Une enquête pour renforcer la sécurité interne de l’ONU

Attentat suicide contre la représentation onusienne à Alger

Une enquête pour renforcer la sécurité interne de l’ONU

El Watan, 16 janvier 2008

C’est lors d’un point de presse animé en fin de journée (du lundi) à New York, USA, que le porte-parole du secrétaire Ban Ki-moon a annoncé « la nomination d’un groupe indépendant ayant pour mission d’établir les faits lors des attentats d’Alger contre l’ONU ».

La décision a été prise par Ban Ki-moon après la remise par le secrétaire général adjoint à la sûreté et à la sécurité du rapport préliminaire sur les circonstances qui ont conduit à l’attaque terroriste. « Le secrétaire général a désormais décidé de nommer un groupe indépendant chargé d’établir tous les faits concernant l’attaque d’Alger et de traiter des questions stratégiques essentielles visant à assurer et à renforcer la sécurité du personnel des Nations unies dans leurs opérations à travers le monde. Le groupe s’efforcera d’obtenir la pleine coopération des autorités gouvernementales algériennes », a déclaré le porte-parole de l’ONU. Ce groupe, a noté le responsable, sera composé d’experts internationaux extérieurs au système des Nations unies qui seront annoncés prochainement et aura un mandat détaillé. Le porte-parole a relevé que Ban Ki-moon « reconnaît pleinement la réalité de l’environnement dans lequel l’ONU opère dans le monde ainsi que la nécessité de travailler activement avec le soutien des Etats membres en vue d’améliorer la sécurité du personnel ». Il a réaffirmé son engagement de continuer à œuvrer avec les Etats membres pour améliorer la sécurité de son personnel. Le 11 janvier, Ban Ki-moon avait reçu le rapport préliminaire du secrétaire général adjoint à la sécurité et à la sûreté, David Veness, qui avait été dépêché à Alger, juste après l’attentat, accompagné de Kamel Dervis, administrateur du Plan des Nations unies pour le développement (Pnud), dont le siège a été totalement rasé par l’explosion. Le rapport est en fait une évaluation du système de sécurité interne des bureaux de l’organisation à Alger. D’ailleurs, le communiqué, rendu public par l’ONU juste après les attentats, a fait état surtout de la nécessaire réévaluation du système de sécurité à Alger et de l’assurance pour les victimes de recevoir toute l’aide médicale nécessaire et l’obtention pour les familles de ceux qui ont été tués d’un soutien aussi bien psychologique que financier. Toutefois, Ban Ki-moon n’a pas manqué de rappeler aux Etats membres de l’ONU leur « responsabilité en premier ressort » de la sécurité du personnel de l’organisation. Pour leur part, les autorités algériennes sont restées confiantes, estimant que cette décision de désigner un groupe d’experts indépendants pour établir les faits relatifs à l’attentat du 11 décembre 2007 est « interne » à l’organisation. « Nous n’avons aucun commentaire à faire sur cette décision parce qu’elle concerne le fonctionnement interne de l’organisation (…) Il n’a jamais été question de mener une enquête sur l’attentat, mais plutôt sur les mesures de sécurité interne dans le but de renforcer celles-ci non seulement en Algérie, mais aussi ailleurs dans le monde. L’Algérie a été l’un des premiers pays à avoir souffert du terrorisme, et qui a de tout temps appelé les Etats à une meilleure coopération en matière de lutte. Tout le monde est conscient aujourd’hui du danger de ce phénomène, y compris l’ONU », a déclaré une source diplomatique. « Le groupe d’experts indépendants de l’ONU qui doit être constitué ne porte pas atteinte à la crédibilité des enquêtes des services de sécurité, lesquels ont apporté toute leur aide au secrétaire général adjoint à la sécurité et à la sûreté, David Veness, lorsqu’il a été dépêché sur Alger », a précisé une source sécuritaire.

Salima Tlemçani