Une forte délégation américaine à Alger: Chevron et Exxon arrivent en Algérie

El-Houari Dilmi, Le Quotidien d’Oran, 22 janvier 2024

Au sujet de l’arrivée annoncée en Algérie des majors américains Chevron et Exxon, «c’est la première fois depuis l’indépendance de l’Algérie que ces géants américains s’installent en tant que partenaires directs de Sonatrach et non comme des collaborateurs de second ou troisième degré dans un partenariat international», avait déclaré en août dernier, le chef de la diplomatie algérienne Ahmed Attaf lors d’une visite à Washington.

En effet, encouragée par le nouvel arsenal législatif et réglementaire lié à l’acte d’investir, la nouvelle loi sur l’investissement, mais également celle sur les hydrocarbures, une forte délégation de vingt-six (26) hommes d’affaires américains sont arrivés, hier dimanche à Alger, en vue d’affiner des projets de partenariat économique et commercial et éventuellement signer des contrats.

Après l’arrivée d’Occidental Petroleum Corporation (OXY), l’État algérien mène des négociations très avancées pour définir les termes de la coopération avec les deux autres géants des hydrocarbures américains Exxon et Chevron pour l’exploitation de vastes réserves gazières du pays.

S’exprimant, hier, sur les ondes de la Radio nationale, le président du Conseil d’affaires algéro-américain, Smail Chikhoune, a déclaré que «Oxy et Chevron, comptant parmi les plus grandes compagnies pétrolières américaines, ont très bien avancé dans les discussions avec la Sonatrach et devraient signer bientôt des contrats». Smail Chikhoune a souligné que «cela constituerait de bons points quant à l’attractivité du climat des affaires en Algérie».

Au regard du contexte géopolitique prévalant actuellement et dominé par la guerre contre le peuple palestinien, le président du Conseil d’affaires algéro-américain n’a pas manqué de rappeler que «dans leur démarches, les conseils d’affaires américains de par le monde ne s’encombrent pas des questions politiques et se limitent aux strictes affaires économiques». La forte délégation d’hommes d’affaires américains est essentiellement constituée d’acteurs dans le secteur de l’énergie, mais pas seulement puisqu’il est aussi question de projets de réalisation dans le domaine des travaux publics à l’instar du chemin de fer et des ouvrages d’art, selon Smail Chikhoune. Ainsi, trois jours durant, des discussions auront lieu avec plusieurs institutions et acteurs économiques algériens à commencer par le ministère de l’Industrie, l’AAPI (Agence algérienne pour la promotion de l’investissement) et le CREA (Conseil du renouveau économique algérien), la Sonatrach, la Sonelgaz, Alnaft et Madar Holding entre autres, a encore précisé l’invité de la Radio.

Evoquant la récente déclaration du ministre de l’Energie et des Mines, Mohamed Arkab, exhortant les partenaires américains à venir investir dans le domaine minier, Smail Chikhoune a souligné «l’exigence algérienne en matière de transfert de savoir-faire via la formation, puisque la partie américaine ne peut qu’être intéressée par le secteur minier porteur de gros avantages, mais de notre côté nous exigeons d’intégrer la formation et aussi de produire certaines pièces nécessaires aux forages et autres services dans l’exploration». « Cela est d’autant plus intéressant pour nos partenaires américains que l’Algérie peut être un portail vers l’Afrique et le Moyen-Orient via les différentes zones de libre-échange», a-t-il précisé.