Les syndicalistes de Rouiba veulent la réforme de l’UGTA

Sidi Saïd accusé de «mutisme» et de «complicité»

Les syndicalistes de Rouiba veulent la réforme de l’UGTA

Le Quotidien d’Oran, 12 février 2006

Les syndicalistes de la zone industrielle de Rouiba, réunis, hier, en assemblée générale au siège de la SNVI avec le conseil exécutif de l’union locale de Rouiba, ont tiré à boulets rouges sur la direction de l’UGTA.

Les syndicalistes de Rouiba reprochent à cette dernière sa «démission flagrante» face à la multiplication des conflits socio-professionnels des travailleurs de la zone industrielle. Les syndicalistes vont plus loin en accusant le patron de la centrale syndicale de «mutisme», voire de «complicité avec les pouvoirs publics» face à la dégradation de la situation du monde du travail en dépit des déclarations relatives à la relance économique mise en oeuvre par le gouvernement. En effet, dans une déclaration remise à la presse il est écrit que: «l’UGTA reste étrangement et dangereusement passive devant la multiplication des conflits sociaux, laissant le terrain aux syndicats autonomes dont l’agressivité, la vivacité et l’action entament gravement, la représentation de l’UGTA». Et donc pour les syndicalistes, «il n’est pas question de se laisser faire, l’heure est à l’impulsion d’une dynamique nouvelle et à l’intensifications de l’activité syndicale pour mieux défendre les intérêts des travailleurs». Les intervenants, lors des débats, se sont tous accordés à dire: «qu’il est nécessaire de procéder à une réforme de l’organisation qui se fait de plus en plus sentir». Aussi, il est indiqué dans la déclaration qui a sanctionné cette réunion «qu’à l’occasion de la célébration du cinquantenaire de la création de l’UGTA, une réflexion pour une réforme de tous les aspects de l’organisation doit être engagée lors du prochain congrès de l’UGTA. Celle-ci doit toucher l’ensemble des statuts de l’UGTA, notamment l’organigramme, le financement, le patrimoine tout en consacrant l’indépendance de l’organisation de toute chapelle politique ou autres. Néanmoins le choix de la protestation dans la rue n’a pas été retenu par l’assemblée. Sur un autre chapitre, certains syndicalistes ont même proposé un retrait de confiance au secrétariat général de la centrale syndicale. «Il y a malheureusement un grave dysfonctionnement qui affecte les organes de l’UGTA et l’absence d’une véritable démocratie syndicale au sein de l’organisation», s’est exclamé un syndicaliste.

Par ailleurs, les syndicalistes précisent que le mode de gestion et celui actuel de désignation des dirigeants des entreprises publiques et l’absence de clarification quant à un pouvoir attribué à ces derniers qui interviennent dans le process décisionnel, sont à l’origine de nombreuses situations conflictuelles que connaissent nombre d’entreprises.

«Compte tenu de toute cette anarchie dans le monde du travail», soulignent les syndicaliste de la zone industrielle de Rouiba, rendez-vous a été donné, le 24 février prochain, jour de la célébration du cinquantenaire de la création de l’UGTA, devant le siège de la centrale syndicale à Alger. Les participants à cette action ont décidé de porter des brassards noirs en signe de deuil et de mécontentement.

K.R.