Louisa Hanoune réclame le départ de Khelil et de Temmar

Gestion des secteurs de l’économie et des hydrocarbures

Louisa Hanoune réclame le départ de Khelil et de Temmar

El Watan, 25 novembre 2006

Mme Louisa Hanoune, porte-parole du Parti des travailleurs, n’était pas, hier, avare en mots ni en adjectifs pour demander le départ du gouvernement de deux ministres, lesquels, selon elle, ont une large part de responsabilité dans « la guerre de décomposition » qu’a connue, ces dernières années, le pays.

Chakib Khelil, ministre de l’Energie et des Mines, et Abdelhamid Temmar, ministre des Participations et de la Promotion des investissements, ont été durement écorchés par la première responsable du Parti des travailleurs (PT), qui les a qualifiés d’« hommes dangereux ». Au yeux de la porte-parole du PT, qui s’exprimait, hier, lors d’une conférence de presse, au siège de son parti, à Belfort, « le départ de ces deux hommes serait un signal fort ». « Nous applaudirons le départ de ces deux ministres, car c’est une question de souveraineté », a-t-elle encore dit. Mme Hanoune reproche, d’abord, au ministre de l’Energie et des Mines son « comportement » vis-à-vis de la loi sur les hydrocarbures. Tout en se félicitant des amendements apportés à la loi sur les hydrocarbures, qui permettront, a-t-elle dit, « de rétablir la souveraineté nationale sur les richesses du pays », Mme Hanoune met en garde contre les dangers qui guettent encore Sonatrach. « Sonatrach est toujours en danger », a-t-elle averti. Abdelhamid Temmar, qu’elle a qualifié d’« hécatombe », a été, encore une fois, critiqué sur ses « orientations » par rapport aux privatisations. Mme Hanoune trouve « scandaleux » que ce ministre ait osé demander aux Canadiens à venir se marier en Algérie. « C’est une insulte à la République », selon Mme Hanoune, qui a tenu à réitérer la position de son parti à l’égard de la politique de privatisation des entreprises publiques et l’ouverture des capitaux des banques publiques, qui, selon elle, « menacent la stabilité économique et sociale du pays ». Mme Hanoune, qui accusait de « hauts responsables » d’avoir fermé l’œil sur « la politique de bradage » de ces deux hommes, n’a voulu souffler mot sur l’identité de ces « hauts responsables ». La première responsable du PT s’est, une nouvelle fois, félicitée de l’augmentation des salaires des travailleurs, décidée lors de la dernière tripartite, relevant, toutefois, que celle-ci « reste largement insuffisante, au regard de la détérioration sensible du pouvoir d’achat des citoyens ». Evoquant, par ailleurs, les prochaines élections, locales et législatives, qui devront se tenir dans moins de six mois, Mme Hanoune a plaidé pour « l’assainissement du climat politique et social du pays », pour permettre, a-t-elle dit, « aux citoyens d’accomplir leur devoir dans les meilleures conditions possibles ». « C’est un test (les élections) dangereux parce que à six mois de ces élections, il y a toujours des paradoxes et des contradictions extraordinaires », a-t-elle estimé. Elle exhorte le gouvernement d’arrêter « la déréglementation et le bradage des richesses du pays ». Elle a appelé « à mettre en place une politique sociale à même de prendre en charge les couches défavorisées et de protéger les travailleurs contre les retombées de l’ajustement structurel des entreprises ». Mme Hanoune a, en outre, salué le retour de la Gendarmerie nationale dans la région de Kabylie. Sur un autre plan, Mme Hanoune a estimé que la participation algérienne, « très diversifiée », à la conférence internationale en soutien aux femmes palestiniennes, prévue en décembre en Algérie, « démontre de l’existence d’un consensus national autour de la question palestinienne ». Tout en soulignant l’« importance » de cette conférence, organisée à l’initiative de son parti, Mme Hanoune a expliqué que la préparation de cette rencontre, intervenant dans une conjoncture « extrêmement difficile », constitue « une priorité » et sa réussite « demeure un défi pour le parti ». Une conférence internationale en soutien aux femmes palestiniennes se tiendra les 9, 10 et 11 décembre à Alger, où une « forte participation » algérienne et étrangère est attendue, pour dénoncer la politique discriminatoire des Israéliens, notamment à l’égard des femmes et des enfants palestiniens, et ce, sur la base des témoignages et des données chiffrées.

Rabah Beldjenna