Des «sans-statuts» algériens disparaissent dans la nature

 

Les autorités canadiennes lancent des mandats d’arrêt

Des «sans-statuts» algériens disparaissent dans la nature

Le Jeune Indépendant, 16 décembre 2002

Les autorités fédérales canadiennes ont diffusé, hier, des mandats d’arrêt contre 174 ressortissants algériens «sans-statut» concernés par les mesures de régularisation d’environ un millier d’Algériens tombés sous le coup d’une expulsion suite à la levée du moratoire sur les réfugiés déboutés.

Selon Radio Canada qui cite M. Robert Gervais, porte-parole du département de Citoyenneté et immigration Canada (CIC), relevant du ministère fédéral de l’immigration, les enquêteurs de l’immigration recherchent 174 Algériens qui ne se sont pas rendus à leur convocation pour être expulsés du territoire canadien.

De plus, elles n’ont présenté aucune demande, pour régulariser leur situation, aux autorités canadiennes à la suite de l’avis les enjoignant à le faire avant le 30 octobre, indique le porte-parole. Les autorités fédérales indiquent avoir émis des mandats d’arrestation contre ces personnes qui ne se sont pas manifestées et qui n’ont fait aucune demande de statut pour demeurer au Canada.

En octobre dernier, le ministère canadien leur avait accordé un délai de deux semaines pour se manifester, faute de quoi ils tomberaient sous le coup de l’expulsion.

Toutefois, le ministre fédéral de l’Immigration, Denis Coderre, a annoncé samedi avoir fixé un délai jusqu’à février prochain à 300 Algériens pour qu’ils introduisent leur demande de régularisation et demeurer au Canada pour des raisons humanitaires. Mais, plus de la moitié parmi eux n’ont pas donné signe de vie, et les autorités ne leur connaissent aucune adresse et s’exposent, désormais, à des mesures d’expulsion immédiates , selon la radio.

Notons que quelque 1 000 Algériens «sans statut » établis au Canada, depuis des années, étaient touchés par la levée en avril dernier du moratoire sur les réfugiés algériens déboutés, devant les instances officielles, estimant que l’Algérie n’était plus un pays où ils risquaient leur vie. Ce moratoire, instauré le 4 mars 1997, leur permettait de demeurer au pays. Ces Algériens, vivant à Montréal, avaient demandé en vain au ministre de l’Immigration de réimposer le moratoire.

Fin octobre, les gouvernements du Canada et du Québec étaient parvenus à un accord évitant l’expulsion d’environ 300 ressortissants algériens touchés par la levée du moratoire.

Les autorités leur ont permis de faire leur demande de résidence permanente sans avoir à quitter le pays et s’étaient également engagées à procéder au traitement rapide de leurs dossiers en tenant compte de leur degré d’intégration à la société québécoise.

Le cas des sans-papiers algériens était revenu au devant de la scène le même mois lorsque la famille Bourouisa (un couple et son fils) s’est réfugiée dans une église de Montréal pour éviter son expulsion. A.-C. M.