Ali Tounsi: « Pas de dispositif sécuritaire »

Ali Tounsi, DG de la sûreté nationale

« Pas de dispositif sécuritaire »

El Watan, 8 août 2009

Le directeur général de la Sûreté nationale, Ali Tounsi, a affirmé jeudi dernier qu’il n’y aura pas de dispositif sécuritaire exceptionnel pour le mois de Ramadhan.

« Nos effectifs sont mobilisés toute l’année, que ce soit pendant le Ramadhan ou en dehors de ce mois. Il n’y aura donc pas de dispositif spécial. Tout est normal », a-til indiqué lors d’une cérémonie de sortie de promotion de 491 agents de l’ordre public féminins à l’Ecole de police de Aïn Benian. Ali Tounsi a voulu être rassurant, lors d’un point de presse improvisé à l’issue de la cérémonie de sortie de promotion, en soulignant que la sécurité du citoyen est le souci numéro un du gouvernement. Il note, à cet effet, qu’il y a un effort de recrutement intense au sein de la police à raison de 13 à 15 000 nouvelles recrues par an. Le DG de la Sûreté nationale a estimé que l’Algérie n’est pas encore arrivée à la moyenne internationale d’un policier pour 400 personnes.

« Attentat de Damous, un fait ordinaire »

« Nous allons donc intensifier nos recrutements pour arriver à cette moyenne », a-t-il dit. Interrogé sur la rixe de Bab Ezzouar entre des citoyens algériens et des ressortissants chinois, qui a failli transformer le quartier Boussehaki en un théâtre de guerre intercommunautaire, M. Tounsi a refusé de faire un commentaire. Il s’est contenté de dire que « des événements pareils se déroulent un peu partout dans le pays ». Et de continuer : « Je ne veux pas faire de commentaires, surtout que c’est pas encore clair ce qui s’est passé. » Autre question que M. Tounsi s’est refusé de commenter, celle concernant le dernier attentat perpétré dans la région de Damous (Tipaza) qui a coûté la vie à 14 militaires. Le premier responsable de la Sûreté nationale a eu une réponse aussi curieuse qu’inattendue. « Je ne suis pas ici pour commenter des faits ordinaires », s’est-il contenté de répondre. Les actes terroristes seraient-ils donc devenus « ordinaires » ? Ou est-ce là une méprise qu’on doit mettre sur le dos de la méconnaissance de la langue d’El Moutanabi ?

« Pas de crise avec Zerhouni »

Le DGSN n’a naturellement pas échappé aussi aux questions des journalistes sur l’absence du ministre de l’Intérieur et des Collectivités locales à la cérémonie de sortie de promotion. « Ce n’est pas la première fois qu’il s’absente, il a d’autres obligations. De plus nous avons pour défaut d’organiser ce type d’événement le jeudi qui est un jour férié ; il faut savoir aussi que tous les ministres sont en vacances. » Ali Tounsi qui semblait gêné par cette question a tenu à réfuter l’existence d’une mésentente entre lui et le ministre de l’Intérieur. « Beaucoup de gens aiment parler de crise. Il faut que vous sachiez que les rangs de la Sûreté nationale sont unis et soudés. J’espère que c’est clair pour vous et pour les autres. » Ceci et de menacer : « Quiconque touchera à la cohésion et l’unité de la Police se retrouvera devant la justice. » A noter que la présence de Yazid Zerhouni à cette cérémonie avait été annoncée par la DGSN.

Par Nadjia Bouaricha