La ville de Hassi Messaoud transformée en EPIC

La ville de Hassi Messaoud transformée en EPIC

Elle passe de Zerhouni à Khelil

La Nouvelle République, 5 novembre 2006

Hassi Messaoud, la ville qui a soulevé une polémique inédite ces deux dernières années, se dote d’un statut tout aussi inédit. Elle est transformée en Etablissement public à caractère commercial et industriel. Dotée d’un conseil d’administration, la ville filtre de sa tutelle actuelle – le ministère de l’Intérieur et des Collectivités locales – pour passer sous la coupe du ministère de l’Energie et des Mines.
C’est ce que révèle la publication du décret exécutif, n° 06-322 du 25 Chaâbane 1427, correspondant au 13 septembre 2006, fixant les missions, l’organisation et les modalités de fonctionnement de l’organisme de la ville nouvelle de Hassi Messaoud. Ce texte attribue à la capitale du pétrole algérien le statut d’Etablissement de gestion de la ville nouvelle de Hassi Messaoud. «Il s’agit d’un établissement public à caractère industriel et commercial doté de la personnalité morale et de l’autonomie financière, régi par les règles administratives dans ses relations avec l’Etat et par les règles commerciales dans ses rapports avec les tiers.»
Cet établissement, dont le siège est situé au chef-lieu de la ville nouvelle de Hassi Messaoud, sera placé sous tutelle du ministre de l’Energie et des Mines, avec les fonctions classiques d’une entité administrative du territoire national, avec, cependant, cette singularité de n’être ni une assemblée populaire communale, ni une daïra et ni une wilaya.
L’EPIC en question sera dotée, en effet, d’un conseil d’administration présidé par le ministre de tutelle ou son représentant avec un directeur général dont la désignation fait partie des prérogatives du ministre en charge de l’Energie. Le conseil, qui veillera sur la gestion des affaires publiques, aura une composante multisectorielle en relation directe avec les besoins qu’exige la gestion d’une cité.
Le décret, qui exprime clairement la vocation «pétrolière» de la ville, précise, néanmoins, que cette dernière ne se délestera pas pour autant de la représentativité locale, à l’instar du wali , du président de l’Assemblée populaire de wilaya d’Ouargla et du président de l’Assemblée populaire communale de Hassi Messaoud. Ils ont le statut de membres du conseil d’administration. Outre la réalisation d’un îlot énergie de 858 ha réservé aux firmes et compagnies pétrolières, la nouvelle ville de Hassi Messaoud bénéficie d’un programme général de développement. Il prend en charge les besoins en infrastructures que nécessite la vie urbaine moderne avec un espace d’habitation destiné à une population de 80 000 habitants, des équipements administratifs, d’éducation, de formation et de recherche ainsi que des centres de loisirs, des infrastructures de traitement des déchets et des eaux usées ainsi qu’une ceinture verte.
Le même numéro du Journal Officiel a comporté un décret délimitant le territoire de la nouvelle ville.
Le décret exécutif n°06-321 du 25 Chaâbane 1427, correspondant au 18 septembre 2006, portant création de la ville nouvelle de Hassi Messaoud précise que la nouvelle ville sera érigée sur le territoire de la commune actuelle après modification des limites territoriales des communes de Hassi Messaoud et Hassi Benabdallah qui abrite le site de Oued El-Meras. Elle s’étendra sur 4483 ha dont 3205 ha inclus dans le périmètre d’urbanisation et d’aménagement de la ville nouvelle, 1 161 ha pour le périmètre d’extension future, 313 ha pour la protection de la ville nouvelle et 965 ha seront consacrés à la zone d’activité logistique.
Le décret met un accent sur le caractère «énergétique» et de pôle de recherche universitaire et pétrolière de la ville sans omettre de rappeler les fonctions culturelle, sportive et de loisirs. Dans un premier temps, la délocalisation de la ville s’entamera avec le transfert des habitants des bidonvilles, des constructions illicites et de l’habitat précaire. Selon un récent recensement, il s’agit de déplacer 505 familles. Pour ce faire, une première enveloppe budgétaire a été dégagée par le ministère de l’Habitat à travers le Fonds spécial du Sud. D’un montant de 500 millions de dinars algériens, budget est destiné à la construction de 540 logements ainsi que les structures de bases telles une école primaire, une antenne administrative, un centre commercial, une brigade de la Gendarmerie nationale et une unité de la Protection civile.

05-11-2006
M. Zentar