Sonatrach: Le partenariat pour développer les gisements complexes

Amel Bentolba, Le Soir d’Algérie, 9 novembre 2021

Depuis hier, se tient à Oran au niveau du Centre des conventions Ahmed-Ben-Ahmed la 10e édition du Salon professionnel international des secteurs de l’énergie et des hydrocarbures à l’échelle méditerranéenne et africaine, Napec 2021. Près de 600 exposants, représentant 40 pays, y prennent part et ce jusqu’au 11 novembre 2021.
Amel Bentolba – Oran (Le Soir) – Prenant la parole lors de l’inauguration de cet évènement, le P-dg de Sonatrach, M. Toufik Hakkar, a rappelé que le monde connaît ces dernières années, et en particulier ces deux dernières années, un bouleversement du marché énergétique avec des conséquences sur l’économie en général et sur notre industrie en particulier, dit-il. «Nous enregistrons à travers le monde, un recul des investissements, des annulations de projets sur toute la chaîne des hydrocarbures, et nous assistons à une reconfiguration du paysage énergétique mondiale.»
Sonatrach a déjà entamé le processus de transformation afin, dit-il, de permettre de faire face à ces nouveaux challenges. Ceci à travers une stratégie au niveau de Sonatrach qui repose sur une création de valeurs soutenues à travers essentiellement le développement de l’amont pétrolier, en mobilisant de nouvelles réserves en accélérant leur mise en production et le développement de l’aval, particulièrement le raffinage et la pétrochimie, Pour la réalisation de ces objectifs, Sonatrach a choisi de s’appuyer, dira le P-dg, sur deux axes majeurs : le partenariat et la promotion du contenu local. «Le partenariat a été renforcé depuis la promulgation de la nouvelle loi 19/13 sur les hydrocarbures qui donne suffisamment de flexibilité pour attirer de nouveaux partenaires capables d’apporter le financement et la technologie nécessaire, afin de garantir la maximisation de la valeur de nos ressources en hydrocarbures.» Des discussions menées avec les partenaires étrangers dans le cadre de cette nouvelle loi permettront, précise l’intervenant, «d’élargir notre niveau d’investissements, de partager les risques et d’accéder à la technologie nécessaire pour découvrir et développer les gisements complexes».
Concernant le second axe, à savoir la promotion du contenu local visant la relance économique, il s’appuie sur une nouvelle politique d’intégration nationale afin de contribuer à dynamiser le tissu national industriel, à développer les compétences algériennes et à fédérer les efforts, selon le P-dg de Sonatrach. Présent également au Napec 2021, M. Chaher Boulakhrass, P-dg de Sonelgaz, a de prime abord salué les organisateurs, considérant que la tenue de cette édition est un défi qui a été relevé. «Après presque 18 mois d’absence, ou de rencontres virtuelles pour que l’économie continue à fonctionner.»
Cet évènement constitue, dit-il, un véritable carrefour d’échanges et un espace de coopération dans cette dynamique de relance économique et dans cette vision nouvelle de l’Algérie. «Il est utile aujourd’hui d’évoquer la question du rebondissement incontournable, voire même nécessaire de notre économie qui s’inscrit déjà dans le post-Covid.»
De son côté, M. Noureddine Daoudi, P-dg d’Alnaft (Agence nationale pour la valorisation des ressources en hydrocarbures), évoquera les derniers évènements qui ont impacté le monde de l’énergie et des bouleversements dans le domaine du pétrole et du gaz. «Avec ces incertitudes, la transition énergétique est très difficile à gérer. On a besoin de reconsidérer le rôle du mixe énergétique de façon à alléger un tant soit peu, sous de nouveaux auspices, l’avenir. Cela en termes de décarbonatation et des activités qui sont liées.»
Parmi les conséquences de cette situation, la croissance économique qui a enregistré, dit-il, en mai 2021, un taux de 4,3%. « Du point de vue quantitatif, nous pouvons apprécier les efforts et la tendance au cours des 4 dernières années, où nous avons assisté à la conclusion de 13 contrats. Pendant la même période, 1 000 puits ont été forés. Ces efforts comprennent également plusieurs années de recherches et des centaines de découvertes.» Il précisera que la surface couverte des travaux de recherche et d’exploration représente 40%, ce qui laisse 60% du domaine minier non exploité. «Cette exploration demeure une activité capitale et intensive qui nécessite une logistique et une technologie.»
La parole a, par la suite, été donnée au représentant du ministre de l’énergie et des Mines, en la personne du SG du ministère, M. Abdelkrim Aouissi, qui a annoncé l’ouverture officielle de la 10e édition du Napec. «Tous les regards se dirigent aujourd’hui sur la ville de Glasgow, au Royaume-Uni, où se tient la (COP 26) conférence des parties des Nations-Unies sur le changement climatique. Une rencontre qui vise à mettre un terme à la hausse de la température et à trouver les moyens de réduire les émissions à effet de serre pour limiter le réchauffement climatique.»
Pour l’intervenant, la crise de Covid a eu pour effet une paralysie presque totale de l’activité sociale et économique et aussi de l’industrie gazière et pétrolière. « Le monde de l’énergie traverse un climat d’incertitude et d’inquiétude, en raison de la propagation de stratégies et de politiques qui tendent à réaliser des émissions négatives du carbone à l’ère 2050, ce qui impacte l’avenir de l’industrie pétrolière et gazière dans le monde.»
Concernant la politique pétrolière et gazière en Algérie, la feuille de route vise à asurer la sécurité énergétique à long terme, assure-t-il.
A. B.