L’ambassadeur de France: « Je suis soumis aux mêmes mesures que les Algériens »

Xavier Driencourt, ambassadeur de France en Algérie

« Je suis soumis aux mêmes mesures que les Algériens »

El Watan, 4 février 2010

Lors d’un point de presse organisé en marge du Salon des industries de Hassi Messaoud, Son Excellence, l’ambassadeur de France en Algérie, M. Xavier Driencourt, a souligné le dynamisme des entreprises de son pays à la conquête de nouvelles parts du marché algérien et la bataille qu’elles livrent à la concurrence chinoise et italienne, constituant le tiercé gagnant du marché algérien, avec respectivement 16, 12 et 10% des exportations vers l’Algérie.

L’ambassadeur a déclaré que la région de Hassi Messaoud s’est imposée comme un lieu d’échange incontournable qui attire de plus en plus d’investisseurs français, citant l’exemple de Sodexho, leader dans le catering, dont le siège social se trouve à Hassi Mesaoud et qui emploie quelque 3000 Algériens. Rebondissant sur la demande d’une bretelle corse du gazoduc algéro-italien formulée avant-hier par le président français, Nicolas Sarkozy, M. Driencourt a déclaré que cela témoigne de la confiance de la France dans l’industrie gazière algérienne et la possibilité d’une coopération plus étroite entre les deux pays, ajoutant que « de nombreux projets sont en cours de discussion et seront incessamment annoncés, surtout après ses appels, à ne pas baisser les bras suite aux dispositions jugées coercitives de la loi de finances complémentaire. En termes de bilan chiffré, le nombre de filiales de sociétés françaises s’élève à 430, tandis que les exportations françaises en Algérie s’élèvent à 4,5 milliards d’euros », affirme l’ambassadeur.

Répondant à une question d’El Watan sur les éventuelles mesures de réciprocité annoncées par les autorités algériennes concernant l’inscription de l’Algérie sur la liste des pays dont les ressortissants seront soumis à des mesures de contrôle spécifique, M. Driencourt estime qu’il n’y a pas de nouvelles mesures à ce propos depuis le 31 décembre 2009, comme le pensent les autorités algériennes. « J’ai été convoqué ainsi que mon collègue américain par M. Medelci et je comprends parfaitement que les autorités algériennes se préoccupent du sujet, c’est d’ailleurs ce que j’ai dit à M. Medelci et j’ai relayé l’information à Paris. » M. Driencourt ajoute que la liste des pays soumis à des mesures spécifiques, a, en fait été mise à jour et que l’Algérie y figure au même titre que d’autres pays, ce qui n’a pas été du goût des autorités algériennes.

Il précise que la seule chose nouvelle à ce propos concerne les informations que doivent transmettre les compagnies aériennes aux autorités françaises « et encore, ce ne sont pas des scanners corporels comme aux Etats-Unis mais des informations plus précises sur les voyageurs, les noms, prénoms, filiation, fonction etc. Rien de contraignant somme toute ». Il conclura son propos comme suit : « Je suis soumis aux mêmes mesures que tous les Algériens au départ d’Alger ! Que je voyage sur Aigle Azur ou Air Algérie, on me traite de la même façon que tous les voyageurs venant d’Algérie. »

Par Houria Alioua