Gazoduc algéro-italien : nouveau revers pour le projet de Galsi

Gazoduc algéro-italien : nouveau revers pour le projet de Galsi

Yazid Alilat, Quotidien d’Oran, 18 mai 2014

Le projet de gazoduc algéro-italien Galsi est toujours au point mort.

Les complications géopolitiques actuelles en Europe avec une quasi guerre civile qui pointe en Ukraine et le rétrécissement du marché mondial du gaz ne plaident pas pour un tel investissement qui avoisinerait les trois milliards d’euros. Mais en Italie, et plus exactement en Sardaigne, où le projet est très attendu, la désillusion est encore plus grande. Après des années de lobbying auprès des autorités italiennes, le Conseil régional de Sardaigne vient de jeter l’éponge. Selon la presse locale, la société Sfirs, actionnaire à hauteur de 5 % dans le projet, a été autorisée par le Conseil régional sarde à sortir du capital du groupe Galsi, également constitué de la Sonatrach, et des italiens Enel et Edison notamment. ‘’Ce projet a toujours rencontré des difficultés bureaucratiques qui ont ralenti sa réalisation. Les difficultés économiques ne permettent pas d’investir d’une manière fructueuse dans ce gazoduc », indique un communiqué du Conseil régional sarde. C’est le président du Conseil régional, François Pigliaru, qui a confirmé la demande de retrait de la Sfirs du projet Galsi, sur recommandations des conseillers à l’économie, Raffaele Paci, et à l’industrie, Maria Grazia Piras. Un retrait de la Spa Galsi qui permet à la Sfirs de récupérer, sous forme de remboursement par la région de Sardaigne, de sa mise de départ, soit 11 millions d’euros. ‘’Le retrait du projet Galsi ne peut compromettre le processus de développement des réseaux de distribution de gaz en cours de réalisation. Nous sortons du Galsi pour relancer la Sardaigne », a souligné le président du Conseil régional sarde en ajoutant que ‘’nous ne pouvons rester immobiles face à un enjeu stratégique pour le développement de notre région ». Le projet, en fait, n’est jamais sorti des cartons. Pour diverses raisons, en particulier celles relatives à sa rentabilité, et l’amortissement de l’investissement à un moment de ralentissement de la demande italienne en gaz, le rétrécissement des prix du gaz, et l’annonce de la construction de deux gazoducs géants pour approvisionner l’Europe. En décembre 2012 déjà, le P-DG de Sonatrach Abdelhamid Zerguine avait averti que Sonatrach ne s’engagerait pas dans le projet sans assurance de rentabilité. «Nous ne pouvons l’engager que si nous avons des contrats fermes, les quantités de gaz dédiées à ce gazoduc sont là et que l’on cesse d’avoir la pression actuelle sur les prix à long terme», avait-il dit. ‘’Nous considérons que nous ne devons pas investir sans que nos investissements ne soient garantis et protégés. Il faut que ceux qui enlèvent le gaz investissent avec nous et assurent un amortissement raisonnable de nos installations sur le long terme». En mai 2013, les actionnaires du projet avaient décidé de reporter pour la seconde fois la réalisation du projet. M. Zerguine, cité par la presse nationale, avait précisé que Sonatrach et ses partenaires dans le projet ne sont pas parvenus à boucler les négociations sur le contrat de fourniture de gaz. Il explique: ‘’les actionnaires de Galsi n’ont pas décidé de l’annuler, au contraire ils considèrent que c’est un projet qui a de l’avenir », précisant cependant que ‘’ lorsqu’un projet n’a pas de rentabilité économique, il n’est pas mis définitivement de côté, mais l’échéance de sa réalisation sera reportée ». Le gazoduc Galsi doit relier Hassi R’mel à El-Kala et de là, en ‘’off-shore » (tube sous marin), il reliera Cagliari en Sardaigne, sur une distance de 310 km. La société d’études GALSI, dont le siège est à Milan, a été créée le 29 janvier 2003 entre Sonatrach (36%) et des partenaires européens essentiellement italiens EDISON Gas: (18%), ENELPOWER: (13,5%), EOS ENERGIA (9%), SFIRS Spa (5%) PROGEMISA Spa: (5%) et, WINTERSHALL: (13,5 %).