Belkhadem sera-t-il reconduit ?

La démission du gouvernement suivra la proclamation des résultats par le Conseil constitutionnel :

Belkhadem sera-t-il reconduit ?

par Sihem H., Le Jeune Indépendant, 20 mai 2007

La proclamation des résultats des élections législatives du 17 mai par le Conseil constitutionnel, aujourd’hui ou demain, laissera place à la formation d’un nouveau gouvernement ou à un simple remaniement. Abdelaziz Belkhadem présentera donc la démission de son gouvernement au président de la République pour donner toute latitude à ce dernier pour éconduire ou reconduire les membres du cabinet, remanié en mai 2006.

Libre, ensuite, au président de la République de reconduire Belkhadem ou de choisir une autre personne pour former un nouveau gouvernement. Belkhadem dit ignorer évidemment quel sera le choix du chef de l’Etat. «La loi exige de moi de démissionner et c’est ce que je vais faire en attendant la décision, que je respecterai quelle qu’elle soit, que prendra le président de la République», affirmait-il avant-hier lors de sa conférence de presse.

Il a promis de continuer à soutenir le programme du président de la République «dans tous les cas». Une position qui avait contribué amplement à percer dans la gestion des affaires de l’Etat. Ainsi, Belkhadem présentera sa démission une année après avoir succédé à Ahmed Ouyahia à la tête du gouvernement, c’est-à-dire le 24 mai 2006.

Selon certaines indiscrétions, dans le cas où le Président décide de se départir de l’actuel chef du gouvernement il pourrait confier le poste à un technocrate évitant ainsi les querelles partisanes. Le nouveau chef de gouvernement aura évidemment la tâche de constituer le nouveau gouvernement qu’il présentera après que la nouvelle législature ait débuté de plein droit dimanche prochain.

La répartition des portefeuilles ne sera donc connue qu’après le 27 mai. Justement, à propos des futurs ministres, Abdelaziz Belkhadem a déjà annoncé la couleur en annonçant sa disponibilité à intégrer des personnalités hors alliance présidentielle.

Les partis les plus aptes à intégrer le gouvernement sont évidemment ceux ayant pu décrocher un nombre de sièges conséquent. Il s’agit du PT, désormais première force d’opposition à l’APN avec 26 sièges, du RCD avec ses 19 sièges et le FNA avec 13 (15 selon M. Touati).

Ces partis ne manifestent, on s’en doute, pas tous le vœu d’intégrer le gouvernement. Il n’est en effet, pas question pour Mme Louiza Hanoune de rejoindre l’alliance ou d’intégrer le gouvernement puisqu’il y a «déjà assez d’alliés comme ça».

Dans la conférence de presse qu’elle a animée hier, elle a affirmé tout simplement que «cette proposition n’intéresse en rien son parti». D’ailleurs, note-t-elle, le PT n’est pas prêt de siéger dans un gouvernement aux côtés de Ckakib Khelil ou de Temmar dont elle exige toujours le départ.

Dans une déclaration au Jeune Indépendant, le président du FNA, Moussa Touati, a souligné que son parti n’a pas été approché sur la perspective de formation du prochain gouvernement et ne pense même pas que cela va se faire pour la simple raison que son parti «demeure minoritaire à l’APN».

Reste le RCD qui aura le choix entre demeurer dans l’opposition, intégrer l’alliance présidentielle et le gouvernement ou juste réintégrer le gouvernement. Un choix que sera appelé à dévoiler le parti dans les tout prochains jours même si on prête ici et là à Saïd Sadi la volonté de récupérer les deux portefeuilles qu’il a abandonnés en 2001.

«Intégrer le gouvernement n’est pas une fin en soi pour nous, il s’agit de savoir pourquoi le faire et surtout aux cotés de qui nous siègerons», avait-il déclaré lors de la campagne électorale. S. H.