Erdogan aux côtés de Lula da Silva : « Les puissances nucléaires doivent éliminer leurs arsenaux »

Erdogan aux côtés de Lula da Silva : « Les puissances nucléaires doivent éliminer leurs arsenaux »

El Watan, 29 mai 2010

Le Premier ministre turc, Recep Tayyip Erdogan, a déclaré, hier, que les puissances nucléaires « devraient éliminer les armes atomiques » présentes sur leurs propres territoires pour « être convaincantes », au IIIe Forum des civilisations à Rio.

Aux côtés du président brésilien, Luiz Inacio Lula da Silva, et du secrétaire général de l’ONU, Ban Ki-moon, le dirigeant turc faisait allusion à l’accord brésilo-turco-iranien signé le 17 mai à Téhéran pour un échange de combustible nucléaire reçu froidement par les grandes puissances. « Quand nous entendons parler d’empêcher l’Iran de se doter d’armes nucléaires, cela vient de ceux qui possèdent des armes nucléaires ! », a lancé M. Erdogan au milieu des applaudissements du public. « Ceux qui parlent sont ceux qui devraient éliminer les armes nucléaires dans leurs propres pays (…). C’est la seule façon d’être convaincants », a-t-il souligné. « Nous n’aurons pas de paix mondiale avec la prolifération des armes nucléaires », a ajouté le Premier ministre turc.

Le président brésilien Luiz Inacio Lula da Silva a plaidé pour « une solution négociée » concernant la question du nucléaire iranien, alors que des pays occidentaux cherchent à imposer de nouvelles sanctions contre Téhéran. Le président brésilien a tenu ces propos à l’ouverture du IIIe Forum mondial des civilisations qui se tient à Rio de Janeiro, avec la présence notamment du secrétaire général des Nations unies, M. Ban Ki-moon. M. Lula a souligné à cette occasion que son pays « s’était rendu en Iran en quête d’une solution négociée » à la crise nucléaire avec Téhéran.

L’Iran avait conclu récemment un accord avec le Brésil et la Turquie portant sur l’échange du combustible nucléaire. L’accord prévoit l’échange en Turquie d’uranium faiblement enrichi (3,5%) iranien contre du combustible enrichi à 20% fourni par les grandes puissances et destiné au réacteur de recherche à Téhéran. Le président Lula, en compagnie du Premier ministre turc, Recep Tayyip Erdogan, avait dénoncé les détracteurs de l’accord tripartite sur le nucléaire iranien, estimant que seuls les pays possédant l’arme atomique s’opposent à ce compromis. Des pays occidentaux, à leur tête les Etats-Unis, cherchent à imposer de nouvelles sanctions à l’Iran, en l’accusant de vouloir se doter de l’arme nucléaire sous le couvert d’un programme nucléaire civil, ce que Téhéran dément catégoriquement.

Par R. I.