Des syndicats autonomes créent une confédération

Des syndicats autonomes créent une confédération

par M. Aziza,Le Quotidien d’Oran, 23 décembre 2012

Les syndicats autonomes ont décidé de créer une confédération. Ils ont en fait relancé un vieux projet, qui date depuis des années mais qui n’a pas abouti. Cette alliance se veut comme une force syndicale forte et qui a du poids, pour contrer l’influence de l’UGTA dans la prise de décision concernant les volets social et professionnel des travailleurs.

Comment ? Les syndicats autonomes, réunis hier, au siège de l’Union nationale des personnels de l’éducation (Unpef) ont affirmé, par la voix du SG, Sadek Dziri, qu’une fois la confédération mise sur pied, ils vont lutter pour participer activement dans les prochaines tripartites. Le SG de l’Unpef a dénoncé la marginalisation des syndicats autonomes dans ce genre de réunions (tripartites). «Pourtant, les syndicats autonomes sont les plus représentatifs des travailleurs», a-t-il insisté. Lyès Merabet, SG du Syndicat national des praticiens de la santé publique (SNPSP), a indiqué que cette action a été décidée aujourd’hui, en droite ligne des réformes démocratiques prônées par le président de la République à Sétif. «Le chef de l’Etat s’est dit pour la pluralité syndicale, et justement, on s’organise pour constituer une force de proposition notamment dans la tripartite», a-t-il dit. Et d’ajouter : «Il est temps d’aller de l’avant car le constat est amer, les citoyens, notamment les travailleurs de la fonction publique, sont représentés uniquement par l’UGTA face au patronat, un syndicat entièrement adossé à l’administration, et qui ne défend pas les véritables revendications des travailleurs». Lyès Merabet argumente en précisant «que ce soit dans le pacte social ou dans le code du travail, la question des fiches de paie n’est pas mise en exergue». L’intervenant poursuit : «On veut relancer ce projet pour défendre mieux les intérêts des travailleurs, on doit lutter pour participer aux tripartites, avec l’objectif d’améliorer la situation sociale et professionnelle des travailleurs». Pour sa part, Mohamed Yousfi, SG du Syndicat national des praticiens spécialistes de la santé publique (SNPSSP), a affirmé que les premières propositions de la confédération, une fois arrivée à la tripartite, seront en premier lieu sur les grands axes concernant le statut particulier, le code du travail et les primes et les indemnités. Le président du Conseil national des enseignants du supérieur (CNES), Abdelmalek Rahmani, a insisté, lors de son intervention, sur la nécessité pour les syndicats autonomes de s’unir aujourd’hui plus qu’hier. «Nous avons constaté que 25 partis politiques ont été créés en six mois, une pluralité insignifiante, un désossement qui fragilise l’action des partis politiques, on est conscient de la situation et on voudrait en tant que syndicalistes faire l’inverse, se regrouper au sein d’une confédération pour constituer une force de proposition et de lutte continue». Et de conclure : «La solidarité nationale est le ciment d’une nation». Enfin, il faut retenir que les syndicats qui ont adhéré à cette action sont l’Unpef, le Snapest, le SNPSSP et le SNPSP et le CNES. Les conférenciers ont précisé que la porte est ouverte à l’ensemble des syndicats qui veulent rejoindre cette confédération qui sera créée, si tout va bien, le 8 janvier prochain.