Les boycotteurs évaluent le projet de transition démocratique

RÉCONFORTÉS PAR LE SORT DE LA PRÉSIDENTIELLE

Les boycotteurs évaluent le projet de transition démocratique

Le Soir d’Algérie, 20 avril 2014

Les boycotteurs de la présidentielle du 17 avril écoulé, confortés dans leur option par son «sort» dont ils ne nourrissaient aucun doute, se sont retrouvés hier pour une analyse «collégiale» de la situation induite par ces résultats.

M. Kebci – Alger (Le Soir) – Un conclave de la coordination des partis et des personnalités qui ont boycotté cette présidentielle tenu au siège national du mouvement Nahda à l’effet de décortiquer les résultats officiels annoncés par le ministre de l’Intérieur et des Collectivités locales et ceux de chacun de ces partis qui ont installé des cellules de veille pour établir des taux de participation. Mais pas que cela puisqu’il s’est agi pour le RCD, le MSP, Nahda, le FJD, Jil Jadid et l’ancien chef de gouvernement Ahmed Benbitour de faire une évaluation du travail accompli jusqu’ici par la commission technique installée depuis quelques semaines pour préparer le projet de transition démocratique. Et ce projet de transition démocratique passera, dans un premier temps, par un conclave du camp de l’opposition pour «arrondir» les angles, en explorant le maximum de points communs concernant l’essentiel dans la perspective de s’unir davantage face à un système que d’aucuns estiment qu’il ne s’est jamais senti aussi fragilisé que cette fois-ci. Il s’agira, donc, d’établir le fameux rapport de force à même de pousser ce système à lâcher du lest et à le forcer à accepter une transition en douceur, loin de l’anarchie qui a accompagné ce genre d’œuvre parmi notre voisinage. Ceci au moment où les positions à ce sujet justement, divergent quelque peu entre, notamment le RCD et le MSP, les deux moteurs de cette coordinations du boycott de la présidentielle du 17 avril écoulé. Au moment où le premier estime que le changement tant espéré ne saurait se concrétiser qu’en dehors de celui-ci, le second ne verrait pas d’inconvénient à associer ce même système à ce changement dans une sorte de transition «inclusive». Un différend que les développements que connaîtra la scène politique nationale tout prochainement ne manqueront pas, soit d’aggraver ou d’aplanir, au gré de l’attitude du pouvoir envers les uns et les autres. Car, il n’est pas exclu que ce même pouvoir, dans un élan d’ouverture, sincère ou hypocrite qu’il soit, fasse montre de disponibilité à l’endroit de l’un ou de l’autre ou des deux à la fois en vue de les arrimer à son projet de transition évoqué, par ailleurs, par les partisans du 4e mandat lors de la campagne électorale. Mais, gare à la «perversion» que subirait ce concept comme fut le cas pour nombre de propositions de l’opposition qui, après avoir été diabolisées dans un premier temps, ont été peu après adoptées par le pouvoir pour les «triturer» profondément et en faire des versions non identifiées par leurs auteurs. Pour ce qui est des contacts avec les autres partis et personnalités acquis à ce projet de transition, même parmi les «déçus» de l’échéance du weekend dernier en vue d’élargir cette coordination, il sera question d’en faire une évaluation lors de la réunion de samedi prochain au siège national du FJD.
M. K.