Sonatrach en appelle à la Banque mondiale

POUR S’ASSURER DE LA TRANSPARENCE DES PASSATIONS DE MARCHES

Sonatrach en appelle à la Banque mondiale

Le Soir d’algéri 6 décembre 2006

Sonatrach vient de signer avec la Banque mondiale un contrat d’assistance technique remboursable qui permettra à la compagnie nationale de mieux maîtriser les procédures de passation de marchés. Ce contrat intervient au moment où un rapport de l’Inspection générale des finances accuse les responsables de Sonatrach d’avoir eu recours de manière abusive au gré à gré. Une mesure qui ne devrait être prise qu’à titre exceptionnel conformément à la directive de passation de marchés A-408 du 12 octobre 2004. De l’avis même du ministre de l’Energie et des Mines, la compagnie souffre d’un déficit en cadres spécialisés dans la passation de marchés.
L’accord signé lundi dernier par le directeur de la Banque mondiale pour les pays du Maghreb et la directrice centrale Audi Groupe porte sur «un appui de la Banque mondiale dans le cadre de l’amélioration des procédures et particulièrement des documents standards de passations de marchés de la Sonatrach». Ce n’est pas la première fois que Sonatrach en appelle à l’assistance de la Banque mondiale. Un contrat similaire avait déjà été signé en 2003 et portait sur la préparation des dossiers de passation de marchés. Pendant seize mois, des experts prodigueront des conseils pour «l’élaboration de dossiers techniques standards pour les marchés de fournitures, travaux et montages d’installation et services physiquement quantifiables». Au terme de cette période, Sonatrach devrait «moderniser encore davantage son dispositif de passation de marchés et d’en renforcer la transparence et l’efficacité par la production de spécificités techniques plus claires et plus précises». S’exprimant à ce sujet, le président-directeur général de la Sonatrach a expliqué que «ce contrat marque une étape quantitative nouvelle dans la poursuite du renforcement des conditions optimales d’application de notre procédure d’appel d’offres et d’implication des cadres et des managers dans l’amélioration constante du fonctionnement et des performances de Sonatrach. Il s’inscrit dans notre démarche de renforcement continu de nos outils et de nos techniques et vient en prolongement des prestations déjà fournies par la Banque mondiale ». De son côté, le représentant de l’institution onusienne a certifié que «le projet exprime très clairement toute la détermination de la Sonatrach à renforcer le cadre réglementaire régissant la passation de marchés et à en fixer de manière transparente les règles qui y prévalent ». Des conditions clairement édictées par la directive A-408 qui stipule que le gré à gré ne doit pas être érigé en règle. Le maître de l’ouvrage peut dans des cas précis recourir au gré à gré après autorisation du numéro un de la Sonatrach. Cette procédure ne peut s’appliquer que «lorsque l’appel d’offres se révèle infructueux ; lorsque des circonstances exceptionnelles, dûment établies sur la base de dossiers et justificatifs, nécessitent des opérations d’urgence incompatibles avec les délais exigés par un appel à la concurrence ou lorsque le matériel demandé fait l’objet de droits exclusifs et qu’il est établi. Les attributions de marchés par voie de gré à gré doivent être publiées au BAOSEM». La directive ne précise néanmoins pas qu’est-ce qu’un caractère urgent ni ce que sont les circonstances exceptionnelles. Et c’est justement ces interprétations laissées à l’appréciation des gestionnaires qui sont à l’origine des scandales qui sont régulièrement révélés. Nawal Imès