Pas de majorité FLN au Sénat

RENOUVELLEMENT DES MEMBRES DU CONSEIL DE LA NATION

Pas de majorité FLN au Sénat

Le Quotidien d’Oran, 11 novembre 2003

Alors que les jeux semblent être faits à l’Assemblée, le mouvement de redressement tente ces derniers temps une offensive politique au Conseil de la nation, où se prépare secrètement le renouvellement de la moitié des membres du Sénat. En fait, tous les sénateurs qui ont été élus ou désignés à l’époque de Zeroual doivent partir au courant du mois de décembre prochain. Après sa victoire aux dernières élections locales, le FLN est presque sûr d’avoir une majorité au Conseil de la nation. Or, l’absence de majorité dans l’ensemble des communes a conduit le parti de Benflis à faire des alliances stratégiques pour garder la présidence des APC. Le groupe parlementaire du FLN, qui est dirigé par le président de la commission de discipline, Mohamed Kamiri, compte 17 sénateurs, dont la moitié sera renouvelée. Le FLN verra ainsi l’arrivée de 48 nouveaux sénateurs qui s’ajoutent aux six élus restant dans le groupe.

Avec plus de 50 sénateurs, le FLN devra faire face au RND qui, même en perdant la moitié de ses sénateurs (ils étaient 49), gardera une quarantaine de sénateurs, qui s’ajouteront au 48 membres du Conseil de la nation désignés, tous acquis à la cause du président de la République. Autrement dit, le FLN n’aura pas de majorité au Conseil de la nation. Ceci n’a pas empêché Benflis d’accentuer les rencontres avec le président du groupe parlementaire du FLN au Sénat, M. Kamiri, afin de le préparer à la bataille politique et aux tentatives de déstabilisation de son parti au Conseil de la nation. Le secrétaire général du FLN redoute en fait «le réveil» de Belayat, actuellement vice-président du Sénat, qui ne s’est encore jamais prononcé officiellement sur la crise du FLN. Selon certaines indiscrétions, l’ex-membre du bureau politique sous Benhamouda, et surtout auteur du fameux coup d’Etat scientifique contre Mehri, n’a pas digéré le fait qu’un jeune militant entraîne le parti historique dans l’opposition. De leur côté, les redresseurs ont entamé des discussions avec quelques sénateurs issus du tiers présidentiel pour tenter de récupérer à leur profit les nouveaux élus du Conseil de la nation.

Le Conseil de la nation, qui était jusque-là à l’abri des conflits politiques, risque, à l’approche du renouvellement des membres, de connaître une effervescence particulière.

Salim Bey