. Le collectif présidé par Omar Abed a organisé de nombreux rassemblements de protestation, notamment devant le ministère des Finances à Alger. Détenu en Grande Bretagne, ou il s’était refugié, Abdelmoumen Khalifa, le Pdg de la banque est soumis à une procédure d’extradition vers l’Algérie ou il a été condamné à la prison à vie en mars 2007.