Le nucléaire civil est lancé

Pleins pouvoirs au Commissariat de l’énergie atomique

Le nucléaire civil est lancé

Le Jour d’Algérie, 8 octobre 2007

Datant du 1er décembre de l’année 96, le décret présidentiel n° 96-463 portant création, organisation et fonctionnement du commissariat de l’énergie atomique vient d’être revu par le chef d’Etat, M. Abdelaziz Bouteflika.

Un seul article, le quatrième bis en l’occurrence, a été inséré dans ce document. Celui qui a trait à la protection des personnes, des biens et de l’environnement contre les effets du rayonnement ionisant. Ainsi, les missions du commissariat de l’énergie atomique sont définies en vertu de ce nouveau décret institué par Bouteflika et paru le mois dernier ans le Journal Officiel. En ce sens, ledit commissariat est donc chargé de délivrer, modifier, suspendre ou retirer les autorisations des activités utilisant des sources de rayonnements ionisants, mentionne- t-on dans le nouveau décret. Et d’ajouter que cette structure a aussi pour mission d’établir et tenir les registres nationaux des sources de rayonnements ionisants et de la comptabilité des matières nucléaires, de même que de passer sous contrôle et/où inspection les installations renfermant des sources de rayonnements ionisants ou des matières nucléaires. Le commissariat de l’énergie atomique est aussi chargé «d’approuver les dispositifs de sûreté et de sécurité mis en place par les utilisateurs de sources de rayonnements ionisants et d’assister les autorités compétentes sur les sujets se rapportant à la sûreté et la sécurité des sources de rayonnements ionisants et à la gestion des situations d’urgence radiologique et nucléaire» stipule également le nouveau décret. Et les missions du commissariat de l’énergie ne s’arrêtent pas là puisque, selon le même document, cette structure est aussi tenue d’élaborer le programme prévisionnel des autorisations de détention et d’utilisation des sources de rayonnements ionisants et le programme annuel d’inspection des activités utilisant des sources de rayonnements ionisants. Par ailleurs, ce qu’il y a lieu de retenir et de la promulgation de ce nouveau décret et de l’analyse de son contenu, c’est le fait que l’élaboration de celui-ci s’inscrit en droit ligne avec le souci de l’Algérie officielle d’instaurer une totale transparence en matière de développement et de recherche nucléaire et ce, dans le but de mettre cette énergie à disposition d’une utilisation civile. Faut-il également relever que l’attitude adoptée par l’Algérie en matière de nucléaire est très appréciée par l’Agence internationale d’énergie atomique (Aiea) qui prend en considération les implications multiples de notre pays dans le sens d’anti-prolifération des armes nucléaires. Mieux, l’Algérie est même sollicitée par les puissances mondiales, telles que la France et la Russie et les USA, en vue de procéder à la mise en place des soubassements d’une coopération fructueuse dans le domaine de l’énergie nucléaire. Il faut aussi rappeler qu’au mois de janvier dernier, Alger a abrité les travaux de la conférence régionale africaine sur le nucléaire organisée sous le thème «La science et la technologie au service du développement».

A cette occasion, le président Abdelaziz Bouteflika a plaidé pour l’accès des pays africains aux technologies nucléaires civiles. Soulignons enfin que l’Algérie dispose de deux réacteurs nucléaires expérimentaux en activité depuis 1995 à Draria (Alger) et Aïn Ouassara (Djelfa) et placés sous le contrôle de l’AIEA, qui les inspecte régulièrement.

Par Karim Aoudia