Des harraga interceptés près des côtes italiennes

Des harraga interceptés près des côtes italiennes

par Salah C., Le Quotidien d’Oran, 19 septembre 2007

143 immigrés clandestins, principalement des Algériens, ont été interceptés à l’aube de la journée d’hier au large des côtes de la Sardaigne. C’est ce qu’a annoncé la police italienne qui précise par ailleurs que les candidats à l’immigration clandestine étaient tous des hommes qui arrivaient en petits groupes de 20 personnes qui auraient fait la traversée à bord de petites embarcations.

Selon les autorités italiennes, cette opération est la plus importante effectuée au large de la Sardaigne, une île qui n’a enregistré en 2006, selon le ministère italien de l’Intérieur, que 91 immigrés clandestins, alors que les côtes des îles voisines de la Sicile et Lamperdusa ont accueilli plus de 21.400 personnes. Ce regain d’intérêt pour cette île, notamment depuis le début de l’année en cours, réside dans le fait qu’elle offre une possibilité de regagner les côtes françaises via l’île de beauté, la Corse, située seulement à quelques encablures de la Sardaigne.

A leur arrivée, les clandestins interceptés ont été immédiatement conduits dans un centre temporaire où ils ne restent qu’un maximum de trois jours, avant d’être conduits vers d’autres centres de rétention en Italie. Ces harraga, qui prennent généralement le départ des côtes de Skikda, Annaba et El-Tarf, n’ont pas eu plus de réussite dans leur aventure que ceux qui ont été interceptés par les gardes-côtes algériens le 10 septembre en cours.

Ce jour, 86 harraga, à bord de 5 embarcations, ont été débusqués à quelques milles des côtes Est du pays.

Cette opération a permis de connaître et ce, selon l’aveu même des harraga, âgés de 17 à 35 ans, qu’ils comptaient joindre la Sardaigne. Ils avaient pris le départ à 21 heures de la plage de Sidi Salem, à l’Est de Annaba. Des candidats à l’immigration révéleront que l’accord conclu avec leurs passeurs prévoit de les installer en Sardaigne et de leur procurer des emplois.

Sur le trajet long de 125 milles marins, les harraga diront qu’ils doivent transiter par Porto Pino, une longue plage de sable, avant de rejoindre une pinède, devenue le point d’attache de tous les Algériens arrivés à destination. Ce choix répond à un souci de sécurité vu que cette pinède est située à l’intérieur même de la base de Cap Teulada, abritant les militaires de l’Otan affectés dans cette zone de la Méditerranée. En cet fin de la saison estivale et avec la persistance de la chaleur, certains harraga profitent de la présence sur le rivage de centaines de baigneurs pour se mélanger à la foule et passer inaperçus.