Alors que les législatives se dérouleront le 4 mai 2017

Alors que les législatives se dérouleront le 4 mai 2017

Les ministres attendent le feu vert de Bouteflika

Le Soir d’Algérie, 31 janvier 2017

Abdelaziz Bouteflika convoquera, samedi 4 février prochain, le corps électoral pour la tenue des élections législatives le jeudi 4 mai 2017. C’est ce que nous confie une source très bien informée. «La convocation du corps électoral doit impérativement se faire quatre-vingt-dix jours avant la date fixée et ce, conformément aux dispositions induites par la nouvelle Constitution», précise la même source.
Kamel Amarni – Alger (Le Soir) – Aussi, et à partir du samedi 4 février, les candidats auront un délai de quarante-cinq jours pour finaliser leurs dossiers à déposer au niveau des services compétents du ministère de l’Intérieur.
Ce qui, cette fois, ne sera pas qu’une simple formalité, notamment pour les candidats libres ainsi que les petits partis en raison de l’obstacle dressé par la nouvelle loi sur les élections, exigeant la collecte de pas moins de 4% de l’électorat de la wilaya où ils comptent se présenter. Cela est valable pour tous les partis qui ne disposent pas du même taux en termes d’élus.
Et malgré quelques facilités annoncées dernièrement par le ministère de l’Intérieur, cela constitue» une véritable digue que de très nombreux partis auront du mal à franchir. D’emblée, l’on peut dire que, d’ici la mi-mars, seuls le Front de libération nationale et le Rassemblement national démocratique et, peut-être, le Mouvement populaire algérien seront en mesure de présenter des listes dans les quarante-huit wilayas et au niveau des circonscriptions réservées à la communauté nationale à l’étranger. Quant au reste des partis politiques, ils vont devoir vraiment «mouiller le maillot» durant les six semaines réservées à la collecte des signatures pour pouvoir y arriver. La première décantation se fera, donc, déjà, à la mi-mars avec un premier peloton de tête, que constitueront le FLN, le RND et suivis de près par le MPA, puis un deuxième groupe constitué des outsiders puis un troisième et ainsi de suite. On aura, à cette échéance de la mi-mars, un large aperçu de la carte politique que donnera l’élection du 4 mars. Une élection qui, sauf miracle improbable, sera remportée par le FLN pour les raisons que l’on sait. Première force politique, l’ex-parti unique qui domine déjà l’actuelle Assemblée, le Sénat, les assemblée locales et de wilaya mais aussi, et surtout, le gouvernement, ne peut que dominer la prochaine élection. Comptant plus de seize ministres dans l’actuel gouvernement, en plus du Premier ministre lui-même, le FLN part avec un autre avantage «écrasant» : il est présidé, statutairement et de manière officielle et non pas au titre de «président d’honneur» comme c’est souvent présenté, par Abdelaziz Bouteflika en personne.
C’est suffisant pour que toutes les portes soient ouvertes devant lui car, il est difficile d’imaginer que le parti du Président perde une élection. Difficile d’imaginer effectivement l’administration, les walis et tous les intervenants directs ou indirects dans tout le processus «oser décevoir» le grand patron.
Dans l’exécutif, qui organise directement les élections, le parti de Djamel Ould Abbès compte pas moins de trois intervenants directs, trois militants que sont le Premier ministre Abdelmalek Sellal, son directeur de cabinet, avec rang de ministre depuis deux ans, Mustapha Rahiel et le ministre de la Justice, Tayeb Louh. L’autre parti qui part aussi en pole position et qui est certain, comme le FLN, de ne pas être lésé, au moins le 4 mai prochain, est le RND qui compte lui aussi un intervenant direct et décisif : son secrétaire général, le ministre d’Etat, directeur de cabinet de la présidence de la République, Ahmed Ouyahia.
C’est dire que, naturellement, ce sont essentiellement ces deux partis qui font l’objet de fixation de l’ensemble des autres participants aux prochaines législatives. Les deux partis du pouvoir qui, du reste, sont les seuls à compter des membres dans le gouvernement actuel. D’où l’importance, cette fois, que prend la candidature, ou pas, des ministres en exercice. Et selon notre source, «cette question n’a toujours pas été tranchée en haut lieu, c’est-à-dire par le Président sans l’autorisation duquel aucun ministre ne pourra se présenter». Mieux, la tendance serait même, nous révèle encore notre source, «plutôt favorable à la non-candidature. Le Président, qui accorde une importance particulière aux prochaines élections et surtout à leur crédibilité, veut donner le maximum de gages aux partis de l’opposition.
D’où sa décision de temporiser en tout avant de trancher cette question», nous explique-t-on de même source. Les ministres, la majorité en tout cas qui sont intéressés par la conduite des listes électorales pour le compte du FLN et du RND, sont tous en position d’attente. «Il faut préciser aussi une chose : contrairement à ce qui se dit sur les candidatures des ministres, rien, ni la Constitution, ni aucun texte de loi n’oblige un membre du gouvernement candidat aux législatives à démissionner de son poste.
Le concerné ne perd sa qualité de ministre qu’une fois son élection comme député est validée officiellement. Auparavant, il est juste tenu de céder la gestion de son département au secrétaire général de son ministère pendant la période de la campagne électorale.» Une précision de taille, en effet.
K. A.