Zerhouni: Le dossier du nouveau découpage administratif ouvert

Zerhouni: Le dossier du nouveau découpage administratif ouvert

par M. Saâdoune, Le Quotidien d’Oran, 5 juin 2008

Déjà annoncé par le ministre de l’Intérieur en septembre 2006, le nouveau découpage administratif sera présenté «très prochainement». M. Nouredine Yazid Zerhouni l’a indiqué hier à Naama, en marge de la cérémonie d’installation du nouveau wali. Ce ne seront pas de nouvelles wilayas qui seront annoncées mais de «nouvelles circonscriptions» avec à leur tête des walis délégués dont la mission est de les préparer à passer au stade de wilaya. C’est donc un niveau intermédiaire, moins qu’une wilaya et plus qu’une daïra, qui serait ainsi créé. L’idée est de créer des circonscriptions administratives qui auront «vocation à se hisser au rang de wilaya», a indiqué le ministre de l’Intérieur à l’APS.

A structure supérieure à la daïra va donc correspondre un personnel plus «gradé».

«Nous allons désigner, au niveau de ces circonscriptions administratives, aux lieu et place de chefs de daïra, des walis délégués dont la première mission sera de mettre en place les services nécessaires au fonctionnement d’une wilaya». Les walis délégués auront sous leur direction des directeurs qui travailleront sous la tutelle des directeurs de la «wilaya-mère», a précisé le ministre. On a donc une duplication, en plus petit, de l’organigramme d’une wilaya. Des walis délégués pour des «wilayas déléguées». Ces «circonscriptions administratives» seront donc transitoires et leur mission principale est de les préparer à devenir des wilayas en bonne et due forme. «Au fur et à mesure de la mise en place de tous les services nécessaires, nous officialiserons la mise en place de la nouvelle wilaya».

Quel est le nombre de ces wilayas «en devenir» ? Le ministre n’a pas donné d’indication mais le nouveau découpage pourrait, selon certaines spéculations, porter le nombre des wilayas à plus de soixante, voire à soixante-dix. Ces estimations sont des extrapolations à partir des déclarations faites par Yazid Zerhouni, en automne 2006, à l’APN. Il avait déjà donné les contours de la nouvelle circonscription administrative en indiquant qu’elle sera constituée sur la base de critères comme l’éloignement géographique, la densité de la population, le nombre de communes. A ces critères objectifs et mesurables, il en avait ajouté un autre, plus politique: le critère de souveraineté. On avait déjà compris à la faveur de l’énoncé de ces critères que Aïn Salah, par exemple, éloignée du chef-lieu de wilaya de plus de 700 km, allait devenir wilaya. Le critère de distance à lui seul ferait ériger quelques «wilayas délégués» dans le grand Sud.

En terme de critère de population, les grandes wilayas comme Alger, Constantine et Oran ne peuvent qu’être concernées tout comme Annaba, Sétif ou Batna. Yazid Zerhouni avait relevé à l’époque que certaines daïras dépassaient le million d’habitants. Des wilayas délégués devraient être créées aussi au niveau des wilayas disposant d’un nombre élevé de communes, comme Médéa (64 communes) et Béjaïa (60 communes). Le critère politique dit de «souveraineté» concerne principalement les zones frontalières comme Bordj Badji Mokhtar, située à la frontière avec le Mali, et Bir El-Ater, à la frontière avec la Tunisie. A l’époque, M. Zerhouni avait expliqué ce critère de souveraineté par le besoin de gérer au mieux «les relations avec les pays voisins, l’échange commercial et la sécurité».